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Une société tristemnt taillée pour les sociopathes

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Phelenix
Inscrit il y a 7 ans / Actif / Membre
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Je me dis avec le recul de plus en plus: mais c'est pas possible des millions de victimes d'abus sexuels?! Entre l'inceste, les viols de femmes (et d'hommes), les maltraitances physiques infantiles, le harcèlement au travail, le harcèlement sexuel (aussi au travail avec de ce que je lisais 1 femme sur 5 qui sera concernée dans sa carrière), etc.

Mais on vit dans quelle société?

A mon sens, une société qui globalement a été taillée par des individus sociopathes. Pas Jack Nicholson dans Shining. Plutôt George W. Bush ou des traders. Soit des individus qui n'en ont rien à faire de voir l'autre souffrir, sont déconnectés de leur empathie et simplement font et vivent comme ça. Qui calculent chacun aussi qui ne sont pas alliés et unis ensemble mais par définition globalement auto-centrés (la véritable définition de autocentrés qui ne ressentent PAS la souffrance des autres).

Des individus qui se plaçant depuis - à mon sens - des siècles à des postes de pouvoir politique, culturel, idéologique ni plus ni moins ont de fait par leur positionnement à ce niveau influencé la société dans le sens de servir leurs besoins et comme leurs besoins sont ceux de sociopathes, ça a donné une société qui globalement en France de retour dans mon pays comme je le sens sert ces individus là. Et comme je l'ai ressenti en Amérique du Nord c'était encore pire.

Et donc ben les abus sexuels aussi répandus sur tout une frange de la population victime ce n'est à mon sens ni plus ni moins que le plus gros symptômes de cette plaie qu'est le fait que dans notre société, des individus sociopathes à des postes-clé donnent trop souvent les directives pour organiser notre société.

Dans ma réflexion, je réalise que je quitte ma paranoia, j'avais l'impression qu'on vit dans un monde de requins, je nuance, non et surtout je pense aussi que ce n'est pas inéluctable de rester dans cette situation. Mais que ça prendra probablement de gros chocs sociaux et des siècles (?) pour en venir à une société qui ne soit pas ainsi beaucoup trop dominée par ceux que je ressens comme des sociopathes, des individus très froids, très calculateurs, très autocentrés et qui ne ressentent pas la souffrance des autres (qui les ennuie) et agissent donc globalement sans prendre en compte l'autre (sauf si ça sert leurs intérêts). Qui dit simplement utilisent les autres comme des objets ou comme s'ils étaient des robots.

Je me sens victime de cette société qui n'a pas protégé mon enfant. Je suis en colère légitime à mes yeux d'être née dans ce monde où il a été même possible que je sois élevée par une mère sociopathe et approchée par un sociopathe. Peu importe le degré de sociopathie de ma mère, elle est une sociopathe, la perversion narcissique rampante n'est à mon sens que juste une forme de sociopathie un peu plus polissée, un peu moins destructrive en effet que le serial killer des films avec sa tronçonneuse, mais ça reste une forme de violence absolue sur l'autre qui est nié existentiellement.

A l'école aussi j'ai été niée et pas protégée par toute une série de profs soit de ce genre là sociopathe, soit victimes passives qui ne me protégeaient pas des petits sociopathes de mon âge. Et comme on parle de grosses violences, et bien je n'ai pas juste été 'embêtée', j'ai été carrément régulièrement "agressée" verbalement. Au point de vouloir quitter le lycée. C'est quand même un comble de devoir rester dans un lieu appelé école aux mains de petits sociopathes de son âge qui vous agressent et cela parce que les adultes ne vous protégent pas et qu'il y ait des lois qui disent que vous êtes obligés jusqu'à 16 ans ainsi de rester dans ces lieux où fourmillent les petits sociopathes avec vous en liberté.

D'ailleurs les petits sociopathes je les ai ensuite retrouvés collègues pour certains et de jolis sociopathes encore une fois très narcissiques, très bien mis en pli, rien à voir avec les sociopathes de la génération de mes parents; Le visage du sociopathe de 30 ans et de 20 ans comme j'en ai fait l'expérience a changé. Je trouve les sociopathes de 20 ans plus nombreux peut-être mais moins dangereux. Peut-être car simplement cette société est mieux faite pour eux, elle les sert mieux dès lors ils sont moins stressés, moins hargneux. En tout cas c'est vraiment tout ça mon impression. Et puis moi dans tout ça?

