Témoignage reçu en réponse à un appel à témoins lancé par Face à l'inceste.
J'ai vécu une levée progressive de l'amnésie traumatique d'un inceste paternel 50 ans après les premiers faits. J'ai été informée de l'existence de la possibilité de reconnaissance en ALD par une amie féministe et médecin. J'ai demandé à mon médecin traitant si elle était d'accord pour établir un protocole de soin au titre de cette ALD. Elle a accepté, car elle me suis depuis 4 ans environ et je l'ai informée de ce que je vivais. Sachant que cette levée d'amnésie est intervenue pendant un arrêt maladie pour épuisement professionnel. Elle a donc effectué cette demande en datant les faits du 1er juin 2019. Quand elle m'a fait retour de la réponse, j'ai compris que le médecin-conseil avait accepté avec réticence, mais avait accepté en raison de la durée de mon arrêt maladie pour syndrome anxio-dépressif.
Mais j'ai découvert en recevant la notification que le médecin-conseil avait accepté une ALD 23 pour affection psychiatrique de longue durée. J'ai été très affectée de ce refus, car étant donné l'ancienneté des faits, l'ALD aurait été la seule reconnaissance sociale dont j'aurais pu bénéficier. De plus, j'ai vérifié la circulaire d'application qui ne subordonne pas la reconnaissance à autre chose qu'une déclaration de la victime. Ce médecin a renvoyé cette question à une question d'argent, alors que c'était pour moi une question de reconnaissance. Je signale également que l'assurance maladie n'envoie plus de document informant l'assuré du protocole de soin retenu. Exemple : mon médecin avait demandé des séances de kinésithérapeute puis m'a indiqué que c'était refusé. Je n'ai aucun document indiquant ce qui a été retenu. C'est-à-dire que les soignants peuvent lire ma carte vitale, mais pas moi. Je trouve cela absolument infantilisant et contraire au droit d'information. Je reste à disposition pour d'autres précisions.