V
Vanessa02
Inscrit il y a 7 ans / Nouveau / Membre
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Bonsoir à tous, je viens de m'inscrire sur le site, j'ai mis un temps à me décider, je saute le pas..
Je suis une survivante de l'inceste.
D'ailleurs, survivante est à mon sens un mot fort mais totalement justifié, puisque je ne me rappelle pas avoir "vécu" un jour, la survie est mon quotidien est c'est difficile.
Je m'appelle Vanessa, j'ai 30 ans, j'ai été violée et attouchée par mon géniteur de mes 5 à mes 15 ans et demi.
j'ai déposé plainte en 2012, le procès aura lieu à la cour d'assises de Laon (02) ces 27,28 et 29 septembre, je suis angoissée, stressée et à fleur de peau.
Je viens tout juste de commencer une thérapie avec une psychanalyste il y a de ça une semaine. Elle tient à me suivre de près car elle m'a dit que si je ne suis pas suivie, je mettrai fin à mes jours.. Mais jusque la je tiens bon, malgré tout avec beaucoup de mal je le sais.
Ce qui est difficile pour moi, c'est d'essayer de vivre sans bases, de ne pas savoir ce qu'aurait été une vraie enfance, une vraie adolescence, une vraie vie finalement..
Ce sentiment d'être dans un corps vide et d'avancer lentement sans but, en s'enfonçant un peu plus chaque jour.
J'ai ma conjointe à mes côtés pour me soutenir chaque jour, même si mon tempérament à fleur de peau est difficile à vivre pour elle, elle reste malgré tout. Sans elle, je pense que je ne serai déjà plus là.
Il paraît que le procès aide à la reconstruction, je dirai plus, à la construction. Je n'en suis pas encore là, mais dans quelques jours, je serai reconnue victime, il sera reconnu coupable, en espérant que ça m'aide enfin à avancer.
J'ai coupé les ponts avec la quasi totalité de ma famille, sur 7 enfants, (3 filles, 1 garçon, 3 filles pour déterminer l'ordre) 4 filles sont victimes: la première, la deuxième, la troisième (moi) et la quatrième (après mon frère donc) ont subi l'inceste à plus ou moins grande échelle si je peux me permettre.
Ma soeur aînée a dénoncée des faits lorsqu'elle a été auditionnée lors des auditions pour ma plainte, mais elle a déclaré qu'elle ne souhaitait pas déposer plainte, ma seconde soeur est également partie civile pour le procès (je ne l'ai pas vu depuis 13 ans, elle habite assez loin de chez moi, mais nous sommes de temps à autre en contact par téléphone) et ensuite il y a la quatrième, qui, quand j'ai dénoncé les faits à ma mère (lorsqu'elle m'a dit en 2008, qu'elle se séparait de mon géniteur) a déclaré à ma mère qu'elle était également victime, mais elle a déclaré aux gendarmes lors de son audition que tout était faux et que nous autres avions menti.
Et, en ce qui concerne ma mère justement, je lui ai demandé bien avant que les dates du procès nous soit annoncés, si elle viendrait me soutenir (pour la réponse dans ma tête était oui d'office) mais elle m'a répondu froidement que non.... Pour moi, c'était un coup de massue supplémentaire de la part de celle qui m'avait incitée à déposer plainte, sans pour autant entreprendre elle-même de démarche.
Je n'ai aucun(e)s ami(e)s, car je n'arrive pas à sortir et aller vers les gens et je n'arrive pas à faire confiance à qui que ce soit, j'ai du mal à avoir confiance en ma conjointe (elle le sait mais l'accepte au vu de ma situation) et je n'ai strictement aucune confiance en moi.
J'aurai besoin de personnes à qui parler, autres que ma conjointe ou la psychanalyste, c'est pour cela que je me tourne vers vous.
D'ailleurs, je profite de ce témoignage pour demander si certains d'entre vous, n'habitants pas très loin de chez moi, pourraient m'apporter leur soutien pour le procès qui ne se tiendra pas à huis clos.
Comment aborder le procès ? est-ce que pendant tout le procès nous sommes forcées de revivre l'intégralité des horreurs subies ? Comment éviter de craquer? est-ce que ma présence est nécessaire pour les trois jours du procès ? Se sent-on vraiment soulagée à l'annonce du verdict ?... tant de questions me viennent en tête (je dois en oublier tellement d'autres) et auxquelles je ne trouve pour le moment pas de réponse... J'ai besoin de vous pour m'aider à y répondre, de part votre vécu.
J'ai du oublier tellement de choses à dire, mais c'est un tel "bordel" dans ma tête que je ne sais plus quoi dire par moments.
