Il avait 15 ans, j'en avais 9.
Ca se passait dans le grenier, la musique était au maximum pour ne pas se faire entendre.
Il m'a pris mon enfance, m'empéche de grandir, m'a fait voir le vie en noire mais il reste mon héro, mon modèle...
A la maison, nous étions 4 enfants. Mon frère était l'ainé,ma grande soeur et moi étions en concurrence, mon frère était un héro et le mieux était de pouvoir jouer avec lui contre l'autre. Malheureusement (et en meme temps plutot heureusement pour ma soeur), il m'a preferé à elle. Au début c'était un jeu et j'étais consentente. J'avais alors 9 ans et ne m'interressait pas du tout aux garçons, lui en avais 15. On jouait à se battre en petites tenues et celui qui arrivait à deshabiller l'autre pouvait le caresse pendant une dizaine de minutes, il y avait des régles précises, il fallait accépter tout ce que l'autre faisait. Pour qu'il accepte de rester jouer avec moi, je me pliais aux régles meme si je savais que j'allais perdre et que ce qu'il faisait me faisait mal.
Mais un jour, il a profité d'un mensonge stupide que j'avais dit à mes parents pour me faire du chantage: 10 minutes par jour. Il n'y avait meme plus de jeu, je devais rester allonger pendant qu'il me caressait, beaucoup trop fort, ca devenait insuportable mais je ne pouvais rien dire pour ne pas qu'il trahise mon mensonge.
Quelques fois il me proposait de lui faire pareil, il me faisait le masturber et je pensais me venger, je ne pouvais pas savoir que je lui donnais du plaisir... et je crois que c'est ce qui me degoutte le plus. Car lui etait conscient de ce qu'il faisait...
Il est parti en internat la rentrée suivante et au début, il me faisait ratraper les seances loupées pendant le week-end. Puis il ne l'a pas fait un ou plusieur week-end et après j'ai oublié, j'ai tout oublié, je pensais que si moi j'oubliais, il oublierait aussi et que je n'aurais pas à rattraper de séance, et ca c'est passé. Mais en oubliant tout ça, je crois que j'ai aussi oublié toute cette période de mon enfance et ce qui viens avant.
Pourtant je ne peux pas lui en vouloir, c'est toujours mon modéle et mon héro.
L'oubli total aurait peut-être été une bonne chose, mais il y avait un probléme, quand j'ai eu 15 ans, j'avais des idées suicidaires, je ne comprenais pas le problème mais je n'allais pas bien du tout, et dans ces cas là, on a pas beaucoup d'amis car les gens n'aiment pas que quelqu'un soit malheureux alors ils le rejettent. J'ai consulté un psy, et en meme temps, j'ai eu mon premier petit copain. Ca a fait tout resortir, quand je me suis retrouvée devant lui à vouloir lui rendre ces caresses: j'étais bloqué devant son sexe...J'en ai parlé avec mon psy, ca c'est arrangé, je me sentais aimé et c'était parfait.
Puis mon copain m'a jeté, et j'ai recommencé à deconner, j'avais envie de coucher avec des garcons, je caressaient leur sexe en cours sous les tables, j'ai meme quelque fois eu envie de faire l'amour avec mon frere, j'etais complétement perdue, le sexe n'avait plus de valeur, plus rien ne valait le cout d'etre vécu, juste du plaisir....Je faisait des cauchemars, je dormais la porte fermée à clé de peur que mon frère vienne me violer, je n'avais lus trop de repères.
J'en ai parlé à ma mère et depuis, je l'ai vu vieillir à cause de moi, elle c'est sentie coupable de ne pas avoir vu, elle pense que c'est de sa faute et s'inquiète beaucoup pour moi, elle a pris beaucoup de poids et tombe sans cesse malade et c'est de ma faute car si je n'avais rien dit, la situation ne serait pas comme ça.
Et puis j'ai rencontré un homme, il a 34 ans alors que j'en ai que 18, et depuis 6 mois il m'a fait découvrir autre chose, il m'a fait me sentir une femme, alors que tout le monde me donne 14 ans à cause de mon physique, il a essayé de me faire oublier tout ca et de me rendre heureuse mais il n'a pas compris que la blessure existe et que ca ne se guérit pas comme ca, et que je ne pouvais pas grandir assez vite pour penser comme lui. Je n'ai pas su voir qu'il commencait à se lasser et à ne plus me suporter et maintenant qu'il m'a jeté, je suis à nouveau perdue. Je ne veux plus déconner et perdre mes amis, je veux réussir à vivre avec tout ca, et à arreter de me sentir malheureuse et de me plaindre sans cesse.
Je suis allée voir un médecin qui m'a prescrit des anti-depresseurs, je ne me sens plus le courage de vivre en ce moment et de gérer tout ca, alors comme j'ai quand meme envie de vivre ne serait-ce que pour l'amour que me porte mes parents, ces petits médicaments m'aideront j'espère à remonter la pente meme si la veritable solution reste de se mettre face au problème pour le résoudre.
En conclusion, je voudrais dire que malheureusement je me rends compte que beaucoup de femmes ont vécu la meme expérience que moi ou meme bien pire, mais je voulais temoingner pour montrer que meme dans une famille où je pense, personne ne manquait d'amour (car mes parents n'ont jamais fait de preference et ont toujours été à nos cotés), ça arrive.
Et je ne peux pas en vouloir à mon frère car je pense qu'il en souffre aussi énormément.
Témoignage femme: Mon frère, mon héro, mon modéle....
Témoignage
Publié le 04.12.2006