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Patrick.L
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[attachment=1704]Nabati_guerir_son_enfant_interieur.jpg[/attachment]
Ma psy m'avait recommandé ce livre de Moussa Nabati, "Guérir son enfant intérieur". Le sous-titre indique "faire la paix avec son passé".
Moussa Nabati est un thérapeute, il se base sur son expérience, ou plutôt sur le vécu d'un certain nombre de patient(e)s qu'il a accompagné(e)s. Ce sont donc un certain nombre de récits qui montrent des gens qui ont apparemment "tout pour être heureux" (une tamille, un travail, des amis, des biens matériels, etc) et qui pourtant n'arrivent pas à se sentir bien. Parfois c'est un choc comme un accident ou un deuil qui fait remonter des souffrances enfouies et les pousse à consulter un thérapeute.
A travers tous ces récits, Moussa Nabati ébauche une théorie selon laquelle l'enfant intérieur vit en nous. Alors que l'adulte est rationnel, l'enfant est émotionnel et on n'écoute pas toujours sa voix. Si ses blessures n'ont pas été bien soignées, il devient une sorte de"fantôme" qui nous hante inconsciemment. Au contraire, si on a pris soin de l'écouter, de comprendre ce dont il souffre et de se réconcilier avec cet enfant et avec notre histoire familiale sur 2 ou 3 générations, alors cet enfant intérieur devient un "ange gardien" qui nous rend fort et solide même dans les épreuves.
Le thème de l'enfant intérieur est régulièrement abordé en groupe de parole. Je me souviens de paroles très fortes qui m'avaient beaucoup impressionné, comme "mon enfant intérieur est mort" ou encore "je suis en guerre avec cet enfant" ou bien "je n'arrive pas à lui pardonner".
Lorsqu'on se pose des questions comme "mais pourquoi je n'ai pas dit non à mon beau-père quand j'avais 12 ans ? Pourquoi je n'ai pas donné l'alerte ?" et qu'on reste coincé quelque part entre colère et culpabilité, le travail pour se réconcilier avec cet enfant intérieur peut être assez long. Il faut commencer par l'écouter sans rien dire, avec autant de patience qu'une infirmière ou une amie dévouée. Et puis lui répéter, à cet enfant, qu'il n'est pas responsable de ce qu'on lui a fait. Le prendre mentalement dans nos bras pour le consoler. Lui pardonner, c'est à dire se pardonner à soi-même, tout ce qui s'est passé et que nul ne peut changer de toute façon.
Une des choses que j'ai appréciées dans ce livre est que Moussa Nabati, qui a une formation de psychanalyste comme presque tout le monde dans sa génération, reconnaît sans ambages qu'il n'a JAMAIS vu un patient ou une patiente animée de désirs sexuels incestueux pour son père ou sa mère. Même en essayant de deviner de qui est plus ou moins inconscient. Ça fait du bien à entendre car il y e encore aujourd'hui tellement de psy qui considère la théorie du complexe d'Oedipe comme une vérité indiscutable (!!) voire même la grille de lecture unique à tous nos problèmes, ce qui cause des dégâts considérables. Comment se libérer de la culpabilité quand le psy nous explique qu'à 5 ou 8 ans on était animés de pulsions sexuelles incestueuses et que les crimes sexuels dont on se souvient sont peut-être de simple fantasmes qui ne seraient jamais arrivé en vrai ? J'ai toujours pensé personnellement que la psychanalyse c'est de la m... :silly: (ce qui n'empêche pas un petit nombre de thérapeutes formés initialement comme psychanalystes d'être très bons et utiles à leurs patients: mais en général ce sont des gens atypiques comme François Roustang). Ça fait plaisir de voir un thérapeute expérimenté confirmer que le complexe d'Oedipe n'existe pas, ou du moins qu'il ne l'a jamais rencontré en thérapie.
Pour finir... ma soeur m'a dit que parler de dialogue entre l'adulte et l'enfant intérieur a un côté un peu dissocié, et que le but d'une thérapie doit être de recoller les morceaux pour retrouver son unité, et que découper notre psyché en deux (l'adulte et l'enfant) n'est pas forcément la meilleure manière d'y parvenir. Elle n'a pas tort. Si la métaphore de l'enfant intérieur peut être utile, surtout chez les personnes ayant connu des traumatismes infantiles et souffrant de dissociation traumatique, le travail vise avant tout à rapprocher l'enfant intérieur et l'adulte jusqu'au point où ils ne font qu'un et vivent le moment présent dans une complète harmonie. Jusqu'au point où l'on accepte et accueille la partie émotionnelle et instinctive de nous-même sans difficulté, sans l'opposer à la partie plus rationnelle et réfléchie.
Ce livre m'a aidé, non parce qu'il propose des recettes toutes faites, mais parce qu'il indique une approche, une méthode, un chemin, une métaphore pour revisiter notre enfance et faire la paix avec notre passé. Si difficile et douloureux que soit ce passé, il existe toujours un chemin qui mène à l'acceptation sereine et bienveillante de ce passé, et à la réconciliation avec nous-même. Je vous souhaites à toutes et à tous un bon parcours sur ce long chemin. :cheer:
Ma psy m'avait recommandé ce livre de Moussa Nabati, "Guérir son enfant intérieur". Le sous-titre indique "faire la paix avec son passé".
