RV Face à l'inceste avec la gauche à l'assemblée

Actualité Publié le 14.05.2009

Compte rendu du rendez-vous du jeudi 7 mai 2009
à l’Assemblée Nationale avec Mme George Pau Langevin

Etaient présentes :
Mme George Pau Langevin, Députée PS du 20e arrondissement de Paris
Mmes Isabelle Aubry et Sandrine Apers pour Face à l'inceste

Après un petit rappel historique, madame Pau Langevin s’est souvenue de d’ Face à l'inceste suite à l’opération des 50 000 nounours qui avait eu lieu en novembre 2004. Monsieur Delanoë ne s’était pas présenté. Suite à notre insistance, il a demandé à Mme Pau Langevin de nous recevoir, ce qui fut fait. Nous avions alors évoqué le fléau de l’inceste et la nécessité pour une ville comme Paris, et un parti comme la gauche, d’investir ce problème. Sur ce point, Mme Pau Langevin nous a expliqué que l’information était peut-être mal passée et que ce n’était peut-être pas elle finalement qui aurait dû nous recevoir.


Nous lui avons rappelé qu’ Face à l'inceste est une association apolitique, ne demandant aucune subvention afin d’affirmé notre indépendance tant financière que politique.

Mme Pau Langevin a insisté sur le fait que son groupe n’avait pas apprécié que Mme Marie-Louise Fort travaille seule dans son coin.

Nous lavons alors rappelé la genèse de cette loi :
Face à l'inceste avait lancé à la base une exposition itinérante « des mots, des maux » gratuite afin d’informer le grand public sur l’inceste ainsi qu’un livret d’informations à distribuer avec le journal de la ville. Face à l'inceste a proposé cette action à plusieurs villes de gauche (Lyon et Nevers) et de droite (Sens et Emerainville). Dans la course, Lyon et Nevers se sont ensuite rétractées sans raisons.

Mme Fort, étant à l’époque maire de la ville de Sens, a été très sensibilisée sur l’inceste, a rencontré des victimes et a soutenu des actions. Lorsqu’elle est ensuite devenue députée, elle a eu envie de continuer à travailler sur le sujet.

Mme Pau Langevin nous a fait savoir que la gauche aussi aurait voulu pouvoir travailler sur le sujet et rappelle qu’ils n’ont pas eu le temps suffisant d’étudier tout cela sereinement.

Nous avons abordé brièvement le thème de la prescription. Elle nous a donné la même réponse qu’à l’Assemblée le 28 avril dernier : le délai a déjà été rallongé de dix ans, on ne peut pas rendre ce crime imprescriptible.

Isabelle Aubry lui a alors expliqué que pourtant dans d’autres pays l’imprescriptibilité existe, comme au Canada, qu’il y a d’autres pays qui travaillent totalement différemment du nôtre. Pour reprendre l’exemple du Canada, des recherches sont menées, ils ont des chiffres, des centres d’expertises, le comité Badgley a étudié la question scientifiquement il y a déjà presque trente ans.

Nous avons dit à Mme Pau Langevin que nous aimerions qu’en France, enfin, on se soucie un peu des victimes de l’inceste maintenant que l’on sait depuis peu grâce au sondage IPSOS/ Face à l'inceste qu’il y a au moins deux millions de victimes en France. Nous aimerions que des recherches soient lancées, que des centres d’expertises voient le jour, que des structures spécifiques soient enfin crées pour les victimes.

Mme Pau Langevin a manifesté un intérêt pour nos actions en nous demandant comment se passaient nos groupes de parole, si nous y recevions des agresseurs.

Nous lui avons décrit le fonctionnement de nos groupes, le fait que nos responsables allaient voir des médecins pour leur présenter l’association, leur donner des informations et que bien sûr, non, nous ne pouvons pas recevoir d’agresseurs sexuels au sein de nos groupes. Nous avons évoqué les difficultés rencontrées par les médecins qui reconnaissent eux-mêmes manquer de formation pour prendre en charge les victimes de l’inceste, le fait qu’à l’école de médecine l’inceste n’est jamais évoqué.

Nous lui avons donné une plaquette de notre prochain congrès le 3 octobre 2009 « être parent après l’inceste » en soulignant les difficultés pour les victimes de devenir parent, les problèmes autour de la grossesse, des IVG, etc.… elle a répondu qu’elle y viendrait très probablement car cela avait l’air passionnant.

Madame Pau Langevin nous a demandé si selon nous il fallait vraiment créer des structures spécifiques pour les victimes de l’inceste.

Nous lui avons alors évoqué l’exemple de la Maison Jean Bru. Puis, des cas concrets, dans les hôpitaux où des pédiatres dans les services d’adolescents se retrouvent face à des jeunes filles en grandes détresses qui parlent à demi mots du fait que leur père ou leur frère les violent, qui menacent de se suicider si on les met en foyer ou si on les renvoie chez elle, car la distinction entre l’inceste et la pédophilie se situe là également.

Madame Pau Langevin nous a à nouveau répondu « et les agresseurs ? »

Notre réponse : nous avons été contacté à un moment donné par le Dr Stoleru de l’INSERM qui souhaitait entamer une campagne, comme cela avait été fait en Allemagne, pour traiter des agresseurs qui le désiraient mais cela n’a pas fonctionné. Face à l'inceste se bat pour les victimes. Pour les agresseurs, il existe d’autres associations comme par exemple l’Ange Bleu. Notre réponse reste de toute façon la même, concernant les agresseurs, comment avancer, évoluer, faire de la prévention alors qu’aucune recherche n’est menée en France (au Canada, par exemple, la peine ou une partie de la peine de l’agresseur doit être effectuée dans un institut, comme l’institut Pinel http://www.pinel.qc.ca/ ).

Pour conclure, Mme Pau Langevin, qui ne savait pas que la proposition de loi votée le 28 avril dernier était une procédure accélérée et ne retournerait donc pas à l’Assemblée, nous a proposé d’organiser très prochainement une réunion associative à la mairie du 20ème arrondissement et nous a réclamé une affiche Face à l'inceste pour mettre dans son bureau…