Par L. Godbold - traduction de Margot Gomès
Récemment, dans la presse américaine, une affaire judiciaire a fait beaucoup de bruit. Il s'agit d'une plainte de huit élèves de la Compton Unified School qui accusent leur école d’avoir failli à éduquer correctement les élèves aillant subi des violences répétées et des traumatismes.
Les élèves demandent du juge fédéral qu’il exige qu’une formation soit dispensée aux enseignants, administrateurs, et autres membres de l’équipe enseignante de l’école.
L’objectif de ces formations n’est pas de dire aux enseignants comment faire leur travail, mais de donner les ressources nécessaires à la compréhension des effets des traumatismes, de fournir un cadre non violent, informé et formé aux traumatismes permettant de comprendre se qui se cache derrière le comportement de tous les élèves. Ensemble, nous pouvons nous assurer que les élèves ne sont plus punis pour leurs manifestations de colère, de douleur ou d’insensibilité qui sont les conséquences naturelles des traumatismes tels que la violence communautaire, le racisme, ou l’intimidation.
Il a fallu que ce procès ait lieu pour qu’apparaisse en pleine lumière le poids qui pèse sur les nombreux enfants qui arrivent en classe avec des scènes de violences gravées dans leur mémoire, ou des sentiments d’impuissance face à des parents ou des systèmes abusifs. La prise de conscience a enfin lieu grâce à ce procès, à la plainte des enfants, et aux courageux avocats et enseignants.
Cependant, il faut faire attention à ce que les traumatismes ne deviennent pas une étiquette pour stigmatiser de supposés défauts chez les enfants et leur communauté. La question a en effet été soulevée de savoir si les traumatismes complexes devraient être considérés comme des handicaps, selon le Americans With Disabilities Act.
Carol Melville, la directrice d’ACE’s Too High déclare ceci à la presse : “ Les traumatismes ne rentrent pas dans les catégories de handicap physique ou mental. Diagnostiquer ainsi un élève, c’est manquer le fait que les difficultés qu’il rencontre sont une réponse normale à un stress extrême, celui qu’il rencontre dans sa vie de tous les jours, et contre lequel nous ne luttons pas.”
Il est donc important de considérer le traumatisme comme une injustice engendrant un stress toxique important qui empêche l’enfant de fonctionner et non comme un handicap, ce qui contribuerait à le stigmatiser un peu plus. De plus, il est important de se rendre compte que les traumatismes ne sont pas des handicaps, mais plutôt un phénomène extrêmement commun contre lequel luttent nombre d’enfants au quotidien.