Moussa Nabati est un thérapeute, il se base sur son expérience, ou plutôt sur le vécu d'un certain nombre de patient(e)s qu'il a accompagné(e)s. Ce sont donc un certain nombre de récits qui montrent des gens qui ont apparemment "tout pour être heureux" (une tamille, un travail, des amis, des biens matériels, etc) et qui pourtant n'arrivent pas à se sentir bien. Parfois c'est un choc comme un accident ou un deuil qui fait remonter des souffrances enfouies et les pousse à consulter un thérapeute.
A travers tous ces récits, Moussa Nabati ébauche une théorie selon laquelle l'enfant intérieur vit en nous. Alors que l'adulte est rationnel, l'enfant est émotionnel et on n'écoute pas toujours sa voix. Si ses blessures n'ont pas été bien soignées, il devient une sorte de"fantôme" qui nous hante inconsciemment. Au contraire, si on a pris soin de l'écouter, de comprendre ce dont il souffre et de se réconcilier avec cet enfant et avec notre histoire familiale sur 2 ou 3 générations, alors cet enfant intérieur devient un "ange gardien" qui nous rend fort et solide même dans les épreuves.
Le thème de l'enfant intérieur est régulièrement abordé en groupe de parole. Je me souviens de paroles très fortes qui m'avaient beaucoup impressionné, comme "mon enfant intérieur est mort" ou encore "je suis en guerre avec cet enfant" ou bien "je n'arrive pas à lui pardonner".
Lorsqu'on se pose des questions comme "mais pourquoi je n'ai pas dit non à mon beau-père quand j'avais 12 ans ? Pourquoi je n'ai pas donné l'alerte ?" et qu'on reste coincé quelque part entre colère et culpabilité, le travail pour se réconcilier avec cet enfant intérieur peut être assez long. Il faut commencer par l'écouter sans rien dire, avec autant de patience qu'une infirmière ou une amie dévouée. Et puis lui répéter, à cet enfant, qu'il n'est pas responsable de ce qu'on lui a fait. Le prendre mentalement dans nos bras pour le consoler. Lui pardonner, c'est à dire se pardonner à soi-même, tout ce qui s'est passé et que nul ne peut changer de toute façon.
Une des choses que j'ai appréciées dans ce livre est que Moussa Nabati, qui a une formation de psychanalyste comme presque tout le monde dans sa génération, reconnaît sans ambages qu'il n'a JAMAIS vu un patient ou une patiente animée de désirs sexuels incestueux pour son père ou sa mère. Même en essayant de deviner de qui est plus ou moins inconscient. Ça fait du bien à entendre car il y e encore aujourd'hui tellement de psy qui considère la théorie du complexe d'Oedipe comme une vérité indiscutable (!!) voire même la grille de lecture unique à tous nos problèmes, ce qui cause des dégâts considérables. Comment se libérer de la culpabilité quand le psy nous explique qu'à 5 ou 8 ans on était animés de pulsions sexuelles incestueuses et que les crimes sexuels dont on se souvient sont peut-être de simple fantasmes qui ne seraient jamais arrivé en vrai ? J'ai toujours pensé personnellement que la psychanalyse c'est de la m... :silly: (ce qui n'empêche pas un petit nombre de thérapeutes formés initialement comme psychanalystes d'être très bons et utiles à leurs patients: mais en général ce sont des gens atypiques comme François Roustang). Ça fait plaisir de voir un thérapeute expérimenté confirmer que le complexe d'Oedipe n'existe pas, ou du moins qu'il ne l'a jamais rencontré en thérapie.
Pour finir... ma soeur m'a dit que parler de dialogue entre l'adulte et l'enfant intérieur a un côté un peu dissocié, et que le but d'une thérapie doit être de recoller les morceaux pour retrouver son unité, et que découper notre psyché en deux (l'adulte et l'enfant) n'est pas forcément la meilleure manière d'y parvenir. Elle n'a pas tort. Si la métaphore de l'enfant intérieur peut être utile, surtout chez les personnes ayant connu des traumatismes infantiles et souffrant de dissociation traumatique, le travail vise avant tout à rapprocher l'enfant intérieur et l'adulte jusqu'au point où ils ne font qu'un et vivent le moment présent dans une complète harmonie. Jusqu'au point où l'on accepte et accueille la partie émotionnelle et instinctive de nous-même sans difficulté, sans l'opposer à la partie plus rationnelle et réfléchie.
Ce livre m'a aidé, non parce qu'il propose des recettes toutes faites, mais parce qu'il indique une approche, une méthode, un chemin, une métaphore pour revisiter notre enfance et faire la paix avec notre passé. Si difficile et douloureux que soit ce passé, il existe toujours un chemin qui mène à l'acceptation sereine et bienveillante de ce passé, et à la réconciliation avec nous-même. Je vous souhaites à toutes et à tous un bon parcours sur ce long chemin. :cheer: