Suite attouchements par un instituteur il y a 25 ans

Témoignage Publié le 18.12.2006
Merci beaucoup pour vos conseils, je pense à la jeune dame dont je ne connais pas le nom et à Samuelle. J'ai noté le numéro de téléphone de SOS viol car j'ai envie de les appeler. je sais qu'il est trop tard pour porter plainte et peut-être je n'en aurai pas eu la force avant. Je crois qu'inconsciemment j'ai lancé des messages à mes proches (j'ai demandé qu'on coupe mes cheveux que je portais jusqu'àux reins, j'ai souffert d'énurésie jusqu'à 13 ans et on m'appelait "pissette" dans la famille, lorsque j'ai eu mes règles, j'ai refusé ma transformation et je suis devenue anorexique, maintenant je souffre de fibromyalgie et j'ai lu que cette maladie classée parmi les rhumatismes survient souvent après un choc émotionnel. mes muscles sont contractés presque toute la journée comme si je souffrais d'une tendinite étendue à tout le corps et je crois que cela remonte à la grande peur que j'éprouvais lorsque mon instituteur s'approchait de moi.

Depuis que j'ai avoué ce qu'il m'était arrivé à mon époux, j'éprouve des sentiments confus je suis soulagée car comme pour Samuelle il pensait que le problème venait peut-être de lui et puis je repense aussi à ce que j'ai subi et je pleure aussitôt. Avant j'y pensais tous les jours mais comme si ce n'était pas moi qui l'avait vécu. je n'avais pas pris conscience (ou je ne voulais pas sans doute ) que j'avais gâché presque 26 années de ma vie. J'aimais que l'amour dans notre couple soit intellectualisé au lieu d'être physique. Mon mari en souffre, il me le disait et moi je le "haîssais" à ce moment-là car je pensais qu'il était comme l'autre qu'il ne pensait qu'à cela! je sais que j'avais tort mais je ne supporte pas d'être touchée ou caressée c'est une sensation désagréable je ne parviens pas à décrire la sensation exacte. je n'aurais pas le courage d'en parler à ma famille, j'ai eu avec mes parents des rapports très difficiles surtout avec ma mère (j'ai entendu l'une de mes tantes( la soeur de ma mère) évoquer des rapports incestueux entre le père et la fille aînée qui contrairement à ses 5 soeurs et 2 frères n'a pas connu l'orphelinat d'après-guerre vu son âge et dire que sa soeur aînée devait aimer cela car elle prenait toujours la défense de son père alcoolique. ma grand-mère est morte à 39ans après avoir eu 13 enfants et elle était encore enceinte). j'avais peur qu'on dise que si je n'avais rien dit c'est ce j'aimais ça après tout et puis j'étais la seule fille entre 4 garçons et je me sentais différente et inférieure. Aujourd'hui mes rapports avec mes parents se sont améliorés (ma mère a eu un cancer à 39 ans, elle a subi 16 opérations,à 63 ans elle souffre de crises d'angoisse depuis 2 ans) j'ai compris qu'elle avait eu une enfance très difficile sans amour et je ne sais pas si mon grand-père qui était alccolique et violent a eu des "gestes" horribles avec ses filles. je crois que je ne le saurais jamais même si les 5 filles ont toutes une nature dépressive. je ne souhaite pas qu'ils se sentent coupables de n'avoir rien vu même si je ne peux pas oublier leur indifférence. ils pensaient que mon anorexie était dû à une envie de maigrir alors que j'avais l'impression que je contrôlais tout mon corps..je n'avais plus faim, je n'avais plus de règles. j'étais une personne, un cerveau sans corps. Je ne sais pas comment voir un psychologue car j'ai su en lisant ou par des émissions que certains faisaient encore plus de mal par leurs mots et s'il faut passer par son médecin traitant pour avoir un rendez-vous. J'en ai parlé une fois à une gynécologue (j'ai consulté une gynécoloque la première fois à 32 ans à cause de fortes douleurs au ventre), j'ai choisi une femme, elle a vu que mon hymen était intact, elle n'a pas pu faire de frottis à cause d'un vaginisme qui est lié aussi à ma maladie (je me souviens seulement d'attouchements mais je pense que j'ai du faire des fellations , j'ai de vagues images et je ne sais pas si cela vient de mon imaginaire ou si c'est la réalité) je lui ai expliqué que j'avais subi des attouchements sans donner de détails et elle m'a rétorqué que je devais penser à mon mari car il ne resterait pas indéfinément avec moi (elle m'a dit "vous imaginez vous êtes mariée depuis déjà 11 ans sans avoir de rapports) et que je devais voir un sexologue pour me débloquer. Elle m'a dit que je pouvais avoir un enfant même sans véritables relations sexuelles en m'expliquant comment faire alors que je ne lui avais jamais parlé de l'envie d'être mère mais pour elle cela ne devait sans doute pas se concevoir! j'ai ressenti ses mots comme si j'étais la coupable, celle qui n'assure pas son devoir conjugal. cela a renforcé la "peur" que j'avais de mon mari . Depuis je n'ai pas revu de gynécologue même pour un frottis. j'ai peur de devoir un jour revoir un gynéco pour faire un frottis pour la prévention des cancers. J'ai des douleurs que je mets sur le compte de la somatisation.j'ai l'impression que tout le monde va le savoir, qu'il va se moquer de moi même si j'ai conscience que le secret médical existe. j'ai 36 ans et je me sens trop vieille pour avoir une vie sexuelle même si c'est horrible à dire, j'aimerais essayer pourtant mais je revois toujours mon iinstituteur et tous mes muscles sont tétanisés. tous mes frères sont mariés ont des enfants et moi non. j'aurai sans doute du mal même si j'étais normale à mener une grossesse à terme à cause de la taille de mon utérus et d'une anomalie sanguine et nous pourrions engager une procédure d'adoption( ce qui me sera difficile ) mais je veux être une "bonne" mère même si cela n'existe pas car personne n'est parfait et j'ai peur d'envoyer inconsciemment mes angoisses à mon enfant. j'aimerais savoir comment vous avez contacté un psychologue si cela vous a fait du bien. Quelle est la différence entre un psychologue et un sexologue ? Le dernier mot me fait un peu peur car j'ai entendu qu'avec un sexologue on apprenait à redécouvrir son corps et celui de son conjoint par des exercices et cela me fait peur. j'intellectualise beaucoup mes problèmes, j'ai besoin de parler et non d'agir. Je suis loquace mais il n'y a qu'ici que je puisse me libérer.