Consequences psychosomatiques

Témoignage Publié le 27.10.2012

Fotolia_3402902_XSBonjour à tous/toutes, J'ai déjà témoigné ici, de l'inceste que j'ai vécu de la part de mon père, et que j'ai révélé à ma famille il y a six mois. Mais voilà , d'autres problêmes persistent chez moi, disons de manière psychosomatique. Je me rends compteque j'ai des restes de comportements infantiles.

Exemples:

impossiblité de dormir si mes jambes ne sont pas croisées

reflexes frenetique de consommation de mes crottes de nez (mon père m'interdisait de le faire quand j'étais petite)

impossiblité de me plier aux taches ménagères

Bref ,je voudrais savoir si mes inquiétudes sont futiles, car

j'espère que j'arriverai un jour à ne plus être controlée par de tels reflexes.

Nous en parlons
A
Anne_
Publié le 08.11.2012
Inscrit il y a 14 ans / Actif / Membre

[i]d'autres problèmes persistent chez moi[/i] on ne peut pas lutter contre tout en même temps
résister aux conséquences de l'inceste est déjà preuve d'une grande force, nécessite une énergie colossale, alors chaque chose en son temps
[i]j'ai des restes de comportements infantiles.[/i]disons des comportements de replis adoptés en défense en tant que petite fille abusée
[i]impossiblité de dormir si mes jambes ne sont pas croisées[/i]j'ai dormi très très longtemps repliée sur moi-même, en chien de fusil, il était hors de question que je sois allongée dans mon lit. J'ai compris que très tard que c'était une façon de me refermer, d'interdire l'accès à mon corps, de ne pas m'offrir, même étant seule dans mon lit. La confiance s'est établie avec mon homme, et aujourd'hui, je suis en capacité d'être allongée, sur le dos ou sur le ventre.
Tout cela me semble une question de temps, d'acceptation et de compréhension que la situation actuelle n'a plus rien à voir avec la situation passée.
[i]reflexes frenetique de consommation de mes crottes de nez (mon père m'interdisait de le faire quand j'étais petite)[/i]quel parent n'a pas dit à son enfant de ne pas manger ses crottes de nez ?
le souci me semble plus résider dans "comment ne pas obéir à mon père ?"
pour ce qui me concerne, ce sera ne pas me laver les dents pour ne pas obéir à sa mère, elle ne m'a pas violée, elle, mais m'a éduquée de telle façon que j'ai toujours été hors du temps, à côté des gens de mon âge, et on ne peut pas dire que ça m'a aidée à grandir.
[i]impossiblité de me plier aux taches ménagères[/i]voilà encore quelque chose qui nous vient de nos parents : entretenir son intérieur. Mais quelle futilité lorsqu'ils sont aveugles à nos tourments ! Ce peu d'envie de faire le ménage, la vaisselle, je le lie au peu de cas que ma mère, mon père, ont fait de mon existence, avant, après, que je leur aie révélé avoir été violée par mon frère. C'est mimer leur désintérêt à ce qui a de l'importance. Et quand on regarde bien, on survit, même quand le ménage n'est pas fait, tout comme on survit de l'inceste. On trouve un équilibre, sans doute pas le meilleur, mais bon an mal an, on vivote.
Il y a peu, j'ai eu un élan pour les tâches ménagères : je me sentais bien avec mon mari et mon fils. Depuis, rien ne s'est détérioré avec eux, mais les tracas liés à mère et frère ont repris le dessus : je n'ai guère envie de rien en ce moment.
Je me dis juste que plus tard, je me sentirai mieux et reprendrai goût.

[i]je voudrais savoir si mes inquiétudes sont futiles, car j'espère que j'arriverai un jour à ne plus être controlée par de tels reflexes.[/i]je pense qu'il faut prendre tout cela avec bienveillance : rien n'est futile, rien n'est inquiétant, à mon sens ce ne sont que des attitudes protectrices, défensives, des outils "système D" pour continuer de se frayer un chemin dans un milieu où l'on ne peut pas être compris, en tout cas pas compris pour tout et par tous.

Courage pour la suite, elle ne peut qu'être meilleure