Bonjour,
Je fais part de cette histoire pour la première fois de cette façon. Je n'ai pu en parler en intégralité à personne. Pour plusieurs raisons. D'abord parce que, bien que je me souvenais des choses, je n'arrivais pas à leur donner du sens. C'est une chose de dire "ma mère me donnait des bains, elle insistait beaucoup pour laver à l'intérieur" et "ma mère a abusé de moi" ou "j'ai vu un film bizarre avec mon père" et "mon père et moi avons regardé un film érotique une fois" .
Une partie de moi n'arrive toujours pas à croire la seconde appréciation des faits.
Je n'y crois pas à ces histoires. Alors j'essaie de me représenter l'adulte que je suis donnant des bains à une enfant et la forçant, malgré ses refus, à laver l'intérieur de son sexe. Si au moins elle m'avait laissée le faire moi même. Mais elle y allait avec ses doigts, avec l'eau aussi. Il fallait mettre de l'eau à l'intérieur. Pourtant le médecin avait dit que c'était nuisif et pas nécessaire. Elle insistait à chaque fois; tous les jours, cette chose là se répétait. Je sais que j'ai refusé. Au début en tout cas, j'ai dit non. Je devais trouver suspect cet entêtement. Dans ma tête c'était interminable. Et ça me faisait mal.
A cette époque je jetais le lait qu'elle me faisait le matin par la fenêtre. Aujiurd'hui je comprends que je refusais ce qui se passait. J'ai aussi ingurgité un comprimé qu'elle m'avait dit être dangereux pour moi. (en fait une pilule contraceptive) en espérant qu'il soit dangereux. Evidemment il ne l'était pas beaucoup.
Et puis il ya eu ces photos... De l'art. Mais du point de vue d'une enfant, plutôt une violation de son intimité "quelque chose qui gêne". Elle se défend d'avoir pris des photos de moi nue. C'est faux. Hélas je ne m'en rappelle que trop.Au début elle a pris des photos de moi en chemise de nuit et culotte. Et déjà elle voulait que je prenne des poses un peu plus "décontractées" je ne sais pas quel mot elle a employé mais elle m'invitait à partager ce que je ne voulais pas, à prendre des poses suggestives; à en montrer plus; à partager ma nudité. Il fallait qu'on voie mon sexe, puisque ce n'était pas "sale". Et hop ! Un cliché de moi nue avec les jambes rassemblées sur le poitrine et croisée.. ce qui laissait entrevoir mon sexe. J'ai hais ces photos. J'en ai déchirées pleins enfants.
Mais me mère est une esthète, j'essayais de me fier à son jugement. Elle avait du goût et je le savais.
Plus tard elle m'a montré un album de photos d'art avec des enfants nus. Avec des textes sur les premiers émois sexuels. Une photo d'un fille pré-pubère nue et à côté le texte qui expliquait qu'elle introduisait un caillou réchauffé par le soleil dans son sexe pour en retirer de plaisir. J'étais à l'heure de mes premiers émois sexuels. ça me faisait de l'effet. Je ne me rendais pas compte qu'une mère ne doit pas partager ça avec une fillette.
Je me souviens également à propos de cet album que c'était aussi un façon de me prouver que les photos qu'elles avaient faîtes étaient normales. Elle n'arrêtait pas de me pousser à trouver innocent ce qui ne l'était pas. Elle m'invitait à me baigner nue en la présence de mes grands cousins. "Tu es encore jeune, fais le" elle incitait, elle poussait. J'étais gênée, je ne faisais les choses que parce que je m'y sentais contrainte. Mes cousins se moquaient de moi. Et dans leurs yeux, il n'y avait pas l'innocence des enfants.
J'ai cru que mon corps ne m'appartenait plus. A neuf ans ou peut être plus tard, je ne sais plus... je faisais un strip tease à mes cousins. Quoi de plus normal en somme ? Pendant qu'à côté se trouvait mon grand père. Je ne l'ai su qu'en ouvrant la porte de sa chambre. Le choc était violent. Dans les yeux de mon grand père j'ai lu quelque chose qui m'a dégoûtée.
Je ne devais apprendre que plus tard que cet homme avait violé ma mère et ma tante, enfants.
Il y eut aussi des phrases assassines, comme "ne t'enferme pas dans la salle de bain, tu n'as rien à cacher" alors que mon corps était en train de changer. Et une intrusion au moment de ma douche dont je me souviendrai toujours. Elle venait d'appercevoir mes premiers poils pubiens et elle a regardé mon corps pendant des minutes qui m'ont semblé une éternité.
