Fille unique d’une mère impudique, triviale et incestueuse, et d’un père dépressif et effacé. Quelle épopée !
Elle se servait dans mon assiette sans me demander la permission. Elle mangeait avidement et gloutonnement, la bouche ouverte, et éructait ensuite violemment comme un animal sauvage. Quand je prenais un bain, elle s’immisçait dans la baignoire, se caressait le sexe et les seins. J’avais une vue plongeante sur son entrejambe grand ouvert. Elle me disait « elle est belle ta mère, hein ? » Comme j’avais du mal à répondre « oui », elle se vexait et m’humiliait en me faisant des remarques désobligeantes sur la gracilité de mon corps. Elle grosse langouste et moi petite crevette apeurée. Elle se promenait nue dans la maison, nous imposant son corps flasque et dysharmonieux. Je la vois encore en train de s’activer le matin dans la cuisine, avec un thermomètre planté dans le derrière. Elle nous parlait en se grattant les fesses, nous racontant quotidiennement dans le détail ses difficultés à aller à la selle en raison de ses foutues hémorroïdes, et de tous les subterfuges auxquels elle avait eu recours pour y parvenir enfin, ou pas tout à fait.
Un jour, elle m’a demandé de regarder et soigner un furoncle qui se trouvait sur son sexe. Je lui ai dit que c’était le job d’une infirmière et pas le mien. J’ai eu droit à une scène du genre « tu n’es pas capable de t’occuper de ta mère quand elle en a besoin ». J’ai du me battre avec elle pour qu’elle cesse de se balader nue dans la maison en présence de mes fils. Elle me racontait les secrets d’alcôve que ses amies lui confiaient et se fâchait tout rouge quand je me défilais pour ne pas entendre ce que je n’avais pas à savoir. Je savais malgré moi des choses triviales, parfois monstrueuses, qui se passaient chez des gens que je connaissais, de près ou de loin. Elle questionnait mes amies derrière mon dos pour tenter de savoir ce qu’elle ignorait de ma vie intime et fouillait dans mes affaires. Elle avait deux amants réguliers depuis le début de son mariage, et entretenait des liaisons avec tous les hommes de son entourage à qui elle faisait de l’effet : les maris de ses amies, ses fournisseurs, ses clients, ses voisins, et tant d’autres. Elle a très mal pris que son premier gendre, puis le second, ne cèdent pas à ses avances. Pour cela, ils sont devenus ses ennemis jurés.
Je n’ai jamais eu le courage de rompre avec cette mère qui m’appelait “maman”. J'ai juste mis de la distance en m'éloignant géographiquement. Elle n’avait pas que des mauvais penchants, cette petite fille dont l’enfance avait été souillée, massacrée, par des abus sexuels.