Agressions sexuelles et viols incetueux

Témoignage Publié le 03.04.2023
sad-2656924_1280.jpg

Je m'appelle L. et j'ai été victime d'inceste de mes 13ans et demi à mes 16ans et demi. L'homme qui m'a fait subir des agressions sexuelles et viols est mon beau-père.

Je suis née en 2003 et je vais avoir 20ans le 21 avril prochain. Mes parents ont divorcés quand j'avais 3 ans et ma mère s'est mise avec cet homme à mes 4 ans. ... Je vis pratiquement à 100% du temps avec ma mère et mon beau-père. Ma mère m'élève dans de bonnes conditions, je ne manque de rien et mon beau-père participe financièrement mais aussi un peu à mon éducation. J'ai parfois beaucoup de mal à accepter son autorité et sa manière de faire mais je l'accepte et comme il est présent au domicile et qu'il participe je suis contente. Ma mère et mon beau-père ont fait deux enfants de 13 et 10 ans aujourd'hui... Ma mère et mon beau-père se sont mariés et tout allait bien jusqu'à ce jour.

Un vendredi, journée banale: mon beau-père finit à midi comme tous les vendredis et je ne mange pas à la cantine et rentre à la maison dans le courant de l'après-midi. Il était là sur le canapé devant la télé avec un café. J'enlève mes chaussures, manteaux, sac à dos et vais pour lui dire bonjour et m'assoir à côté de lui. Il regardait un reportage... je me souviens être assise à côté de lui et au bout d'un moment il me propose un simple massage pour me détendre .J'accepte et c'est là que tout à commencé. Car ce prétexte de massage allait durer pendant 3 ans. De ce vendredi, s'en est suivis des soirs, des après-midis et des matin à venir me massser ou me caresser pour aller plus loin, au début par dessus ma culotte puis en dessous, dans le salon, sa chambre ou la mienne, dans le douche, la voiture, un bungalow en vacances... Cet homme ne m'a jamais tappée, violentée, enfermée ou obligée mais il insistait régulièrement et me manipulait en me disant que tous les papas faisaient cela avec leur fille, que c'était normal mais que c'était notre petit secret à nous, que j'allais aimer et que c'était agréable, qu'il allait me rassurer et que tout allait bien. Les actes pouvaient être des préliminaires, cunilingus et pénétrations digitales. Cet homme m'a montré et expliqué des positions sexuelles, il crée des ambiances sécurisantes (volets fermées, musique, huiles de massages, serviettes sur le lits, télé allumée, couverture...). Tout était fait pour que je ne subisse pas mais que j'apprécie et ne me doute pas du mal qu'il faisait. Il me complimentait, me comparait à ma mère, me disait qu'il m'aimait et que j'était sa petite femme. Il me demandais si j'aimais ce qu'il me faisait. Il me demandais de le masser aussi et quand parfois j'étais "fatiguée" et que je ne le massais pas il me faisait culpabiliser.

Un jour, le 14 décembre 2019, moi et mes frères et soeurs sommes couchés. Mon beau-père regarde mon téléphone et découvre une conversation entre ma meilleure amie et moi. Ma mère observant l'état de mon beau-père, lui demande ce qu'il a, ce à quoi il répond en montrant les message et en prétextant que j'avais inventé un mensonge grave et que j'étais folle etc. Ma mère vient me chercher dans ma chambre et nous nous asseyons à table, elle nous demande des explications. Après quelques secondes voir minutes je réponds à ma mère que c'est vrai et que je ne mens pas. Mon beau-père lui nie tout pendant 3 ans, 3 ans d'enfer pour moi et ma mère qui subissontoutes les deux les changements d'humeur et de comportements de sa part à lui. Un jour il est gentil, attentionné, doux, un autre il est violent verbalement, froid, et distant.

Au début j'avais peur et ne souhaitais pas portée plainte, puis j'ai décidé de portée plainte. En février 2023, mon beau-père se sentant menacé de plainte, décide d'aller voir l'assistante sociale de son boulot, il lui raconte toute sa version. L'assistante sociale fait un signalement pour les deux autres enfants au domicile. Le 14 mars 2023 les enfants sont auditonnés par la brigade des mineurs, le lendemain, le 15 mars, moi et ma mère sommes convoquées au commissariat pour être auditionnées et à l'issu je porte plainte pour des faits d'aggressions sexuelles incestueuses et viols incestueux. Dans l'après-midi il est mis en garde vu pendant 48h, le soir je vois une psychologue judiciare, le lendemain, le 16 mars, les policiers viennent percquisitionner notre appartement et récupère certaines affaires de mon beau-père qui seront mises sous scéllés pour l'enquête. L'après-midi une de mes amies est auditionnée aussi. Le lendemain vendredi 17 mars a lieu une confrontation entre lui, moi et un policier de la brigade des mineurs, il continue de nier. En même temps ma copine se fait auditionner et dans l'après-midi du 17 mars, il avoue partiellement les faits devant le magistrat, juge d'instructions. Le soir sa garde à vue prend fin et le juge d'instruction décide de le placer sous contrôle judiciare afin de mener son enquête.

Ce pédophile doit pointer un commissariat toutes les semaines, n'a pas le droit de m'approcher et ni d'approcher l'adresse exacte du domicile mais, il est en liberté et a le droit de voir ma mère et Ses enfants. Le jugement peut avoir lieu dans 18 MOIS. Ma mère est en procédure de divorce et se bat pour qu'il ne voie pas les enfants hors d'un lieu protégé. Il nous harcèle pour les voir et je me sent en insécurité total.  Il vit temporairement chez son frère et doit continuer d'exercer sa proffesion en attente de l'instruction (enquête) du juge te du jugement. LES AGRESSIONS SEXUELLES SONT RECONNUS EN TEMPS QUE DELITS ET PASSIBLES DE 10 ANS DE PRISON TANDIS QUE LES VIOLS SONT RECONNUS EN TEMPS QUE CRIMES ET PASSIBLES DE 20 ANS DE PRISON.

Je souhaiterais à travers ce témoignage donner la force et le courage à toutes les vicitmes et co-victimes d'incestes et e violences sexuelles, d'aller porter plainte et de se battre jusqu'au bout pour ne rien lâcher. Je parle au nom de toutes ces personnes qui n'ont pas réussi à porter leur parole et à trouver justice pour ce qu'elles/ils ont subit.