Ben moi j'ai été victime d'un sociopathe extrêmement dangereux enfant; j'ai été élevée par une sociopathe, ma mère; je n'ai connu donc que le déni existentiel, renforcé aussi à l'école puis dans les facs (parfois d'élite) où je suis allée; j'ai été broyée parce que j'ai refusé justement au carrefour du choix de devenir une sociopathe, j'ai choisi de subir les coups plutôt que les donner. Et puis là je regarde ma petite vie, concrètement ma petite maison, mon petit travail, mes petits moyens, les petites personnes que j'aime bien avec qui je suis en relation et puis cette société avec sa pression sur mes épaules et puis je me demande ce que je peux bien faire pour cesser de nourrir les sociopathes à toutes les échelles de notre société et puis pousser dans le sens d'une société moins sociopathe. Le réveil est dur pour moi ce matin, mais en même temps j'avoue que je sens qu'il y a des choses faisables pour changer dans le bon sens et en tout cas j'en ai l'espoir et la croyance forte et je me dis comme toujours que ça vaut le coup d'essayer, au moins 'essayer.'
7 messages
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moogli
Inscrit il y a 8 ans / Actif / Membre
Publié le 10.08.2018 20:18
Cela n’exclut pas que des femmes soient prédatrices mais cette société de sociopathes, j’en ai l'intime conviction c’est le fait du patriarcat. Pour ma part le féminisme m’a beaucoup aidé à comprendre le fonctionnement de notre société. Muriel Salmona met en avant cet aspect dans ce phénomène massif de prédation sexuelle..
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Phelenix
Inscrit il y a 7 ans / Actif / Membre
Publié le 11.08.2018 16:29

Aujourd’hui j’ai enfin compris que je dois me faire confiance, faire confiance à mon ressenti. Avant j’essayais d’occulter les comportements que je n’aimais pas dans mon entourage. Je faisais l’avocat du diable.


Oui pareil, et j'avoue de plus que j'ai l'impression de successivement passer des étapes de réveil et de réalisation sur des choses en fait non pas 'juste désagréables' dans ma vie mais 'insupportables' voire 'destructrices' Une progressive réalisation que même qu'il est possible de vivre dans un confort mental ouaté protecteur, cependant il n'est pas possible longtemps de couper à certaines réalités qui se rappellent donc bien vite. Je ne souhaiterais plus me raconter "que tout va bien" (sur le sujet d'être effectivement régulièrement approchée par des individus froids et calculateurs qui tentent) d'ailleurs.

Non pas que je sois heureuse de mieux voir et considérer pour ce qu'ils sont les petits sociopathes (et les gros) autour de moi dans les rues ou les restaurants ou au travail, mais au moins je les considère mieux pour ce qu'ils sont, déconnectés de leur empathie à un plus ou moins grand degré. ça a le mérite d'être clair et net. Inutile de me voiler la face que si je continue à être gentille avec eux, soudain ils vont aussi devenir gentil touché par tant de gentillesse, en cela je quitte un peu plus le monde des bisounours. La sociopathie c'est une façon d'être qui s'apprend comme le fait d'être hypersensible (comme je le suis) d'ailleurs et ne se désapprend raisonnablement pas significativement même en plusieurs décennies pour les cas les plus extrêmes, ma mère a peu changé en 30 ans. De ses mots, ce type qui m'a fait du mal est comme ça depuis 26 ans à ne pas changer.

