A
anna
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j'écris ici , dans cet espace public ... puisque maintenant je le peux ... c'était en août 2010 ...
Lettre à ma mère …
Il m’aura fallu tout ce temps, presque 5 ans après que n’ait éclaté « l’affaire » et presqu’autant de thérapie, des heures de lecture de récit d’autres victimes, pour que je commence à réaliser enfin que tu ne fus pas la mère tant recherchée….
La période qui a suivi la découverte de l’inceste sur ma sœur, ma fille et mes nièces fut d’abord un moment de « soulagement » : j’avais la « clé » qui me permettait de comprendre les comportements A-normaux de ma Sophie….
Ces phobies, ces angoisses, ces cauchemars, ces achats compulsifs, ces relations à hauts risques, ces tentatives de suicide, cette prise de poids, cette impossibilité à vivre loin de moi….
Non, ce n’était ni de la « comédie » - n’est-ce pas mes sœurs ?- , ni des caprices d’enfant gâté, ni un refus de « couper le cordon »…. Encore moins un trouble bi-polaire ! Non, comme tu l’as hurlé toi-même ma petite fille, tu n’étais ni folle ni malade , c’était LUI !
Lui, notre géniteur, je ne peux même plus dire « père », lui, ton mari… dont tu oses encore dire : « papy, il n’a pas fait que des choses mal dans sa vie » ! Aujourd’hui, enfermée dans ton silence, tu refuses toujours d’admettre la vérité…
Quand je me retourne sur mon passé, sur mon enfance, je ne vois que mensonges, secrets et non-dits. Ah ! ça, vous avez été forts ! Je comprends maintenant pourquoi j’ai moi aussi fonctionné dans ce même processus : ne pas oser dire, cacher, taire, dissimuler, faire semblant ….. mentir, quoi ! comme cette petite fille que l’on envoyait « à confesse » …. « J’ai menti, j’ai volé, j’ai été gourmande, je me suis disputée avec mes sœurs… » …. Acte de contrition…. Pénitence….
Je ne suis pas allée te voir depuis maintenant plusieurs semaines … ça m’est impossible …. Nausée …. Crise d’angoisse…. Mal être général … cette violence intérieure qui fait que je voudrais te secouer pour qu’enfin, avant ta fin, tu aies le courage de dévoiler l’histoire de cette famille de merde. Mais je sais que tu ne le feras pas ! Silence, omerta, chape de plomb…. Parce que chez ces gens-là, on ne cause pas ! Alors tu emporteras dans la tombe, comme l’a fait Nénaine, l’innommable et l’indicible !
Tu as choisi ton camp, tu as sacrifié tes filles, tes petites filles à la gloire d’un mari qu’ « on ne pouvait pas s’empêcher de l’aimer » !
Alors que pour moi, pour nous, tes filles, c’est une nécessité de survie. Si tu emportais le mensonge définitivement avec toi, ça ne ferait pas revivre le "père" mais le secret pourrait entraîner d'autres randonnées mortelles.
Alors, que toi, qui ne risque plus rien, tu peux encore intervenir dans le parcours de vie de ta "famille".
Tu as choisi ton camp, tu as sacrifié tes filles, tes petites filles à la gloire d’un mari qu’ « on ne pouvait pas s’empêcher d’aimer » comme tu t’emploies à le répéter comme un leitmotiv pour t’en convaincre peut-être ?
Tu as fui à chaque fois que j’ai tenté d’engager la discussion … te retranchant toujours derrière le même discours : « J’ veux pas d’histoires…. J’en ai assez entendu…. Qu’est-ce que je pouvais faire ?.... ».
Quand je repense à ce tu as répondu à F., alors que celle-ci espérait un peu de compassion, en te « disant » ce qu’elle avait subi, de TON mari : « Tu ne vas pas remuer la merde 40 ans après ! », j’en reste tétanisée.
Et quand je t’ai rappelé, il y a quelques semaines, que moi aussi j’avais été agressée ( à ce moment je ne réussissais pas encore à dire violée !) par mon oncle M., tu n’as rien trouvé de mieux que de répondre : « Heureusement que ta tante M. ne l’a pas su ! ». A cet instant, je n’ai même pas réagi, tellement habituée que je suis à ne rien attendre de toi ! Avec le recul, c’est comme si je recevais une flèche en plein cœur. Que ta fille soit une victime de plus t’importe peu, seul le fait que rien n’ait transpiré, ouf, l’honneur est sauf, retient encore aujourd’hui toute ton attention. En fait, c’est le fonctionnement typique de la famille incestueuse, l’inceste devient la norme du schéma familial. Tu n’as même pas été surprise de mon propos !
Quand j’ai évoqué avec toi, cette enfant adultérine née du « viol » ( quel autre terme utiliser puisque cette jeune fille avait 14 ans) de votre « petite bonne » (expression consacrée il y a 60 ans !) par TON mari, alors que tu étais enceinte de ta 4ème fille (4 enfants en 40 mois !) tu as réagi avec la même distanciation : «on a même proposé de l’argent à ses parents, ils ont refusé ! ». Donc à la naissance de cette 4ème petite fille, tu es partie 2 mois en « maison de repos » à Hyères. Tu nous as toujours dit que tu étais épuisée par cette nouvelle naissance, soit, mais aujourd’hui je pense que cette dépression était essentiellement la conséquence de ce tragique évènement. Pour compléter le tableau, j’ai appris récemment qu’il avait dû avoir aussi un fils à la même période …..