A cause d'elle j'ai toujours peur de fermer la porte de la salle de bain, j'ai l'impression qu'il ne faut pas, que je n'ai pas le droit.
Elle ça ne la gênait pas que je voie son sexe. Il était toujours exposé. Ma grand mère me disait. "Ta maman ne porte pas de culotte."
C'était sans doute pour "faire passer un message" à ma grand mère. Celle qui allait à la messe pendant que ses filles se faisaient violer.
Je ne saurai jamais. En tout cas, ma pudeur elle ne s'en souciait pas.
Je l'ai vu assez souvent faire l'amour aussi. On emmene l'enfant et on l'assoit devant la télé. Et on ne ferme pas la porte de la chambre. Donc quand l'enfant se lève et veut retrouver sa maman, il assiste à un spectacle bizarre. Les odeurs, le bruit. J'ai juste gardé le souvenir d'une chose désagréable.
Et ma mère de me dire que "c'est moi qui suis venue voir" comme si je voulais voir ça à l'âge que j'avais (moins de 9 ans je crois bien).
S'il n'y avait eu que cette fois. Mais je l'ai vue faire des choses à d'autres reprises. Et à chaque fois, parce qu'elle ne s'était pas souciée de savoir ce que je pouvais voir ou non.
Quand ça arrive dans un milieu "sain" ça va peut être, je ne sais pas...mais dans ce "climat incestueux". C'était bizarre.
Du côté d mon père, (avec qui je ne vivais pas) il y a eu des choses étranges aussi. D'abord sa façon de me pincer le sexe, de rentrer dans ma chambre sans crier gare ou de me raconter sa vie sexuelle ou ses envies. C'est bizarre parce que, du coup en tant que future femme, on ne se sent pas à l'abri d'être désirée par son père. Et puis il y eu cette fois où on a regardé ensemble un film érotique, mon père faisait des allusions, avec son détachement habituel. Il plaisante toujours à propos de tout. Mes copines en photos quand elles sont jolies... tout.
Je n'arrive toujours pas à savoir si c'est grave. Mais je me dis que regarder un film même s'il est érotique et non pornographique avec son père, c'est bizarre. Et lui de faire des allusions du genre... "elle est bien ** celle là" (un synonyme de "chaude" je crois). Comment peut on avoir envie de devenir une femme après ça ? C'était donc ça être une femme ?
Et mon père qui m'appelait "***** cat" et qui demandait "tu es une petite cochonne ou une grande cochonne" ?
On oublierait presque que ces gens sont érudits. Mon cher père écrit des livres qu'il me dédicace. Chouette attention !
En fait, il y a tant de choses que je ne saurais les énumérer. ça me fatigue.
Je ne cesse de me demander si ce n'est pas moi qui fait une montagne de tout ça et puis je me représente à leur place... les bains, les photos, le film, etc. Et je sais que jamais je ne ferai ça à une enfant.
Les enfants sont pudiques, et ils on d'autant plus conscience de la nécessité pour eux de préserver cette pudeur, qu'on la leur aura prise tôt. Seulement, face à l'autorité d'un parent, on ne saurait dire non.
Il y a quelques jours, j'ai enfin parlé à ma mère. Elle a d'abord multiplié les "pardon" sans fond, puis a décidé de me priver de son soutien financier et nie ce qui s'est passé de toute ses forces. Je n'ai donc plus aucune aide d'aucune sorte de sa part. Elle enjolive la réalité. "Tu n'étais pas nue" "Tu savais très bien dire non" "C'est toi qui est incestueuse" "Je m'en remets à Dieu pour endurer ce que tu me dis" "Tu ne te lavais pas bien" "Je ne lavais pas à l'intérieur".
Mensonges et déni. ça me rend tout simplement folle. Je me sens orpheline, puisque je n'ai plus aucun lien avec ma famille. Je n'arrive plus à vivre. Je me dis que je dois vivre pour aider les gens comme moi. Faire bouger la loi sur la presciption!!! Je suis une battante.
Mais en ce moment; je ne quitte pas mon lit. Et je lutte difficilement contre l'anorexie. Je voudrais que mon corps soit le plus maigre que possible, alors que je n'ai jamais été grosse mais rachitique au contraire. C'est presuque drôle quand on y pense.
J'ai connu la boulimie aussi et la scarification. Mais ça c'est derrière moi, je crois... mais bon.... rien n'est moins sûr parce que le pendant de l'anorexie, c'est la boulimie. Ou alos on se laisse mourir et voilà tout.
J'ai peur des autres. Je suis très entourée, mais je me méfie de tout le monde à l'exception de deux personnes. Je fais toujours bonne figure quand je dois sortuer et voir des gens mais à l'intérieur je me sens morte.