Enfin, un début de reconnaissance financière

Témoignage Publié le 02.06.2022
medical2.jpg

Témoignage reçu en réponse à un appel à témoins lancé par Face à l'inceste.

Tout d'abord vous dire combien je suis surprise que la prise en charge ne soit pas la même sur le territoire français. Je ne comprends pas. D'où provient cette différence ? Pas de personnes en situation de pouvoir (de décision, d'application, de financement...), j'espère. Je vis et suis suivie à Nantes, en Loire-Atlantique. Parce que j'ai lu l'information sur votre site, j'ai demandé à mon médecin. Elle ne connaissait pas. J'ai été ravie de pouvoir bénéficier d'une ALD. Elle me permet de bénéficier de soins psychiatriques et kinésithérapeutiques intégralement pris en charge et sans avance de fonds. Je regrette qu'il n'en soit pas de même pour les séances d'EMDR que mon médecin psychiatre vient de me conseiller, ou les séances de psychomotricité qui tentent de me réconcilier avec mon corps, ou les séances auprès d'une psychologue indispensables pour tenter de dépasser le quotidien d'une addict.

C'est lourd de gérer ce passé. Jamais fini. C'est lourd en émotion, en temps, en investissement personnel, en finance, encore plus dans un environnement de solitude. Rares sont les personnes du quotidien qui soient réellement bienveillantes.

Je profite de ce message pour évoquer une idée que je trouve tout à fait honnête. Pourquoi les frais ne seraient-ils pas payés par les bourreaux ? Et non par la communauté. Si on estime à 3 000 € annuels les dépenses à charge de chaque victime, chaque bourreau serait condamné.e à régler cette somme multipliée par année de vie de la victime, et à poursuivre jusqu'à la déclaration d'une réelle guérison. Donc pour un jugement en 2022, si les faits datent de 2012, soit il y a 10 ans, la victime (homme ou femme, petit garçon ou petite fille, jeune homme ou jeune fille) devrait recevoir d'emblée les 3000 € multipliés par 10 = 30 000 € non compressibles. Puis chaque année, ces 3000 € d'amende, jusqu'à guérison de la victime. Le bourreau n'a pas les moyens ? À vérifier scrupuleusement. Si effectivement les moyens manquent, des travaux d'intérêt général lui seront annuellement prescrits et surveillés. Bien à vous