Stop à la prescription

Témoignage Publié le 18.11.2016

Stop à la prescription

Bonjour chers lecteurs,

Je partage mon point de vue personnel issu de mon expérience personnelle sur la prescription pour porter plainte contre l'inceste. Il n'y a pas d'âge pour être victime de l'inceste. Pourquoi y aurait-il une période après laquelle le crime commis deviendrait impunissable et non reconnu par la justice ?

Liberté, Egalité, Fraternité, ce sont bien les valeurs de notre République non ? Ma liberté de vivre ma vie d'enfant m'a été retirée à l'âge de 6 ans. Après quoi j'ai eu le droit de "fermer ma gueule" et de me faire insulter de petite pute par ma propre mère pendant des années. Années pendant lesquelles j'avais l'obligation d'aller me confesser pour me purger de péchés imaginaires.

Aujourd'hui mon grand-père, auteur de l'inceste sur moi et mes cousines, et sa femme complice sans qui il n'aurait à mon sens pas pu commettre toutes les horreurs qu'il a commises dans sa vie sur ses propres enfants et petit-enfants, est enterré. C'est certes un peu tard pour porter plainte. Mais pour ceux dont l'auteur des crimes est encore en vie, je pense que le choix de porter plainte doit appartenir entièrement à la victime, quelque soit le nombre d'années qu'elle met à prendre sa décision.

Je souhaite à la justice d'ouvrir les yeux sur une réalité qui, apparemment, dérange beaucoup et qui la fait taire plus que parler pour les victimes.

Merci et bravo de tout coeur à Face à l'inceste de nous donner la parole et de reconnaître que nous sommes des êtres humains à part entière et qu'être victime durant son enfance n'a rien d'anodin, rien qui ne mérite le silence.

Bien à vous,
Louane