P
Phelenix
Inscrit il y a 7 ans / Actif / Membre
1
2
Madame, Monsieur Le thérapeute,
Madame, Monsieur Psychologue,
Madame, Monsieur Psychothérapeute,
Madame, Monsieur Médecin Psychiatre,
Madame, Monsieur Soignant,
Je vous écris pour vous parler de la difficulté lors qu'on est une personne traumatisée de déjà se rendre compte nous-même de tout ce qui ne va pas chez nous et qui fait donc qu'on passe naturellement sous silence des centaines d'éléments qui pourraient vous aider à poser un diagnostique et nous aider à recevoir des soins adaptés.
Madame, Monsieur Le thérapeute,
Je vais parler pour moi parce qu'il m'a fallu 15 mois désormais de travail seule à essayer de comprendre de quoi je souffre et à apprendre à lire les indices de mon corps, les symptômes du trauma, pour pouvoir vous le dire en consultation et vous demander de l'aide adaptée.
Voilà, le trauma de viol que j'ai vécu enfant et refoulé par manque d'écoute caractérisé des adultes autour de moi et sous la menace de mon violeur a fait que régulièrement entre le moment du trauma et mes 30 ans, j'avais des crises d'anxiété paroxystique, que mon coeur s'emballait jusqu'au presque arrêt cardiaque et que je me retrouvais ensuite anesthésiée aux drogues dures par le cerveau pendant des jours et des jours (hormones morphine-like, ketamine-like pour éviter l'arrêt cardiaque en urgence). Très naivement je n'ai jamais ressenti mon coeur s'emballer déjà bien déconnectée de mes sensations corporelles que j'étais. Je n'ai tout aussi naivement pas assimilé l'état d'ABSOLU épuisement physique qui a suivi l'administration des drogues dures dans mon organisme. Je ne repérais pas du tout l'influence du cortisol et de l'adrénaline sur mon corps.
Lorsque j'ai commencé à être terrorisée par tout un quiddam lors des moments de réouverture de mémoire traumatique, je n'ai pas compris que j'étais en hypervigilance. Encore moins la cause de cet état, un viol dans l'enfance refoulé sous la pression de non-écoute.
Ce qui m'a permis de commencer à faire mon travail pour m'en sortir c'est d'abord donc le renversement du déni existentiel. Un jour une thérapeute m'a posé de vraies questions. Et ainsi de façon répétitive, elle a fait ce qu'avant pour moi pendant plus de 20 ans, aucun autre thérapeute ou aucun proche n'avait vraiment fait: me donner vraiment la parole pour parler de moi.
Les questions de ma thérapeute étaient si simples, et j'ai mis 20 ans pour les recevoir. Ses questions c'étaient: comment vous sentez vous aujourd'hui? Comment allez vous? Qu'est-ce que vous souhaiteriez pour vous? Qu'est-ce qui serait bon alors pour vous dans la situation que vous évoquez? Et puis aussi ma thérapeute a écouté mes mots et elle me l'a indiqué simplement en les reprenant souvent 'tel quel' bien qu'imprécis, en me citant, alors le déni existentiel s'est effondré: "vous dites que ..., et donc ...", "la situation que vous évoquez", etc. Simplement en utilisant des petits mots comme 'alors', ou 'donc', avant de parler ma thérapeute m'a indiqué qu'elle avait entendu mes mots, mes idées et qu'elle adjoignait simplement ses idées. Elle ne m'a ainsi pas mis ses mots dans ma bouche, elle a accueilli mes mots et par ces 'alors' et 'donc', elle a positionné ses mots à côté des miens en miroir.
Madame, Monsieur Le thérapeute,
Voilà comment j'ai pu commencer à remonter vers la vie. Parce qu'un jour une thérapeute particulièrement a su répétitivement accueillir les mots que personne n'avait su accueillir vraiment jusqu'ici.
Ma thérapeute ni plus ni moins a fait un travail d'écoute active. C'est par son travail en écoute active, que j'ai pu grandement contourner le problème de ne pas me connaître et savoir me lire efficacement au début de la thérapie parce que devant ses questions j'ai justement pu appréhender le problème de mes hésitations à répondre à des questions pourtant essentielles et vitales comme 'Que souhaiteriez vous pour vous?' J'ai pu saisir dans un premier temps que dans les faits je m'ignorais donc, ne savais pas me lire. Puis dans un second temps saisir le problème à bras le corps et apprendre à me connaître. Et guérir beaucoup dans un troisième temps.
Madame, Monsieur Le thérapeute,
Je pense que bien de vos patients niés dans leurs existences et notamment à cause de profonds traumas sexuels ou de maltraitances pourraient bien plus vite s'en sortir grâce à une écoute active de votre part quand je vois comment l'écoute active de ma soignante a renversé séance après séance la chape de plomb du déni existentiel qui empêchait de sérieusement commencer toute thérapie de traitement des causes du mal-être.
Je compte sur vous pour prendre la mesure de l'intensité de bien des chapes de plomb de déni existentiel subi par nombre de patients profondément traumatisés et vous renouvelle ma confiance pour apporter soins et écoute à vos patients.