Aussi je réalise que la connaissance de ces comportements sociopathes de certain(e)s autour de moi ben en soi n'est pas une nouvelle (dans tellement de travaux de personnes éclairées, ça fait déjà des décennies que c'est mentionné et parfois sous la forme du mot 'sociopathe' carrément) mais ce qui change pour moi ces jours-ci, c'est que je 'crois encore un peu moins l'autre sur parole' parce que carrément 'je fais un peu plus en effet l'expérience consciente de - à mon sens donc - cette réalité: il y a beaucoup de personnes déconnectées de leur empathie dans cette société dont c'est le fonctionnement psychologique habituel et leur nombre est un poids pour moi et pour faire avancer vers créer une société plus empathique'

Et je pense aussi que la très grande majorité des gros sociopathes sont des hommes. J'ai eu à faire avec des femmes mais leur sociopathie s'exprimait (une chef en particulier) dans la cruauté psychologique et verbale dont elle faisait preuve. Je pense que les femmes sociopathes sont surtout des bourreaux verbaux et psychologiques, ma mère en est une quand j'y repense. Et que les hommes sociopathes seront plus des bourreaux physiques et sexuels (surtout s'ils sont jeunes).
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Phelenix
Inscrit il y a 7 ans / Actif / Membre
Publié le 12.08.2018 20:50
Je lisais un article mi-blagueur, mi-sérieux d'une jeune femme qui a eu affaire avec un homme sociopathe (et j'avoue que ça m'a aidée encore un peu plus à apprécier d'en être libérée!!):

Comment déterminer le niveau d'empathie de l'autre, racontez lui un truc horrible et voyez comment il réagit. C'est tellement vrai!

A mon sociopathe, je lui dis en début de relation pour le prévenir que voilà je pourrais avoir besoin de me refuser à lui et en tout cas que j'ai besoin de beaucoup de douceur et de temps parce que j'ai été violée enfant et culpabilise encore de tout ce fatras émotionnel contradictoire ce que j'ai ressenti pendant l'abus.
Sociopathe de bon niveau répond alors noir sur blanc par message 'Ma pauvre, tu as dû souffrir mais je comprends notre corps est fait pour aimer ces choses là'
P
Phelenix
Inscrit il y a 7 ans / Actif / Membre
Publié le 14.08.2018 23:11
14 août 2018 - Ecriture thérapeutique: une société de personnes qui se respectent


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Je me rappelle d'une discussion en particulier avec 'mon' sociopathe, à quelques occasions la terreur et le désespoir, la folie m'étreignaient dans une confusion à ne pas savoir si ces sentiments étaient les siens ou les miens mais là il parlait et il me disait que sa vie il s'en foutait, il me disait: ma vie a même moins de valeur qu'une m*rde de chien parce que même avec de la m*rde tu peux produire du méthane'

J'étais sidérée, figée devant tant de ... je peine même la profondément viscéralement choquée que je suis encore à repenser à comment la mort existentielle m'étreignait l'estomac et la respiration, les joues qui perlaient presque de sueur, de terreur. Sociopathe m'expliquait que sa vie avait rationnellement logiquement moins de valeur que des déchets. Et que dire? Que ce raisonnement me glace le sang, que j'y sens la froideur métallique et mécanique de son esprit déconnecté de toute empathie même pour lui, je me le demande. Ou alors essayait-il de m'attendrir en espérant que je le ferais venir vivre chez moi logé nourri blanchi?
Peu importe. Une toute petite partie de moi veut croire qu'il était sincère de se détester autant et qu'il me disait ce qu'il pensait vraiment avec comme but de m'attendrir et que ça ne change rien au fait donc qu'il pensait vraiment que sa vie n'avait pas de valeur. Seulement pour autant, même se sachant sans valeur (se pensant sans valeur), il refuserait pour autant de cesser de survivre au prix de la vie des autres. Il continuerait à vivre comme ça sur le dos des autres, dont moi à nous épuiser, nous utiliser.

