Violée et répudiée
de ma famille
Bonjour à tous et merci de me lire.
J'ai été violée enfant, à mes plus jeunes âges et j'ai tout oublié jusqu'à mes 19 ans. Quelques flashs, odeurs, sensations sont revenus. Je n'en ai parlé à ma famille qu'un an après. Ils ont fait le choix de ne pas me croire. Après m'être battue à sang pour cette famille, essayer d'établir contact auprès de mes deux grands frères, mon père et ma mère, de me faire entendre, je les ai quittés pour ma propre survie. En plus du traumatisme de l'inceste par mon grand-père paternel, j'ai vécu le traumatisme de perdre la famille que j'aimais de tout mon coeur.
J'aimerais aujourd'hui parler aujourd'hui de ce sentiment douloureux. Cette dualité. Aimer et détester dans le même temps. Parce que malgré les défaillances. Mère manipulatrice et dépressive. Père absent et aux frontières fines sur l'interdit de l'inceste. Je les ai aimés. Cet trahison et cet abandon me marquent encore aujourd'hui, deux ans après. J'ai la chance d'avoir de très bons amis, des personnes toujours présentes dans ma vie et qui m'ont soutenue. Mais encore dans mes relations, j'ai la peur qu'on ne me respecte pas, qu'on ne respecte pas mon non. Qu'on me trahisse ou m'abandonne.
Ma vie a vraiment basculé depuis l'été de mes dix-neuf ans. Aujourd'hui, je vois dans les yeux des hommes les yeux de mon grand-père agresseur. Je vois dans leurs gestes, leurs contacts ceux de mon grand-père. Aujourd'hui, j'aimerais trouver le pardon dans mon coeur pour pouvoir avancer, avoir une vie sexuelle épanouie, une relation de long terme. Et j'aimerais aussi me battre et faire entendre cette vérité trop souvent oubliée et vécue par de trop nombreuses personnes. Oui l'inceste existe. Et oui la mémoire traumatique existe.
Je vous souhaite du courage dans les épreuves que vous traversez ou avez traversé.
Soutenons-nous.
Camille