90% 96% 93% les chiffres d'une exigence démocratique
Paris – 17 juin 2025. La société française parle d’une seule voix. Il est temps d’agir face à l’inceste. Longtemps absent de nos textes, l’inceste reste encore aujourd’hui insuffisamment reconnu et puni. Ce silence du droit reflète une difficulté persistante à affronter un crime de masse que l’anthropologue Maurice Godelier qualifiait de tabou universel.
En juin 2025, un sondage IPSOS commandé par l’association Face à l’inceste révèle une adhésion claire de l’opinion publique :
- 90 % des Français se déclarent favorables à l’imprescriptibilité des crimes d’inceste.
- 96 % souhaitent une protection immédiate de l’enfant lorsque l’un de ses parents est mis en cause.
- 93 % demandent que les cousins soient intégrés dans la définition pénale de l’inceste.
Ces résultats ne laissent aucun doute. Les attentes sont massives. Elles traduisent une volonté collective de faire évoluer la loi.
La société française parle d’une seule voix. Il est temps d’agir face à l’inceste. Longtemps absent de nos textes, l’inceste reste encore aujourd’hui insuffisamment reconnu et puni. Ce silence du droit reflète une difficulté persistante à affronter un crime de masse que l’anthropologue Maurice Godelier qualifiait de tabou universel.
L’imprescriptibilité ne prive pas les auteurs présumés de leurs droits. Elle permet simplement à la justice d’agir au moment où la victime est en capacité de parler. À l’heure où les citoyens sont prêts, à 90%, où le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel donnent leur feu vert, le refus politique est incompréhensible. La protection immédiate est tout aussi cruciale. Aujourd’hui, un parent mis en cause peut continuer à voir son enfant pendant l’enquête. Pour y répondre, Face à l’inceste défend la création d’une ordonnance de protection de l’enfant. Cet outil permettrait de suspendre immédiatement les contacts, sans attendre la fin d’une procédure pénale souvent longue. Concernant les cousins, 33 % des incestes identifiés les impliquent. Pourtant, ils sont exclus de la définition légale de l’inceste. Ce vide empêche de nombreuses victimes d’obtenir justice. Il est temps de mettre fin à cette inégalité.
En mars 2025, le gouvernement a pourtant rejeté trois recommandations majeures de la CIIVISE : l’élargissement de la définition aux cousins, la mise en place d’une protection immédiate de l’enfant, l’imprescriptibilité. Ces refus maintiennent un statu quo insupportable. Ils alimentent un système dans lequel les agresseurs sont encore trop souvent protégés. Ce décalage entre les attentes citoyennes et les choix politiques ne peut plus durer. Alors que 11 % des Français se déclarent victimes d’inceste, que moins de 1 % des plaintes aboutissent à une condamnation, que la moitié des victimes tente de se suicider, il est temps d’agir.
Face à l’inceste appelle les pouvoirs publics à entendre enfin cette exigence démocratique. Les outils sont connus. Le soutien de la société est massif. Il ne manque que la volonté politique.
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À Propos de Face à l’inceste
Créée en 2000, Face à l'Inceste est une association engagée dans la défense de l'enfance et pour briser le silence autour de l'inceste. Elle sensibilise l'opinion publique et agit pour faire évoluer les lois afin de mieux protéger les victimes. Par ses actions de plaidoyer, elle milite pour une justice plus adaptée, notamment en faveur de l'imprescriptibilité des crimes incestueux et d'une protection immédiate des mineurs en danger. Face à l’inceste mène également des actions de formation en direction des professionnels amenés à intervenir auprès des enfants.
Contacts presse : Aude Doumenge – Chargée de plaidoyer et communication – 06 40 06 87 11 - Email : [email protected]