Lena (une patiente victime d'abus sexuel et d'inceste dans l'enfance)
Madame, Monsieur Psychologue,
Madame, Monsieur Psychothérapeute,
Madame, Monsieur Médecin Psychiatre,
Madame, Monsieur Soignant,
Je vous écris pour vous parler de la difficulté lors qu'on est une personne traumatisée de déjà se rendre compte nous-même de tout ce qui ne va pas chez nous et qui fait donc qu'on passe naturellement sous silence des centaines d'éléments qui pourraient vous aider à poser un diagnostique et nous aider à recevoir des soins adaptés.
Madame, Monsieur Le thérapeute,
Je vais parler pour moi parce qu'il m'a fallu 15 mois désormais de travail seule à essayer de comprendre de quoi je souffre et à apprendre à lire les indices de mon corps, les symptômes du trauma, pour pouvoir vous le dire en consultation et vous demander de l'aide adaptée.
Voilà, le trauma de viol que j'ai vécu enfant et refoulé par manque d'écoute caractérisé des adultes autour de moi et sous la menace de mon violeur a fait que régulièrement entre le moment du trauma et mes 30 ans, j'avais des crises d'anxiété paroxystique, que mon coeur s'emballait jusqu'au presque arrêt cardiaque et que je me retrouvais ensuite anesthésiée aux drogues dures par le cerveau pendant des jours et des jours (hormones morphine-like, ketamine-like pour éviter l'arrêt cardiaque en urgence). Très naivement je n'ai jamais ressenti mon coeur s'emballer déjà bien déconnectée de mes sensations corporelles que j'étais. Je n'ai tout aussi naivement pas assimilé l'état d'ABSOLU épuisement physique qui a suivi l'administration des drogues dures dans mon organisme. Je ne repérais pas du tout l'influence du cortisol et de l'adrénaline sur mon corps.
Lorsque j'ai commencé à être terrorisée par tout un quiddam lors des moments de réouverture de mémoire traumatique, je n'ai pas compris que j'étais en hypervigilance. Encore moins la cause de cet état, un viol dans l'enfance refoulé sous la pression de non-écoute.
Ce qui m'a permis de commencer à faire mon travail pour m'en sortir c'est d'abord donc le renversement du déni existentiel. Un jour une thérapeute m'a posé de vraies questions. Et ainsi de façon répétitive, elle a fait ce qu'avant pour moi pendant plus de 20 ans, aucun autre thérapeute ou aucun proche n'avait vraiment fait: me donner vraiment la parole pour parler de moi.
Les questions de ma thérapeute étaient si simples, et j'ai mis 20 ans pour les recevoir. Ses questions c'étaient: comment vous sentez vous aujourd'hui? Comment allez vous? Qu'est-ce que vous souhaiteriez pour vous? Qu'est-ce qui serait bon alors pour vous dans la situation que vous évoquez? Et puis aussi ma thérapeute a écouté mes mots et elle me l'a indiqué simplement en les reprenant souvent 'tel quel' bien qu'imprécis, en me citant, alors le déni existentiel s'est effondré: "vous dites que ..., et donc ...", "la situation que vous évoquez", etc. Simplement en utilisant des petits mots comme 'alors', ou 'donc', avant de parler ma thérapeute m'a indiqué qu'elle avait entendu mes mots, mes idées et qu'elle adjoignait simplement ses idées. Elle ne m'a ainsi pas mis ses mots dans ma bouche, elle a accueilli mes mots et par ces 'alors' et 'donc', elle a positionné ses mots à côté des miens en miroir.
Madame, Monsieur Le thérapeute,
Voilà comment j'ai pu commencer à remonter vers la vie. Parce qu'un jour une thérapeute particulièrement a su répétitivement accueillir les mots que personne n'avait su accueillir vraiment jusqu'ici.
Ma thérapeute ni plus ni moins a fait un travail d'écoute active. C'est par son travail en écoute active, que j'ai pu grandement contourner le problème de ne pas me connaître et savoir me lire efficacement au début de la thérapie parce que devant ses questions j'ai justement pu appréhender le problème de mes hésitations à répondre à des questions pourtant essentielles et vitales comme 'Que souhaiteriez vous pour vous?' J'ai pu saisir dans un premier temps que dans les faits je m'ignorais donc, ne savais pas me lire. Puis dans un second temps saisir le problème à bras le corps et apprendre à me connaître. Et guérir beaucoup dans un troisième temps.
Madame, Monsieur Le thérapeute,
Je pense que bien de vos patients niés dans leurs existences et notamment à cause de profonds traumas sexuels ou de maltraitances pourraient bien plus vite s'en sortir grâce à une écoute active de votre part quand je vois comment l'écoute active de ma soignante a renversé séance après séance la chape de plomb du déni existentiel qui empêchait de sérieusement commencer toute thérapie de traitement des causes du mal-être.
Je compte sur vous pour prendre la mesure de l'intensité de bien des chapes de plomb de déni existentiel subi par nombre de patients profondément traumatisés et vous renouvelle ma confiance pour apporter soins et écoute à vos patients.
Lena (une patiente victime d'abus sexuel et d'inceste dans l'enfance)