Un témoignage hélas bien tardif. J'avais 2 ans et je venais d'arriver chez mes parents, les vrais, enfin ceux qui étaient supposés l'être, ceux que l’on m’avait désignés comme tel.
Ma mère a alors immédiatement décidé de m'apprendre la propreté car je n'étais pas propre à ce moment-là. Elle a utilisé une méthode rapide et efficace : Elle m’obligeait à faire comme elle le voulait aux heures où elle le voulait. Elle me mettait nu sur le pot ou le WC, peut être me suspendait elle par-dessus en me tenant bien serré contre elle. Elle me forçait à faire en utilisant son doigt. Elle me massait le derrière jusqu’à que cela vienne et cela finissait toujours par venir car autrement ma mère s'énervait, se mettait en colère et la séance dérapait alors très vite. Elle devenait violente, elle me frappait et pire, je pense même qu'elle me collait la tête dedans si je mettais un peu trop en travers de son désir. Ensuite, elle utilisait la baignoire pour me laver.
Le pire, c'est que je ressentais du plaisir quand elle me touchait de cette manière. J'avais honte, j'avais peur mais le plaisir de cette caresse si particulière était bien présent. En fait, ce qu'elle faisait s'apparente véritablement à une forme de viol anal, une forme d’inceste mère –fils et je commence à en avoir bien conscience aujourd’hui.
C’était aussi un moyen pour elle de parvenir à ses fins le plus vite possible, mon autre frère venait de naître et il fallait qu’elle s’en occupe également, même si cela n’est pas vraiment une excuse. Est ce qu’elle avait réellement conscience du mal qu'elle me faisait à ce moment-là. ? Pour elle, c'était peut être seulement une méthode non orthodoxe permettant d'obtenir un résultat rapide, une forme intense et efficace de dressage, mais aussi une forme de jeu, un tantinet cruel il faut bien le dire.
Pourtant les conséquences furent très dommageable sur ma sexualité et surtout extrêmement durable car j'ai reproduit cela toute ma vie aux toilettes, j'ai toujours opérer de la même manière qu’elle, en me massant l'anus avec l’index pour me forcer à faire, bien sûr, mais aussi par plaisir ! Une forme de masturbation en quelque sorte.
En même temps, je laisse mon esprit divaguer, je me plonge dans la rêverie, dans des histoires que j'invente pour l’occasion, bien qu’il y ait des thèmes qui reviennent régulièrement d’une manière un peu obsessionnelle.
Et ma vie aujourd'hui ? c'est très simple : un véritable désert affectif et amoureux, une solitude sans fin. Enfin rien qui ne justifie d'être encore de ce monde. Un espèce de vieux soldat oublié.
Je suis navré d'entendre le traitement cruel et inhumain que ta mère t'a fait subir. Tu es courageux de faire ce témoignage-là. Bien sûr, les séquelles d'un tel traitement sont graves et douloureuses, mais j'espère que bientôt tu feras l'expérience de la vraie vie : celle qui ouvre à l'expérimentation saine, à la découverte de soi et d'autrui et du monde. Promets-toi que la meilleure partie de la vie est restée caché pour toi, mais que tu y as droit et que ce sera ton lot demain.
Hilda