Contre le fléau de santé publique qu'est l'inceste, les victimes demandent au gouvernement d'agir

Actualité Publié le 01.10.2008
Notre gouvernement ne peut plus se payer le luxe de fermer les yeux. La situation est trop grave. Une société qui n’a pas géré le problème de l’inceste, n’est pas une société évoluée. Elle fonctionne sur la loi du plus fort et non sur la justice entre les hommes.

Alors nous demandons au gouvernement d’agir, d’écouter les propositions que nous martelons depuis quatre ans, de penser à l’avenir, aux enfants et adultes qui souffrent de ce fléau de santé publique. Gouverner c’est anticiper ! Ce n’est pas aux associations de remplir une mission de service public et Face à l'inceste s’y refuse.

Il y a un an, lors de l’affaire du petit Enis violé par un récidiviste, l’Association Internationale des Victimes de l’Inceste a dénoncé l’archaïsme de notre pays en matière de protection de l’enfance contre les violences sexuelles et demandé au chef de l’état de mettre en place une politique de fond pour protéger nos enfants. L’affaire fut réglée en deux heures par la « création » d’un hôpital spécialisé pour les délinquants sexuels à Lyon (ce projet existait déjà). Pour les victimes, rien ! Et à ce jour rien de plus.

L’OMS estime que 29% des garçons et 36% des filles sont victimes de violences sexuelles avant 18 ans. Ceci constitue un véritable fléau de santé publique quand on prend conscience des conséquences dévastatrices de ces crimes : suicides (8 fois plus de risques), anorexie (50% des personnes concernées), boulimie, alcoolisme (40% des alcooliques concernés), prostitution (4 femmes sur 5), toxicomanie, dépressions, phobies… (tous les chiffres sur http://aivi.org)

Notre pays, à l’âge de pierre, roi des mesurettes d’urgence, ne prend pas le temps de la recherche (aucun chiffre en France), de l’étude, de la formation (même les médecins et psychologues ne sont pas formés), de la communication (aucune campagne de prévention… Laisserions-nous les victimes du sida, de la maladie d’Alzeimer, du cancer, livrées à elles-mêmes sans chercher des remèdes pour les soigner ?

C’est donc à nous qu’il revient d’informer les professionnels et le grand public qu’il est grand temps d’agir. Le 4 octobre, nous lançons le premier congrès international sur le thème « Soigner les victimes d’inceste ». C’est la première fois que ce thème est traité en France ! Le congrès est complet depuis des semaines tant le besoin de formation et d’information est énorme.