Ce que j'ai retenu du discours glaçant de sociopathe, ce n'est pas tant son intention probablement de survivre sur le dos des autres, car ce n'est qu'une hypothèse de ma part sur son fonctionnement, c'est plutôt d'avoir entendu là devant moi un être humain remettre en compte le fait d'avoir une valeur pour ce monde. Que son existence ait un quelconque intérêt à ce monde. Et d'entendre un être humain dire que sa vie n'avait aucun intérêt pour ce monde et qu'il le savait pertinement.
J'ai subi le déni existentiel, j'ai été niée existentiellement jusqu'à la moëlle comme probablement la majorité des enfants abusés sexuellement et incesté (l'abus sexuel n'est-il pas la forme la plus absolue de déni existentiel possible?). Et j'ai réalisé en repensant à sociopathe que chez moi le déni alors avait pris une toute autre forme mais tout aussi violente.
Dans mon histoire, le déni de mon existence n'a jamais été de penser que je n'avais pas d'utilité, au contraire. Il a toujours été clair et évident dans ma tête que j'avais une absolue grande valeur, en cela j'ai simplement copié la croyance paternelle. Par contre mon déni existentiel s'est fait sur le point que ma grande valeur et mes talents, tout cela devait être donné, dédié, consacré, sacrifié au bien commun. C'est à dire que tout ce que je pourrais vouloir pour moi, garder pour moi, imaginer juste pour moi était interdit. Etait mal. Etait mauvais.
En cela j'ai vécu une autre forme de déni existentiel: que mon travail, mes talents, mes qualités et mes productions je ne pourrais jamais en jouir seule et n'en jouir un peu que si d'abord les autres en avaient joui.

Et j'ai religieusement ainsi vécu ma vie. Bien entendu aussi sexuellement. Ainsi pour moi je n'avais pas de sexualité. Et si j'avais une sexualité c'était d'abord pour faire plaisir à l'autre, en pensant à lui et si incidemment j'avais du plaisir moi aussi tant mieux mais ce n'était pas le plus important, ce qui primait était de satisfaire l'autre. C'était profondément triste avec une personne globalement altruiste, c'était carrément destructeur aux mains d'un sociopathe qui prend chaque miette de ce qu'on lui laisse à portée de mains, j'ai failli y laisser la vie enfant, je ne suis toujours pas relevée 1 an après le passage d'un autre personnage de ce genre dans ma vie.

Je plaide pour une société de non sacrifiés, non sacrificiels parce qu'il y en a marre du déni existentiel quelque soit sa forme.
P
Phelenix
Inscrit il y a 7 ans / Actif / Membre
Publié le 21.09.2018 15:02
Du ras-le-bol un peu plus: marre encore marre de ces fichus sociopathes, marre de la façon dont est organisée cette société et qui leur permet allègrement de bien garder leur fonctionnement destructeur: leur manque d'empathie, leur incapacité à comprendre dans les cas les plus extrêmes que la souffrance oui oui existe bien et qu'ils font souffrir les autres. Marre de me dire que la façon dont sont organisés trop de systèmes (école, travail, etc) favorise l'émergence et carrément entretient les fonctionnements de type sociopathe (peu importe le degré.

Marre de ces sociopathes nouvelle génération polissés, mignons bien gentils coupés de leurs affects qui s'en fichent que tu souffres, de te faire souffrir et société de consommation le permet passent allègrement ainsi d'une victime à l'autre.
Marre de voir trop de personnes détruites après leur passage qui souvent ne comprennent même pas que le problème vient du fonctionnement de ces petits sociopathes.

Marre de savoir qu'il existe et avoir moi-même eu à me coltiner ça dès le berceau: un parent sociopathe. Marre que cette société les produise en masse, les entretienne, leur permette d'avoir des gosses et de carrément les enfermer entre 4 murs pour leur faire la misère pendant 20 ans. Mon histoire. Marre de savoir que trop de sociopathes travaillent avec les enfants ou les jeunes, d'en avoir trop côtoyé (subis parfois) dans mes collègues. De savoir que ma propre génitrice a fait la misère à plein de gosses et pas protégés tant d'entre eux, le soupçonner, me souvenir de sa sanction disciplinaire au travail exemplaire. Avoir autrefois pris son parti, réaliser aujourd'hui que cette femme était autant un danger pour "ses" enfants, pour moi que visiblement elle l'était pour les enfants des autres.

En avoir juste marre des fonctionnements sociopathes, marre des personnes qui ont ces fonctionnements là à quelque degré que ce soit; Juste marre de voir l'évolution des petits sociopathes vers une forme 'mainstream', soit presque socialement "normale" et qui ne montre à mon sens qu'une chose: que notre société a un fonctionnement malade qui se calque directement sur leur fonctionnement coupé de leur empathie. Un fonctionnement de société coupé de sa bienveillance, trop coupé de sa simplicité, de son humilité, de la Nature, du respect de soi et des autres.

