Témoignage femme: combat en solitaire

Témoignage Publié le 24.04.2006
Toujours seule. On a beau essayé de trouver ne serait-ce qu'un brin d'aide, en ayant l'illusion que quelqu'un peut vous aider à trouver la meilleure solution possible. Mais rien n'y fait. Personne.
Mais qui a la clé de ce mystère?Qui? Il faut bien se l'avouer c'est nous. Où que l'on aille nous serons toujours seuls à mener notre combat, celui de faire devenir de notre vie ce qu'elle n'a pu être juskà présent parce que des salops l'on brisé alors que nous n'étions que des enfants innocents. Se reconstruire?Oui, mais à quel prix? Celui de porter plainte? Et quand nos propres parents ne sont pas convaincus de notre innocence et cherchent à étouffer ces histoires en silence, où est notre place? Doit-on se "révolter" contre l'avis de ses parents? Même si par-dessus tout on les aime mais que l'on n'a pas pu leur montrer? Quand ils pensent qu'on leur a mis pendant des années des bâtons dans les roues parce qu'eux ne voulaient pas que l'on porte plainte alors que l'on cherchait la meilleure solution pour retrouver un équilibre meilleur et que l'on pensait que porter plainte était nécessaire.
Qui peut décider de ce que notre vie sera? Il n'y a que nous qui sommes maîtres de notre propre destin. Avec ou sans l'appui de notre famille.
Mais c'est très dur à prendre une décision comme celle de porter plainte.

J'ai été abusé par mon grand-père de mes 8 à mes 14 ans et depuis que j'ai "craché le morceau" à mes 15 ans, je n'ai pas pu jusk'alors porter plainte. Ils travaillent dans le milieu judiciaire tous 2 mais ont tout fait lorsque j'étais mineure pour m'enfermer dans ce silence une seconde fois. Alors que je reprend jours après jours confiance en moi et que je me lance des défis que je n'ai jamais réalisé lorsque j'étais petite, il me manque un équilibre qui me permettrait de vivre davantage en harmonie avec moi-même.
Même si depuis mes 15 ans je n'ai pas vraiment montrer mon "affection" à mes parents, je les aime en dépit du mal qu'ils ont pu me faire dans la mesure où ils ont pensé que le silence était meilleur. Mais 6 ans après, je reste dans l'incertitude totale. Dois-je le faire ou non? J'essaie de penser à moi mais j'essaie aussi de penser aux conséquences que cela va avoir sur mon père. Même si je n'ai plus de relations père-fille "normales", j'aime mon père. Alors comment prendre cette décision qui risque de casser peut-être à jamais les quelques liens restants qui nous unissent? En menant mon combat seule, mais la solitude me pèse.

Depuis mes 8 ans, je me suis repliée sur moi-même. Des années scolaires, je n'avais même pas ne serait-ce qu'une copine de classe. La solitude me rongeait de l'intérieur et je pense que je n'ai pas envie de ressentir cette sensation d'écrasement même si je sais que maintenant je suis majeure et que je ne suis plus aussi vulnérable qu'avant.