Merci du fond du coeur de m'avoir lue.
Je suis une survivante de l'inceste.
D'ailleurs, survivante est à mon sens un mot fort mais totalement justifié, puisque je ne me rappelle pas avoir "vécu" un jour, la survie est mon quotidien est c'est difficile.
Je m'appelle Vanessa, j'ai 30 ans, j'ai été violée et attouchée par mon géniteur de mes 5 à mes 15 ans et demi.
j'ai déposé plainte en 2012, le procès aura lieu à la cour d'assises de Laon (02) ces 27,28 et 29 septembre, je suis angoissée, stressée et à fleur de peau.
Je viens tout juste de commencer une thérapie avec une psychanalyste il y a de ça une semaine. Elle tient à me suivre de près car elle m'a dit que si je ne suis pas suivie, je mettrai fin à mes jours.. Mais jusque la je tiens bon, malgré tout avec beaucoup de mal je le sais.
Ce qui est difficile pour moi, c'est d'essayer de vivre sans bases, de ne pas savoir ce qu'aurait été une vraie enfance, une vraie adolescence, une vraie vie finalement..
Ce sentiment d'être dans un corps vide et d'avancer lentement sans but, en s'enfonçant un peu plus chaque jour.
J'ai ma conjointe à mes côtés pour me soutenir chaque jour, même si mon tempérament à fleur de peau est difficile à vivre pour elle, elle reste malgré tout. Sans elle, je pense que je ne serai déjà plus là.
Il paraît que le procès aide à la reconstruction, je dirai plus, à la construction. Je n'en suis pas encore là, mais dans quelques jours, je serai reconnue victime, il sera reconnu coupable, en espérant que ça m'aide enfin à avancer.
J'ai coupé les ponts avec la quasi totalité de ma famille, sur 7 enfants, (3 filles, 1 garçon, 3 filles pour déterminer l'ordre) 4 filles sont victimes: la première, la deuxième, la troisième (moi) et la quatrième (après mon frère donc) ont subi l'inceste à plus ou moins grande échelle si je peux me permettre.
Ma soeur aînée a dénoncée des faits lorsqu'elle a été auditionnée lors des auditions pour ma plainte, mais elle a déclaré qu'elle ne souhaitait pas déposer plainte, ma seconde soeur est également partie civile pour le procès (je ne l'ai pas vu depuis 13 ans, elle habite assez loin de chez moi, mais nous sommes de temps à autre en contact par téléphone) et ensuite il y a la quatrième, qui, quand j'ai dénoncé les faits à ma mère (lorsqu'elle m'a dit en 2008, qu'elle se séparait de mon géniteur) a déclaré à ma mère qu'elle était également victime, mais elle a déclaré aux gendarmes lors de son audition que tout était faux et que nous autres avions menti.
Et, en ce qui concerne ma mère justement, je lui ai demandé bien avant que les dates du procès nous soit annoncés, si elle viendrait me soutenir (pour la réponse dans ma tête était oui d'office) mais elle m'a répondu froidement que non.... Pour moi, c'était un coup de massue supplémentaire de la part de celle qui m'avait incitée à déposer plainte, sans pour autant entreprendre elle-même de démarche.
Je n'ai aucun(e)s ami(e)s, car je n'arrive pas à sortir et aller vers les gens et je n'arrive pas à faire confiance à qui que ce soit, j'ai du mal à avoir confiance en ma conjointe (elle le sait mais l'accepte au vu de ma situation) et je n'ai strictement aucune confiance en moi.
J'aurai besoin de personnes à qui parler, autres que ma conjointe ou la psychanalyste, c'est pour cela que je me tourne vers vous.
D'ailleurs, je profite de ce témoignage pour demander si certains d'entre vous, n'habitants pas très loin de chez moi, pourraient m'apporter leur soutien pour le procès qui ne se tiendra pas à huis clos.
Comment aborder le procès ? est-ce que pendant tout le procès nous sommes forcées de revivre l'intégralité des horreurs subies ? Comment éviter de craquer? est-ce que ma présence est nécessaire pour les trois jours du procès ? Se sent-on vraiment soulagée à l'annonce du verdict ?... tant de questions me viennent en tête (je dois en oublier tellement d'autres) et auxquelles je ne trouve pour le moment pas de réponse... J'ai besoin de vous pour m'aider à y répondre, de part votre vécu.
J'ai du oublier tellement de choses à dire, mais c'est un tel "bordel" dans ma tête que je ne sais plus quoi dire par moments.
Merci du fond du coeur de m'avoir lue.