Bonjour à tous.
Je ne sais si j'étais victime d'inceste de la part de ma mère mais je suis certaine qu'elle a abusé de ma fraîcheur, de ma pureté, de ma confiance et de mon amour aveugle de fille.
Ma mère ne m'a jamais touchée, jamais calinée, jamais coiffée étant petite ou adolescente, je ne peux donc pas dire qu'il y ait eu de sa part d'"acte" incestueux...
Par contre elle m'a confié beaucoup de choses, elle m'a écrit beaucoup de choses, elle m'a fait lire beaucoup de choses, ma maman, que je n'avais pas à lire, à voir ou à entendre à l'âge que j'avais de la part d'une mère...:
Régulièrement revenait "l'histoire" de ma conception...Une histoire qu'elle me racontait bien avant mon adolescence sur un ton aigri et méprisant :
"On était en voyage de noce avec ton père; Il avait voulu aller en Espagne...Mais en Espagne il n'y avait pas les commodités comme en France à l'époque, et la chambre où on dormait n'avait qu'un bidet et un lavabo.
Alors quand on a eu fait "ça" (ton méprisant) j'ai bien essayé de faire tout partir avec le robinet du bidet (geste à l'appui vers son sexe) mais j'étais jeune et en fait j'ai tout fait remonter avec l'eau !
Et voilà, j'étais enceinte déjà (elle avait 23 ans)! *soupirs de martyre*
Quand tu es née, Ma belle mère (ton méprisant), TA grand mère (ton accusateur) te tenait dans ses bras, voulait que je te regarde et comme pour me narguer elle me répétait avec sa voix aigüe "C'est une fille, c'est une fille !"
Moi qui voulais un garçon...*Soupirs de martyre*
J'ai tourné la tête...Je ne voulais pas te regarder tellement j'étais déçue..."
J'avais moins de 5 ans; Je ne me rappelle pas de mon âge exact mais j'ai pour repère que mon frère n'était pas né et que nous avons 6 ans d'écart...
On était toutes les deux, on sortait de chez une dame qui était enceinte d'un bébé non désiré; Ma mère l'avait "conseillée" comment le faire "passer" (j'étais restée présente)
Ma mère s'est adressée à moi d'un air complice :
"Tu comprends c'est risqué si elle avorte, si elle le fait passer...Elle risque d'en mourrir...Moi la dernière fois j'ai perdu beaucoup de sang...On avait essayé avec des aiguilles à tricoter, avec du persil...Il était était bien accroché..."
A 12 ans elle me tendait, au moment d'aller me coucher, un journal malsain "Détective" dans lequel étaient relatés dans le détail des actes sordides tels que les viols, les crimes etc...En me disant avec un sourire d'ange : "Tiens, si tu veux le lire, je l'ai terminé"
Je me souviens avec une précision étonnante de ce que me disait ma mère, des endroits où elle me le disait, de ce que ça générait en moi...
J'entretenais avec elle une relation de couple; J'étais "amoureuse" d'elle (j'en ai pris conscience bien plus tard)...
A l'adolescence je suis tombée dans la maladie de la boulime vomitive et de l'alcoolisme d'où je suis sortie à l'âge de 36 ans avec l'aide d'autres malades alcooliques abstinents...
Mais avant de me sortir de l'alcool je me suis mariée avec un homosexuel qui avait exactement les mêmes comportements que ma mère; Nous avons eu trois enfants ensemble; Nous pouvions avoir des rapports sexuels, techniquement...
Lorsque j'ai commencé à moins m'occuper de ma mère en m'occupant de moi avec mon abstinence d'alcool, elle n'a pas supporté que je me "préfère" à elle...: Elle s'est défénestrée...
J'ai failli rechuter pour la sauver mais heureusement j'avais des enfants, et pour eux j'ai choisi de vivre; J'ai tourné le dos à ma mère et regardé vers mes enfants...
Ma mère est décédée paraplégique; Je lui ai tenue la main toute la nuit de son grand départ; J'ai pu, cette nuit là, être son amie sans bouclier...
Quand j'ai vu que son esprit quittait son corps (son visage s'est éclairé puis le sommet de sa tête) et qu'elle avait quitté ce monde, j'ai ressenti que le grand vide qui m'habitait depuis petite s'était comblé...
Mon père est mort de la gangrenne un an aprés elle; Il était malade alcoolique; J'ai pu l'aimer tel qu'il était avant qu'il parte lui aussi...
L'important c'est d'aimer, mais pour y arriver j'ai dû murir, et pareille à certains animaux marins comme la sèche, j'ai dû être battue par la souffrance avant de m'attendrir et de retrouver mon âme d'enfant...:)