Bonjour à tous,
Une bonne nouvelle que celle de savoir - enfin - qu'il va y avoir un procès !!!!
Sur le coup, super contente, je l'annonce à mes amis. Je mets même la musique à fond chez moi pour danser et me défouler.
2 heures après, le malaise apparaît. Comme si tout me revenait en pleine figure petit à petit. Depuis, c'est le défilé des angoisses, des pleurs, des flashs, de visions violentes, de pulsions pour me faire mal, de me laisser aller, des accès d'agressivité, des nausées, des douleurs physiques sans en être vraiment, de besoin d'affection et de présence...
Retour en arrière, je me sens limite, flippée et j'ai pas envie de retourner à l'hosto.
Au bout de 8 ans de procédure et de galères (un avocat de merde, plainte non enregistrée d'abord, classement sans suite de la plainte ensuite, non-lieu puis appel), le dur combat n'est pas vain. Assises = Procès !
Comme quoi, il faut pas lâcher même quand tout semble perdu d'avance et même depuis le début de la procédure. Même en ayant croisé des professionnels incompétents (voire désagréables) par manque de formation et d'information sur les victimes de viols.
Le fait d'avoir engagé cette procédure, cela a participé à mon (presque) rétablissement, en plus d'une prise en charge (tardive), d'avoir coupé les ponts avec ma famille nocive, d'être devenue autonome, d'être entourée de mes amis, de m'exprimer à travers écriture, peinture, photo...
J'ai appris malgré la traversée de moments insupportables qu'on ne peut pas se remettre complètement de choses aussi graves mais qu'on peut vivre avec en faisant en sorte que cela prenne le moins de place possible dans sa vie.
Je vous remercie de m'avoir lue et je voudrais juste dire en conclusion que c'est super important de porter plainte. Je l'ai fait pour moi mais aussi pour que le salop qui m'a déglinguée et volée mon enfance, mon adolescence et une partie de ma vie d'adulte ne recommence jamais. Si ce parcours du combattant peut éviter à d'autres de vivre ce que j'ai vécu jusqu'ici, ce sera déjà énorme.