Pourtant je l'aime!

Témoignage Publié le 01.10.2012

Fotolia_3438514_XSBonjour à tous, J'ai passé beaucoup de temps sur ce site avant d'avoir le courage de témoigner quelque chose qui n'est peut-être jamais arrivé...Je me souviens d'une enfance heureuse dans une famille "normale" malgré un père très absent. petite, j'étais toujours très câline avec ma mère, jusqu'à mon adolescence.

Mais, il y a un an et quelque (j'ai maintenant 19ans), des flash, des souvenirs me sont revenus. Je me souviens d'une nuit où je me suis réveillée et elle était sur moi, en culotte, ces seins au niveau de ma tête. Le lendemain, lorsqu'elle m'a emmené à l'école, je lui ai dit que j'avais rêvé qu'elle m'avait fait ça, et elle m'a répondu que si je faisais d'autre cauchemard comme ça; il fallait que je lui dise. Aujourd'hui, je ne sais pas si mon souvenir est vrai ou bien si c'était réellement un cauchemard. Je me souviens aussi qu'elle n'était pas du tout pudique et que je l'ai vu nue plusieurs fois même si cela me gênait énormément.

Une autre fois encore, on était chez une tante et on devait dormir dans le même lit. Elle ne m'a rien fait ce soir là à ce que je me souvienne, mais elle m'a demandé avec une expression bizarre si j'avais des poils qui commençaient à pousser sur mon sexe.

Et après la nuit où je l'ai vu en train  de gigoter sur moi, j'ai commencé à me masturber très jeune et très souvent sans vraiment savoir ce que c'était. Je ne sais pas pourquoi je faisais ça mais je le faisais parfois avec mes poupées (sachant que j'étais sencé être la "maman" de ces poupées).

Aujourd'hui je vais très mal, je pleure à chaque fois que je suis chez moi (je vis encore avec elle), je fais des crises de  nerfs. Le seul avec qui je vais bien c'est mon copain à qui j'ai raconté que je pensais avoir subi des attouchements étant enfant mais je ne lui ai pas dit que c'était de la part de ma mère. Il est très patient avec moi malgré mes crises de larmes et mes sautes d'humeur, en plus, je n'ai jamais envie par moi même de faire l'amour et, même si j'ai du plaisir pendant l'acte sexuel avec lui, après, j'ai toujours envie de pleurer et je me sens très très mal.

Pourtant j'aime ma mère mais je ne supporte pas qu'elle me touche et je n'arrive limite plus à la regarder dans les  yeux mais je n'arrive jamais à lui tenir tête et je culpabilise à chaque fois que je sort où que je ne suis pas à la maison car j'ai peur qu'elle se sente abandonée. Je m'en veut de la détester à ce point et je ne comprend pas pourquoi je l'aime quand même. 

Mais, je n'arrive pas à me dire qu'elle est pu me faire ça, ma propre mère, alors parfois je me dis que je suis folle et que je me pourris la vie pour rien mais y'a rien à faire, cette scène est gravé dans mon esprit et je suis complètement paniquée à l'idée de reproduire ce qu'elle m'a fait ou bien de lui envoyer mes enfants lorsque j'en aurai.

Je ne lui en ai jamais parlé depuis et je ne pense pas que j'arriverai à lui en parler un jour, ce que je veux c'est partir de chez elle pour aller mieux. Je lui ai dit que je partais l'année prochaine, mais ça me parait tellement loin.

Je ne sais pas pourquoi j'ai posté ici, peut-être pour avoir des réponses, mais je sais que vous n'êtes pas psy et que vous ne pourrez pas m'aider seulement je redoute d'aller chez un professionnel même si mon copain aimerait bien. J'ai sûrement posté car au moins ici on ne sait pas qui je suis et je peux parler librement, j'èspère que cela m'aidera à enlever toutes les idées suicidaires ou dépressives même si je sais que ça ne serapas le cas..

Je voudrais juste pouvoir être heureuse.

