Vérité et justice

Témoignage Publié le 21.03.2006

A 28 ans, je viens de mettre "le doigt" sur les motivations des mauvais traitement que m'a fait subir ma proche famille. En 1978, ma mère divorçeait de mon père sans que celui ci ne se pr"sente à l'audience et par la suite, tout contact aurait été rompu si je n'avais, oubli aidant, émis la volonté de garder contact avec lui... Jusqu'à mes 16 ans, ou lors de ma première relation, j'ai fait le constat de ma non virginité... Chez le juge pour enfant chargé de ma demande de placement en foyer, j'ai eu droit à cette réfléxion de la part de la juge qui ne s'était même pas donné la peine de m'envoyer chez le psy : " les foyers, c pour les jeunes en danger de mort ou qui ont été violés...

Vos parents ont une très bonne situation, vous n'êtes qu'une capricieuse!". parce qu'évidement, les affaires d'inceste, c seulement chez les paysans, pas dans les familles hupées...!"
Déjà en pleine perdition à cette époque (mes parents auraient surement aimé que je me suicide), je n'ai pas osé parler de ma récente découverte : Allez raconter à une juge qui vient de vous insulter que vous n'êtes pas vierge et que vous ne savez pas pourquoi devant votre mère qui fait tout pour se faire passer pour une sainte nitouche aux yeux de tous et y réussi... Je n'ai pas pu, je me sentais en position de faiblesse, attaquable à cause de ma vie qui depuis longtemps chavirait et prenait déjà l'eau de toute part. J'ai voulu attendre de me rétablir, pensant que je serait sauvée à ma majorité en quittant ma mère et son conjoint. Evidemment, depuis, je n'ai jamais pu remonter la pente jusqu'à cet été. Ca fait 6 ans maintenant que je suis en psychotérapie, mais je ne suis pas tirée d'affaire pour autant. Au mois de septembre 2003, alors que je compulsais mes dossiers "enfance", ce problème de ma virginité s'est imposé comme mon problème majeur, primaire. Une certitude s'est alors faite dans mon esprit : c'est mon père! C'est lui! C'est ce qui a poussé ma mère à fuir il y a 25 ans! C'est à cause de ça qu'elle me regarde depuis ma plus tendre enfance comme le mal incarné, la tâche à cacher sur son parcours, c'est mon viol qui, comme elle le répète sans cesse, lui a "gâché la vie" (elle dit que c moi, mais je traduit). Voilà la raison qui a fait d'elle l'incarnation de mère Ubu et lui a fait accepter les insultes de son second mari, qui disait de nous que nous étions des putes (du moins elle ; moi je le serai plus tard comme elle...). Voilà pourquoi elle a tenté d me transformer en garçon, m'otant tout droit à la féminité, voilà pourquoi ils ont tout fait pour me rendre folle, me voir dans la déchéance... Je m'étais toujours souvenu comment ils avaient fuit la justice par, me sembalit-il alors, peur du qu'en dira t'on, peur d'^tre perçus comme des "pauvres" victimes incapables de se protéger et de choisir leur relations, peur de figurer dans les journaux à la page faits divers... Je me souvenais de tout sauf du motif...
Quand je me suis enfin souvenue, je n'ai pas pu y croire... Ils auraient été au courant!!!? Comment faire pour obtenir aujourd'hui une vérité étouffée depuis 25 ans, comment obtenir la justice, contre mon père bien sur, mais aussi contre ceux qui se sont rendu complice de ce crime en le taisant et qui en ont commis un autre en me faisant passer MOI pour coupable ? COMMENT!!!?
Sur le coup, j'ai craqué... Plusieurs jours de réflexion sans sommeil, toute la colère d'années de mauvais traitement contre lequel je ne pouvais pas lutter... Et ce souvenir de mon beau-père, en colère parce que je l'avais dénoncé auprès de ma directrice d'école pour les coups que je recevaient quotidiennement et qui pour se venger, un jour ou je trainais dans la salle de bain sans me laver, m'a attrapée, enfermée avec lui dans la salle de bain, lavée, même les parties génitales, en me disant "écarte ta cacane"... Une fois son oeuvre d'humiliation terminée, il m'a regardée et a dit :"Qu'est-ce que tu vas raconter maintenant à ta directrice? Que je t'ai violé..? Tu vas encore te faire passer pour une martyre?", un sourire sardonique accroché à sa lèvre baveuse d'alcoolique... Effectivement, à ce moment, j'ai compris que je ne pouvais rien raconter de ce que je subissais, au risque d'avoir à en supporter plus... Alors vous imaginez ma détresse devant la juge... Alors vous imaginez que je n'ai pas pu y croire le jour ou mes souvenirs se sont réveillés. Je ne pouvais ni y croire, ni faire abstraction. La colère contenue depuis des années a fini par me submerger et dans un moment de folie, j'ai mis le feu à mon appartement, avec moi dedans. Auparavant, j'avais dessiné sur le mur, parce que quitte à mourrir à cet instant, je voulais que ce soit fait avec art. Un beau *****... un doigt, comme celui qui m'a dépucelé à l'âge de trois ans et un portrait : zéro + zéro, des flammes en guise de cheveux... On aurait dit mon autoportrait! Ah oui, détail insolite, j'avais oublié de lui dessiner une bouche. La tête à toto mais dans le silence ; c'est moi! Evidement, je lui en ai finalement dessiné une quelques jours plus atrd quand je suis revenue faire le ménage de la pièce dévastée. Un joli petit coeur en vert fluo. Parce que j'espère encore vivre et même peut-être un jour, aimer.
Pour l'instant, c moi qui vais être jugé : Mon propriétaire a bien-entendu porté plainte, d'autant plus que je n'étais pas assurée. JE VAIS ÊTRE JUGÉE! COMBLE DE L'IRONIE DU SORT!
J'aurai 29 ans au mois d'août. Est-il encore temps pour moi de porter plainte sachant que je n'ai aucune preuve de ce que j'avance et que les témoins, même s'ils sont surement un certain nombre (mère, grand-parents, beau-père, voir oncles et tantes...) auront tout à gagner à continuer de taire celà et de me faire passer pour "dérangée"? J'ai au moins deux défis devant moi : sans me disculper, faire au moins en sorte de ne pas avoir à payer toute ma vie pour des dég^ts matériels que j'ai certes causé mais dans un état psychologique défaillant, et aussi, faire jaillir la lumière de tous ces mensonges et advenir la justice. faire payer les coupables, obtenir réparation pour tout ce que j'ai enduré.
J'ai un dernier dilemme : la dernière fois que j'ai vu mon père, en présence de sa famille, j'ai noté un comportemetn étrange de la part de 2 petites cousines... J'étais très mal à l'aise entre ces deux petites et mon père, à tel point que je suis par la suite restée enfermée plusieurs jous chez moi... Puis 'est venue l'image, comme un flash, de ces deux gamines dans un bain de sang... La même image que j'avais eu de moi avant de comprendre... J'ai peur de ce que ces images m'apprennent, peur que le silence coupable de ceux qui savaient n'ai permis d'autres viols, peur de me tromper si je suppute que ces enfants ont subi la m^me chose que moi.
Je ne sais pas, je ne sais plus quoi faire.
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