Marre de ce fichu fonctionnement de société française et j'ai pas trouvé mieux à ce jour de façon significative, alors marre généralement de l'état de trop de sociétés dans ce monde. Marre qui fera pas forcément faire un pas de géant au schmilblick mais marre, voilà marre, juste marre et besoin de le lâcher ici. Marre. Juste marre de ces fichus malades mentaux de sociopathes coupés de leurs émotions qui sont presque la norme dans une fichue société qui a un fichu fonctionnement beaucoup trop malveillant et beaucoup trop coupé de sa bienveillance. Ras le bol, ras le je sais pas quoi mais marre. Lol
L
laetitiare
Inscrit il y a 13 ans / Actif / Membre
Publié le 24.09.2018 01:15
Bonsoir Phelenix,

Complètement d'accord... Les systèmes de dominations, de hiérarchies sont des violences qui en créent d'autres... Tant que nos sociétés ne prendront pas soin des plus vulnérables (enfants, personnes handicapées ...) ce sera encore la loi du plus carnassier qui s'installera.
P
Phelenix
Inscrit il y a 7 ans / Actif / Membre
Publié le 26.09.2018 23:15
Ecriture thérapeutique - Ecrire un adieu à un monde d'illusions

Je crois que longtemps je n'ai pas réussi à lutter contre l'inceste d'abord psychologique de ma mère, parce que ça entrainait d'office un questionnement sur toute les formes d'envahissement et de destruction qu'on peut subir dans ce monde. ça entrainait d'office un rejet de tout ça et notamment dans la sphère professionnelle (et à l'école avant ça).

Quand j'ai eu 16 ans, je me suis coupée les veines parce que le monde était moche. Raisonnement ultra simpliste à l'époque. Mais qu'à 30 ans je confirme, je vois toujours ainsi, le monde il est moche, oui, il n'est pas que moche, mais il est trop moche. L'inceste c'était pareil, c'était un monde, celui des 4 murs de ma maison où ma génitrice prédatrice m'enfermait. Où dès que le père avait le dos tourné (parti bosser), elle y allait allègrement de ses crises de furie et ses mauvais traitements, puis plus tard ses mains sous la jupe et l'exhibition de son corps entièrement nu.

Je ne supporte plus ces mauvais traitements, je ne supporte plus non plus les mauvais traitements à plus grande échelle dans ce monde: dans mon travail, dans ma rue, au magasin, avec des connaissances. Je rejette tout ça comme j'ai quitté la proximité physique de ma génitrice pour ne plus me reprendre de mains aux fesses, de la vision de son corps répulsivement dénudé à ma vue non consentante, et tous les coups verbaux, les mauvais mots, les méchancetés, les jalousies infligées. Les mauvais traitements. Les abus.

Je n'en veux plus de tout ça, c'est un cri de ras-le-bol. Ce que je ne tolèrerai jamais plus sur mon corps, devant mes yeux, dans mon intimité de vie, l'endroit où je vis, je n'en veux pas non plus au travail, dans mes hobbies, dans mes relations, dans ma rue. Je n'en veux plus.
Je fuis tout ça désormais lassée, et marre. J'ai envie à la place de trouver un endroit de vie où je peux tenter de construire une vie d'humain qui incarne autant que possible mes valeurs; mes valeurs de respect, de bienveillance, de douceur, de calme, de repos, de solidarité, de modestie matérielle, de simplicité et d'humilité.
Je quitte la ville, la grande grosse ville bruyante et fatigante et exigeante et broyante; je quitte les mauvais traitements sensoriels, la pollution, la fatigue et le manque de sens; trimer pour pousser l'autre à trimer, ce n'est pas mes valeurs; je quitte un monde que je ne reconnais pas comme mien; je quitte un vocabulaire et des airs de classe hautains; je quitte une démarche agressive; je quitte l'apparat qui ne me correspond pas; je quitte tout ça comme j'ai quitté le père imbu de lui qui n'a pas protégé son enfant ni de lui ni de la conjointe agresseur; je quitte le monde du "tout va bien, ne t'inquiète pas" alors que trop va mal et que rien ne change; 30 ans à appeler mon père au secours, 30 années de "t'inquiète pas tout va bien"; je quitte tout ça. Je quitte l'assistanat par l'argent et la carte bleue, je quitte l'indifférence de la richesse; j'entre dans le monde de l'entraide et de la débrouillardise, de la connaissance, du savoir-faire, du bon sens.

