5 Juin 2010 : Le 20 novembre 2008, l'Association Internationale des Victimes de l'Inceste demandait publiquement la démission de la Défenseure des Enfants. Depuis dix ans que nous orientons les victimes vers cette institution, nous avons toujours les mêmes retours, la même lettre type : la Défenseure des Enfants n'a pas le pouvoir d'intervenir dans une affaire judiciaire en cours. Hors, les victimes d'inceste ou leurs protecteurs ont par définition de grandes difficultés à faire valoir leurs droits par la nature même du crime d'inceste, si difficile à prouver, si tabou dans notre société que l'on préfère l'ignorer ou le classer sans suites.
Nous nous sommes confrontés à la Défenseure des Enfants (Europe 1 le 20/11/2008) dont nous avons dénoncé le rapport 2008, sous influence, truffé de théories controversées comme le syndrome d'aliénation parentale. Plus grave, Mme Versini a été incapable de répondre à Marie Drucker sur des questions simples concernant l'inceste.
En résumé, nous préférons miser sur le Défenseur des Droits qui semble-t-il aura plus de pouvoirs, que d'entretenir sur nos deniers, une institution qui fait de gros rapports sans avoir validé l'origine de ses informations. A ce jour, pour les victimes d'inceste, la Défenseure des Enfants ne sert à rien et c'est, pour elles, difficile à vivre.
Si nos sénateurs interrogeaient les principales concernées, à savoir les victimes qui sont deux millions en France (sondage IPSOS pour Face à l'inceste 2009), ils seraient heureux de leur vote, y compris M. Badinter. Nous invitons les députés à les suivre dans cette voie pour leur deuxième vote.Notons que les victimes et leurs proches vivent très mal le clivage politique en matière de protection de l'enfance, comme ça a été le cas lors du vote pour l'insertion de l'inceste dans le Code Pénal.
Nous serons très attentifs à l'action du Défenseur des Droits.
Isabelle Aubry, Présidente