Auteure : Jacqueline Phélip Alors même que des inconnues fondamentales demeurent, non seulement sur la nature elle-même de ce concept, mais également sur l’étiologie, les critères de diagnostic, l’étendue et le traitement, un lobby de plus en plus actif essaye de l’introduire dans la sphère judiciaire, par le truchement de colloques et « formations » de magistrats et autres personnels judiciaires. Pourtant l’utilisation de ce concept, en l’état actuel des connaissances, a généré aux USA des centaines d’erreurs de diagnostic qui ont mis les enfants en danger. Les promoteurs de ce concept qui se réfèrent systématiquement à R.Gardner, ne peuvent l’ignorer.
Le professeur de psychiatrie Paul Fink, ancien président de l’APA (American Psychiatric Association) et directeur du Leadership Council on Mental Health, déclarait : “ Je suis très inquiet en ce qui concerne l’influence que Gardner et sa pseudo-science peuvent exercer sur les tribunaux…. Une fois que le juge admet le SAP, il est facile de conclure que les allégations d’agressions sont mensongères et les tribunaux attribuent la garde des enfants à des agresseurs présumés ou avérés.” ( Bruch 2006).
Dans un article du « The Huffington Post » daté du 20 janvier 2011, Joan Dawson fait part d’un cas récent où une mère, refusant de confier son bébé de neuf mois à son père car ce dernier avait menacé de le tuer, et demandant des visites supervisées, fut soupçonnée par le juge de commencer une « aliénation parentale ». Dès le premier jour de garde accordé par le tribunal, le père disparut avec l’enfant, et les deux furent retrouvés morts dix jours plus tard.