L'inceste a foutu en l'air ma vie et il ne m'a pas protégée d'une société qui fait mal, une société de millions de victimes d'abus sexuels et de maltraitances en général. La catastrophe elle était dans mon milieu familial et aussi autour de moi, j'ai envie d'agir pour des choses qui ont du sens alors je me retire de tout ce qui ne me respecte pas et ne respecte pas l'autre, je pars construire ailleurs, je pars construire tout court, y'a tant à faire, je n'ai plus envie de perdre mon temps pour des choses qui entretiennent un système violent.
Protéger l'enfance; protéger la Nature; éduquer, apprécier, la vie, son rythme lent, son sens, aider les plus petits à faire leurs premiers pas, aider les plus âgés à faire leur dernier pas; protéger les animaux dont l'humain s'est amusés et qui n'ont plus rien pour manger désormais; protéger les plus faibles, les plus démunis, cultiver la vie, développer l'écologie, le respect de la Nature, de la Terre; proposer un autre modèle de lien relationnel, de façon de vivre, besoin de retrouver du sens à ma vie, à mon existence; quitter tout le superflu de ma vie, les vêtements de riches qui cachaient la misère de plaies infectées.

L'inceste il m'a étouffée, bouffée, envahie jusqu'à la moëlle, jusqu'au tréfonds encore sanguinolent qui se répare, qui se réparera, je le crois, je le crois, je veux le croire; l'inceste, l'absence d'intimité physique, l'absence de respect, l'absence de considération, l'absence de remerciement pour le fait d'exister, toute cette violence cette s*loperie de déni d'existence de celle-là même qui m'a mise au monde, celle-là même en qui j'ai passé 9 mois à grandir. Je ne peux pas ne pas m'effondrer encore à ces lignes, 9 mois dans un ventre, d'une femme qui ne me voulait pas et qui pire que cela ne m'a pas seulement rejetée mais m'a salie, souillée, humiliée, étouffée, envahie. Et pour laquelle j'ai pleuré des torrents de larmes de souffrance, encore à ces lignes. Et encore une colère que si elle ne me voulait pas c'était son erreur mais que je ne lui pardonne pas la souillure sur mon corps, la souillure de s'afficher nue à ma vue. La souillure je ne peux pas lui pardonner, pas encore.

Je pars faire ma vie, je quitte tout ce qui était elle et la souffrance de tout ce qui n'était pas moi dans ma vie, dans ce monde, je pars vers de nouveaux horizons et c'est tant mieux. J'encourage parce que c'est possible. C'est pas facile, mais c'est possible d'aller mieux et de partir de tout ça, de se reconstruire et ailleurs. Dans ce qui fait du bien à soi, à son âme, qui respecte soi et l'Autre.
Adieu mère, adieu inceste, adieu envahissement, adieu souillure, adieu ce qui n'est pas moi, adieu ce qui ne me correspond pas. Adieu rejet, adieu déni, adieu méchanceté, adieu tout ce qui n'est pas moi et bonjour ce qui est moi, ce qui me respecte, ce qui me fait vibrer et rire, ce qui est beau et pour moi, et gentil et simple et essentiel, qui fait du bien, que je mérite, oui, que je mérite et vais construire. Bonjour la vie, le neuf, le propre, le simple. Je mérite mieux. Je mérite 'bien'. Je mérite du bien, du bon, je le répète, je le dis, je mérite du bien, du bon, du propre, du neuf, du simple, du clair, du respectueux. Je veux pas m'arrêter car après je ne sais ce qu'il y a, je crois ni plus ni moins qu'une belle soirée simple et douce avec de nouveaux projets en perspective et le droit au bonheur. Oui ni plus ni moins, je crois qu'à la fin de ces lignes, c'est ce qu'il y a et ça me fait du bien, soudain moins peur de cesser de parler et de pleurer. A la fin de ces lignes je crois qu'il n'y a juste qu'une belle soirée et de nouveaux projets de vie et puis rien de plus et surtout oui oui rien de moins

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