Nous en parlons
A
Anne_
Publié le 20.10.2012
Inscrit il y a 15 ans / Actif / Membre

[i]Bonjour à tous, J'ai passé beaucoup de temps sur ce site avant d'avoir le courage de témoigner quelque chose qui n'est peut-être jamais arrivé...[/i]il est bon de se faire confiance, même si l'on n'en connaît pas toutes les raisons.
[i]Je me souviens d'une enfance heureuse dans une famille "normale"[/i] qu'est-ce que la "normalité" ? Vaste question... J'y ai cru très très longtemps
[i]elle m'a répondu que si je faisais d'autre cauchemar comme ça, il fallait que je lui dise.[/i]elle est à l'écoute et elle veille : c'est "rassurant" comme présence
[i]Le seul avec qui je vais bien c'est mon copain [...] Il est très patient avec moi malgré mes crises de larmes et mes sautes d'humeur[/i] eh bien il faut s'appuyer sur lui, ne pas hésiter.
[i]en plus, je n'ai jamais envie par moi même de faire l'amour et, (même si j'ai du plaisir pendant l'acte sexuel avec lui), après, j'ai toujours envie de pleurer et je me sens très très mal.[/i]à part la parenthèse, l'absence d'envie et le malaise après me parlent énormément. Pour ce qui me concerne : absence d'envie car peur de me trahir, de trahir mon état d'incestée ; et le malaise "après", sans doute lié à une notion d'interdit [i]à nouveau[/i] transgressé, mais aussi à une incapacité à prendre du plaisir car refoulé, et aussi car la masturbation cultive des sensations difficilement reproductibles par un partenaire, surtout quand on est dans l'incapacité de lui parler de son vécu d'incestée.
[i]Pourtant j'aime ma mère[/i] un lien fort existe, assurément
[i]mais je ne supporte pas qu'elle me touche[/i] ça n'est pas son rôle. Et s'il y a ambiguïté, c'est probablement qu'elle n'a pas toujours été neutre dans son comportement.
[i]je n'arrive limite plus à la regarder dans les yeux[/i] pour des questions d'éducation, je n'ai jamais pu regarder la mienne dans les yeux : "un enfant ne devait pas tenir tête à un adulte".
[i]je n'arrive jamais à lui tenir tête[/i] je ne le fais que depuis 2 ans (j'ai 46 ans !)
[i]je culpabilise à chaque fois que je sors où que je ne suis pas à la maison[/i] ça m'était interdit lorsque je vivais chez mes parents, mais il m'est encore très difficile de sortir seule vis à vis de mon mari.
[i]j'ai peur qu'elle se sente abandonnée[/i] je n'ai toujours pas bien cerné pour quelle(s) raison(s) nous nous complaisons à endosser la peau des autres et leurs hypothétiques ressentis. Cela nous empêche d'avancer.
[i]Je m'en veut de la détester à ce point[/i] n'est-ce pas la première liberté de chacun : apprécier ou non quelque chose, quelqu'un ? faut-il se le reprocher ?
[i]je ne comprend pas pourquoi je l'aime quand même.[/i] [b]si tu refais un cauchemar, tu m'en parleras[/b] elle est proche, présente, attentive, prévenante : pourquoi faudrait-il ne pas la croire, l'aimer pour l'attention qu'elle prodigue ?
[i]je n'arrive pas à me dire qu'elle ait pu me faire ça, ma propre mère[/i]accepter cette idée, c'est mettre sa mère dans un autre camp, c'est commencer à se séparer d'elle
[i]parfois je me dis que je suis folle[/i] ça simplifie tellement le problème ! Ca ne fait intervenir aucune tierce personne, ça évite le dialogue qui demeure alors entre soi et soi. Idéal pour ne pas être contredit !
[i]cette scène est gravé dans mon esprit[/i] se faire confiance, c'est important, c'est s'accorder de l'estime
[i]je suis complètement paniquée à l'idée de reproduire ce qu'elle m'a fait[/i] rien n'est fatal. Etre conscient est un merveilleux garde-fou. L'hyper vigilance est un peu fatigante, mais au moins, nous sommes sûrs de protéger nos enfants.
[i]Je ne lui en ai jamais parlé depuis et je ne pense pas que j'arriverai à lui en parler un jour, ce que je veux c'est partir de chez elle pour aller mieux. Je lui ai dit que je partais l'année prochaine, mais ça me parait tellement loin.[/i]chaque chose en son temps, chaque acte en fonction de ce que l'on est en capacité de réaliser à l'instant t.

[i]Je ne sais pas pourquoi j'ai posté ici, peut-être pour avoir des réponses, mais je sais que vous n'êtes pas psy et que vous ne pourrez pas m'aider seulement je redoute d'aller chez un professionnel même si mon copain aimerait bien.[/i] nous apportons notre expérience, notre empathie. Psy ou autre professionnel ? là encore, chaque chose en son temps, chacun à son rythme.

[i]Je voudrais juste pouvoir être heureuse.[/i]voici quelque chose d'accessible, une fois que l'on s'est repositionné face à son entourage

Courage pour la suite, ici ou ailleurs