Je voudrais dire ce que j'ai sur le coeur. La vie si dégoûtante, à 6 ans, rejetée par un homme qui vous met en esclavage parce que vous n'êtes pas son enfant, qui vous jalouse parce que vous n'êtes pas encore grand, pure et sincère face à sa perversité et à son mal-être, puis qui vous regarde différemment, à 12 ans, vous avez eu le malheur d'être en plus belle, jolie, normale, mais pure, naturelle les yeux verts, les cheveux blonds, et le corps qui devient peu à peu celui d'une jeune femme fraîche. Un marquis de Sade des banlieux, un psychopathe manipulateur, obsédé des jupons, des jambes et du reste...
Tous les jours il vous recrute à son chevet, devant votre mère qui perd ce qui lui reste du peu d'âme pour conserver le seul homme qu'elle a pu agripper dans sa vie, et préfère sacrifier sa fille que de quitter ce monstre. Elle tue du regard sa fille, c'est tellement plus simple de tuer sa fille que d'être vouée à l'échec d'un couple. Et l'homme se sert, le matin dans une chambre, le soir dans l'autre.
La peur me paralyse, m'éteint et peu à peu je meurs. Mon caractère sociable, ma bonne humeur, ma verve de bavardage à l'école disparaissent et les flammes de créativité d'intelligence se mettent au service du gouffre de l'enfer, des cauchemars et du désespoir. J'ai 16 ans , trois ans que ça dure, le suicide est dans mon coeur je pleure chaque jour. Et là pas moyen de se suicider, j'aime trop vivre, je ne veux pas mourir...
C'est un autre enfer qui commence alors. Je menace de tout dévoiler, mon beau-père me violente pour me montrer qui est le plus fort. Après le bac, je fuis, loin, loin. Mais ce qui m'attend devant n'est pas le salvateur, ni le bonheur. LA boulimie a remplacé le suicide, et tous les jours le corps svelte se camoufle, c'est un corps obèse qui apparait, je suis méconnaissable.
Mes amis ont peur, les hommes ne voient plus la jeune femme élégante lycéenne, mais un visage fatigué par la déprime et les pleurs, et le bonheur que Dieu m'avait encouragé à gagner n'existe plus, je vis dans un gouffre depuis 10 ans. 26 ans, la fin de la jeunesse, je suis obèse, j'ai raté tous mes espoirs de carrière, mes aptitudes sont déçues par un refus de vivre permanent, mes passions ne me passionnent plus qu'en rêve, car vivre avec les autres m'est devenu imopssible,travailler, tout, absolument tout est un obstacle insurmontable pour moi.
Je ne me plains jamais, d'ailleurs qui pourrait imaginer mon passé ? Ceux qui me connaissent de plus près se rendent compte que quelque chose cloche, je ne peux pas aller dîner chez qui que ce soit, je me cache derrière des habits noirs, et malgré mon intelligence je ne peux assumer aucune responsabilité. Jusqu'à quand la survie ? Jusqu'au jour où le vide va tant m'attirer que je me jeterai du pont. Mon vrai père est égoïste, et il croit avoir réussi sa vie. Au lieu de m'aider il ne pense qu'à son nombril. Ma mère vit sous médicaments. Ma famille n'est pas. Je ne suis pas.
Ce qui écrit, c'est plus un squelette qu'une âme. Je suis encore là mais pour combien de temps ? L'autre, le criminel a pignon sur rue évidemment, une fille qu'il chouchoute et gâte de mille et un gadget, et imbus de personnalité, ma soeur (demi) me nargue du haut de sa richesse matérielle. Moi qui étais première en classe, dynamique et créative, je n'ai plus de ques cendes dans mes mains, et je me consumme. Pas d'exagération, pas de drame susurré au théâtre, un lambeau de vie, qui est secoué par la tempête des évènements de la vie. 26 ans, je suis dépérie, mon corps n'est plus qu'un gâchis.
Pourquoi cette injustice, j'avais le monde ouvert devant moi. Les photos de moi enfant, adolescente, à 18 ans et d'aujourd'hui, je suis méconnaissable, je ne peux me voir dans un miroir. Tout cela est le crime d'une personne, mais moi, je n'ai que ma vie pour vivre me réjouir, pas celle des autres. Et ma vie ne vaut plus rien, je suis déjà morte. C'est d'outre tombe que ma parole résonne comme un cri. Je 'nai pas le courage de vous lire, mes soeurs de sang coulé dans le coeur, je sais que je ne suis pas seule si ce site existe mais l'amertume me bloque,des larmes qui coupent la gorge, tendent la rétine, aussi fort qu'une guerre violente, le viol à petit feu et celui de la dignité humaine...Pourquoi ne pas mourir ? Ce soir je le désire, si rien de mieux ne m'arrive pourquoi rester encore ?