Depuis 18 ans, Face à l'inceste est mobilisée pour la reconnaissance de l’inceste dans le code pénal comme un crime spécifique, l’abolition de la prescription et la mise en place d’un plan gouvernemental de lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants.
Cette année 2018 était porteuse d’espoirs pour nous suite à l’affaire de Pontoise révélée par Mediapart sur le « consentement sexuel » de l’enfant. Le grand public a enfin découvert que notre loi ne protège pas spécifiquement l’enfant face à la violence sexuelle et qu’il est interrogé sur son « consentement » dès le plus jeune âge. En 2010, l’ Face à l'inceste avait obtenu l’article 222-22-1 du code pénal pour pallier cette aberration juridique mais rien n’y a changé, l’enfant doit toujours prouver qu’il n’était pas « consentant » à l’acte sexuel avec l’adulte pour que le viol soit qualifié. Le gouvernement a décidé d’agir, le Président de la République s’est engagé à fixer un seuil d’âge à 15 ans, nous avons bataillé toute l’année pour aboutir à une situation que nous ne pouvons valider. Toutes les associations de protection de l’enfance dont l’AIVI, se sont mobilisées contre la loi Schiappa/Belloubet, sans succès. Mais nous ne lâchons pas, maintenant nous ne sommes plus seuls dans ce combat. Avec une vingtaine d’associations, nous avons fondé le collectif Tous Ensemble Pour L’Enfance afin abolir cette loi et protéger nos enfants spécifiquement contre les violences sexuelles. Isabelle Aubry, Présidente.