Oui, aujourd'hui,j'ose dire que tu es un "connard" et je ne m'en cacherais plus désormais.
Moi qui ai cru voir en toi, l'image d'un homme capable de me montrer de la tendresse, capable de me sentir exister, pour toi j'existais autrement.
J'avais juste besoin d'affection tout simplement, que l'on me prenne dans ses bras, pas plus. Mais un beau jour, à force d'être proche, tu t'es permi de commettre un acte innomable. Celui du viol de l'âme.
Je ne dit pas viol physique mais de l'âme dans le sens où a partir de ce jour, je n'ai jamais cessé de mourir à petit feu, je suis morte dans les yeux d'un salop et ce salop c'était toi. Ta femme aussi je la considère comme une salope car elle était au courant et n'a jamais rien fait durant ces 6 années. Alors que l'on ne reproche pas de ne pas avoir éprouvé de peine lorsqu'elle est décédée : pour moi, ce n'était pas une grand-mère.
Mon enfance tu m'as volée, mon adolescence tu as fait bousillée. Je n'ai qu'une chose à te dire : tu n'es qu'une ORDURE. Au fil des ans, tes gestes se faisaient de plus en plus violents, et je continuais à penser que tu ne l'avais pas fait exprès, je te trouvais toutes les excuses du monde. Un jour, d'ailleurs le dernier où tu as posé ta main dégueulasse sur moi, tu as franchi l'acte qui m'a fait comprendre que ce que tu avais fait ne méritait pas que je te considère comme un grand-père. J'ai su dire non et là j'ai vu un autre homme en face de moi : un homme monstrueux parce que ne ressemblant plus à ce grand-père que j'aimais tant dans la mesure où je n'en avais qu'un.
Oui moi je t'aimais comme une petite fille aime son grand-père et même si quelque part je ne savais pas et ne comprenais pas ce qui se passait, tu me faisais croire que toutes ces saloperies étaient normales. Ces silences interminables me faisaient comprendre une fois de plus qu'il fallait se taire et même si je n'étais pas en mesure de comprendre ce que tous ces actes signifiaient, je savais que quelque part je faisais fausse route.
Mais à 8 ans comment se dire que son grand-père est un abuseur? Je ne connaissais même pas ce mot. Jusqu'à mes 14 ans j'ai été dans cette illusion d'être aimée alors que tout cela n'était que de la perversion et de la pédophilie.
J'ai passé mon enfance à rester dans ma bulle intérieure qui m'empêchait déjà à 8 ans de voir la vie "en rose" parce que pour moi elle était noire et je ne comprenais pas pourquoi. Jusqu'à ce qu'à mes 15 ans, une de mes amies me fasse prendre conscience que tu étais tout simplement un salop.
Depuis, j'ai révélé la vérité mais tu es toujours en liberté. Cette histoire a bousillé toute une famille, depuis 6 ans les non-dits persistent toujours. Je n'ai jamais pu me sentir victime, on ne m'en a pas donné le temps, c'est mon père qui a pris cette place. On me considère responsable, du haut de mes 21 ans d'avoir causé du tort à mes parents parce qu'eux ne voulaient pas que je porte plainte contre toi alors que moi oui.
Mais aujourd'hui, même si mon père est toujours en dépression, j'ai décidé de remettre les pendules à l'heure. Quelles qu'en soient les conséquences vis-à-vis de "ma" famille, je souhaite que l'on me reconnaisse enfin comme une victime et non pas comme une petite salope qui a détruit la vie de ses parents.
C'est la seule manière de me sortir enfin de ce calvaire incestueux et je me battrais pour que tu sois enfin reconnu comme le SEUL ET UNIQUE COUPABLE.
Mon enfance et mon adolescence ont été bousillé par TA FAUTE et la famille qui reste est meurtie à jamais à CAUSE DE TOI.
Mais je ne souhaite pas être meurtrie toute ma vie à cause de cette histoire dont je ne suis pas responsable car JE NE SUIS PAS UNE PETITE SALOPE.
On m'a privé de ce qui est de plus beau dans la vie : l'innocence. Je veux rétablir les choses pour qu'enfin tu cesses de m'envahir chaque jour alors que c'est toi qui devrait être envahi par la culpabilité et la honte.
Seulement c'est toi qui devrait ressentir ces émotions mais comme tu es un GROS DEGUEULASSE tu ne peux pas les ressentir. Je n'ai que 3 mots à te dire : JE TE DETESTE.
Témoignages femmes: lettre à mon connard d'abuseur
Témoignage
Publié le 10.03.2006