La plus importante étude mondiale réalisée sur les troubles gastro intestinaux inexpliqués des enfants révèle une association significative entre les violences sexuelles, psychologiques, physiques et les douleurs abdominales, nausées et vomissements. Des résultats utiles pour dépister et soigner les enfants et adultes victimes dans l’enfance.
Les adultes survivants de violences sont deux fois plus susceptibles de souffrir d’incapacité et de symptômes gastro-intestinaux chroniques que les adultes qui n'ont pas été maltraités. À la lumière de ces rapports, certains experts ont recommandé que les médecins posent des questions sur des violences physiques ou sexuelles quand un patient se plaint de symptômes gastro-intestinaux inexpliqués. Cependant, les données disponibles sur les enfants sont limitées. Le but de cette étude était d'étudier l'association de la maltraitance infantile et le développement précoce des symptômes gastro-intestinaux et si cette relation a été véhiculée par la détresse psychologique.
845 enfants sujets de cette étude ont été observés de l'âge de 4 ans à 12 ans tous les 2 ans. Des informations sur leurs symptômes gastro-intestinaux ont été obtenues des parents. S’il y avait des allégations de mauvais traitements, elles ont été obtenues auprès des Services de Protection des Enfants (CPS). À l'âge de 12 ans, les enfants ont été interrogés sur leurs symptômes gastro-intestinaux et sur les mauvais traitements subis tout au long de leur vie.
Résultat, des violences sexuelles déclarées par les services de protection de l’enfance ont été associées à des douleurs abdominales pour les enfants de 12 ans. Dans 91% des cas, les violences sexuelles ont précédé ou coïncidé avec l’apparition de douleurs abdominales.
L'étude des dossiers a révélé que 26,4% des enfants évalués médicalement après les violences sexuelles s'est plaint de douleurs abdominales inexpliquées dans les 1 à 2 ans après leur visite, contre seulement 6,9% des enfants qui n'ont pas été sexuellement violentés. Les enfants ont révélé 2 à 3 fois plus de symptômes gastro-intestinaux par rapport au dire de leurs parents.
Les enfants maltraités sont plus susceptibles de souffrir de symptômes gastro-intestinaux et de détresse psychologique. Des différences significatives par sexe ont été trouvées pour les types de maltraitance et les symptômes gastro-intestinaux. Les filles étaient moins susceptibles d'être signalées pour violences physiques (30% vs 36% de garçons, P <.001mais plus susceptibles d’être signalées pour violences sexuelles (20% vs 10% de garçons, P <.001). Les filles auto-dénoncent plus de violences psychologiques (44% vs 37% de garçons, P <.05) et souffrent plus de douleurs abdominales (30% vs 15% of boys, P <.001).
Parmi les enfants qui ont été victimes de violences sexuelles, des douleurs abdominales signalées avant les violences sexuelles représentent 8,8%, signalées au moment des violences sexuelles 46%, ou à un âge plus avancé 45,2%.
Les données montrent que les violences sexuelles précédaient ou coïncidaient avec des douleurs abdominales, ce qui suggère que la douleur peut être une conséquence des violences subies. Cette constatation peut signifier que tout type de violence peut éventuellement augmenter le risque d'avoir des problèmes gastro-intestinaux inexpliqués. Les associations ci-dessus évoquées ont été trouvés indépendamment du sexe, ce qui est similaire aux résultats dans la population adulte, et suggère que les garçons et les filles qui sont maltraités ont un risque de développer des symptômes gastro-intestinaux inexpliqués.
Il est prouvé que les violences sexuelles peuvent être un facteur aggravant l'état de santé, plus que les autres types de violences. Ce résultat est probablement dû à l'augmentation de la détresse psychologique chez les personnes sexuellement violentées.
Bien que le diagnostic et les recommandations de traitement pour les enfants et les jeunes qui se plaignent de douleurs abdominales et des nausées peuvent être trouvés dans des études récentes, 52-54 recommandations de traitement pour les patients victimes d’abus et symptômes gastro-intestinaux sont disponibles pour les adultes, mais pas pour les enfants.
Conclusion, les enfants qui ont été maltraités ont un risque accru de symptômes gastro-intestinaux inexpliqués et cette relation est partiellement médiatisée par la détresse psychologique. Ces résultats sont pertinents pour les soins cliniques pour les enfants qui se plaignent de symptômes gastro-intestinaux inexpliqués.
Miranda A. L. van Tilburg, PhD, Desmond K. Runyan, MD, DrPH, Adam J. Zolotor, MD, MPH, J. Christopher Graham, PhD, Howard Dubowitz, MD, MS, Alan J. Litrownik, PhD, Emalee Flaherty, MD, Denesh K. Chitkara, MD and William E. Whitehead, PhD