Pour ne pas le perdre, LUI, tu as tout accepté, tout cautionné, tout caché.
Lettre à ma mère …
Il m’aura fallu tout ce temps, presque 5 ans après que n’ait éclaté « l’affaire » et presqu’autant de thérapie, des heures de lecture de récit d’autres victimes, pour que je commence à réaliser enfin que tu ne fus pas la mère tant recherchée….
La période qui a suivi la découverte de l’inceste sur ma sœur, ma fille et mes nièces fut d’abord un moment de « soulagement » : j’avais la « clé » qui me permettait de comprendre les comportements A-normaux de ma Sophie….
Ces phobies, ces angoisses, ces cauchemars, ces achats compulsifs, ces relations à hauts risques, ces tentatives de suicide, cette prise de poids, cette impossibilité à vivre loin de moi….
Non, ce n’était ni de la « comédie » - n’est-ce pas mes sœurs ?- , ni des caprices d’enfant gâté, ni un refus de « couper le cordon »…. Encore moins un trouble bi-polaire ! Non, comme tu l’as hurlé toi-même ma petite fille, tu n’étais ni folle ni malade , c’était LUI !
Lui, notre géniteur, je ne peux même plus dire « père », lui, ton mari… dont tu oses encore dire : « papy, il n’a pas fait que des choses mal dans sa vie » ! Aujourd’hui, enfermée dans ton silence, tu refuses toujours d’admettre la vérité…
Quand je me retourne sur mon passé, sur mon enfance, je ne vois que mensonges, secrets et non-dits. Ah ! ça, vous avez été forts ! Je comprends maintenant pourquoi j’ai moi aussi fonctionné dans ce même processus : ne pas oser dire, cacher, taire, dissimuler, faire semblant ….. mentir, quoi ! comme cette petite fille que l’on envoyait « à confesse » …. « J’ai menti, j’ai volé, j’ai été gourmande, je me suis disputée avec mes sœurs… » …. Acte de contrition…. Pénitence….
Je ne suis pas allée te voir depuis maintenant plusieurs semaines … ça m’est impossible …. Nausée …. Crise d’angoisse…. Mal être général … cette violence intérieure qui fait que je voudrais te secouer pour qu’enfin, avant ta fin, tu aies le courage de dévoiler l’histoire de cette famille de merde. Mais je sais que tu ne le feras pas ! Silence, omerta, chape de plomb…. Parce que chez ces gens-là, on ne cause pas ! Alors tu emporteras dans la tombe, comme l’a fait Nénaine, l’innommable et l’indicible !
Tu as choisi ton camp, tu as sacrifié tes filles, tes petites filles à la gloire d’un mari qu’ « on ne pouvait pas s’empêcher de l’aimer » !
Alors que pour moi, pour nous, tes filles, c’est une nécessité de survie. Si tu emportais le mensonge définitivement avec toi, ça ne ferait pas revivre le "père" mais le secret pourrait entraîner d'autres randonnées mortelles.
Alors, que toi, qui ne risque plus rien, tu peux encore intervenir dans le parcours de vie de ta "famille".
Tu as choisi ton camp, tu as sacrifié tes filles, tes petites filles à la gloire d’un mari qu’ « on ne pouvait pas s’empêcher d’aimer » comme tu t’emploies à le répéter comme un leitmotiv pour t’en convaincre peut-être ?
Tu as fui à chaque fois que j’ai tenté d’engager la discussion … te retranchant toujours derrière le même discours : « J’ veux pas d’histoires…. J’en ai assez entendu…. Qu’est-ce que je pouvais faire ?.... ».
Quand je repense à ce tu as répondu à F., alors que celle-ci espérait un peu de compassion, en te « disant » ce qu’elle avait subi, de TON mari : « Tu ne vas pas remuer la merde 40 ans après ! », j’en reste tétanisée.
Et quand je t’ai rappelé, il y a quelques semaines, que moi aussi j’avais été agressée ( à ce moment je ne réussissais pas encore à dire violée !) par mon oncle M., tu n’as rien trouvé de mieux que de répondre : « Heureusement que ta tante M. ne l’a pas su ! ». A cet instant, je n’ai même pas réagi, tellement habituée que je suis à ne rien attendre de toi ! Avec le recul, c’est comme si je recevais une flèche en plein cœur. Que ta fille soit une victime de plus t’importe peu, seul le fait que rien n’ait transpiré, ouf, l’honneur est sauf, retient encore aujourd’hui toute ton attention. En fait, c’est le fonctionnement typique de la famille incestueuse, l’inceste devient la norme du schéma familial. Tu n’as même pas été surprise de mon propos !
Quand j’ai évoqué avec toi, cette enfant adultérine née du « viol » ( quel autre terme utiliser puisque cette jeune fille avait 14 ans) de votre « petite bonne » (expression consacrée il y a 60 ans !) par TON mari, alors que tu étais enceinte de ta 4ème fille (4 enfants en 40 mois !) tu as réagi avec la même distanciation : «on a même proposé de l’argent à ses parents, ils ont refusé ! ». Donc à la naissance de cette 4ème petite fille, tu es partie 2 mois en « maison de repos » à Hyères. Tu nous as toujours dit que tu étais épuisée par cette nouvelle naissance, soit, mais aujourd’hui je pense que cette dépression était essentiellement la conséquence de ce tragique évènement. Pour compléter le tableau, j’ai appris récemment qu’il avait dû avoir aussi un fils à la même période …..
Pour ne pas le perdre, LUI, tu as tout accepté, tout cautionné, tout caché.