Un enfant et un traumatisme destructeur

Témoignage Publié le 05.11.2019

Un enfant et

un traumatisme destructeur

Mon fils a été violé durant un an dans son collège privé par un autre élève. Mon fils a un handicap qui le rend différent et plus vulnérable. C'est cette différence qui a probablement fait que son agresseur l'ait ciblé. Après différents signes de détresse incompris, des hospitalisations, des tentatives de suicide... Il a fini par libérer sa parole... Il nous a parlé de viol, de racket... Dans ce collège, nommé son harceleur, son violeur.

Nous avons porté plainte, une enquête préliminaire  qui traîne... Menée par une seule gendarme, menée de manière si désopilante... 

Pourtant.

Il y a eu les alertes pour lesquelles le collège est resté sourd 

Le collège a adopté le déni dès le départ, le déni de son mal-être, en me mentant ouvertement… Pendant des mois. Le déni de faits qui se sont produits au sein du collège ! Le déni du traumatisme qui a, à jamais, déséquilibré la vie de mon fils ! Et cela depuis le mois de Décembre 2018 ! Durant des mois, moi maman, je les ai alertés, questionnés… Ils sont restés sourds à mes alertes, aux trois hospitalisations de mon fils, aveugles aux sévices que mon fils subissait dans leurs murs. mon fils a eu de longues absences au collège car hospitalisé et malgré mes demandes réitérées, je n’ai pu obtenir une quelconque aide pour comprendre.

Puis il a eu libération de sa parole révélant les viols et le racket ce qui a amené au dépôt de plainte 

La gendarmerie a alors auditionné certaines personnes du collège et il ressort de l’enquête que le collège a défendu le violeur et émis des suspicions sur les dires de mon fils, ce qui est de l’ordre du réflexe habituel et inacceptable d’une institution s’enfonçant dans le déni. Mais il semblerai que l'enquête se soit stoppée après les auditions de quelques personnels du collège. En réaction, le premier acte du collège a été de faire un signalement à mon encontre auprès des services sociaux du département. Après la prise de connaissance en gendarmerie, le collège n’a même pas daigné informer son équipe éducative de la situation ! Comment peut-on prétendre à une certaine vigilance quand ceux qui sont au plus près des enfants ne sont pas informés des dangers possibles ! Pendant que je me battais à sortir mon fils de son trauma avec l’aide de personnes bienveillantes et sensibilisées, le violeur identifié a pu aller tous les jours au collège en toute impunité. J’ai pu retracer cette longue période depuis le premier jour et recouper, et ce dans les moindres détails depuis que mon fils a difficilement libéré sa parole. L’intervention d'une pédopsychiatre hospitalière a été salvatrice! Les dégâts ont été à gérés au quotidien : anxiété paralysante, terreur persistante, tentatives de suicide.

Si le collège  avait pris des mesures quand je les ai alertés… Mais non, c’est pourquoi il est évident que le collège est aussi responsable. Ils ont adopté le déni dès le départ, dès sa première hospitalisation ! Le déni de son mal-être au sein du collège, en me mentant ouvertement… Alors que je questionnai ! Le déni de faits qui se sont produits au sein du collège ! Le déni du traumatisme qui a, à jamais, déséquilibré la vie de mon fils ! Une enquête minimaliste menée par une seule gendarme... Attendant la fin de l'année scolaire et des élèves qui auraient pu parler aussi, quittant le collège pour différents lycées... Volontaire ??? 6 mois après la plainte, un appel téléphonique de la gendarmerie : "classée sans suite car pas assez caractérisée". Nous avons insisté, l'avons convaincu de porter plainte, quand lui parlait de honte, de peur... 

Je suis dégoûtée par ces positionnements, ces institutions qui pour couvrir leurs défaillances couvrent les agissements criminel d'un jeune... Harcèlement, rackets, viols répétés... Cela se passe dans des lieux où mon enfant aurait du être en sécurité... Et aujourd'hui... Un enfant... Mon enfant, qui à nouveau plonge dans la souffrance intense, les dégâts issus de ce qu'il  a subi... Au sein d'un collège privé... Un enfant sacrifié... Mon enfant !