présentée par M Jean-Marc NESME, député de Saône et Loire, en novembre 2003
Des victimes de l'inceste vont se rassembler pour témoigner et interpeller les pouvoirs publics dans le cadre de la journée internationale des droits de l'enfant, samedi à Paris place de la Bastille, ont-elles indiqué mardi.
"On ne demande pas d'argent, juste une prise de conscience. Le 20, les victimes vont parler", a déclaré à la presse Isabelle Aubry, présidente de l'association internationale des victimes de l'inceste (AIVI).
À cette occasion, les signataires d'un "manifeste contre les violences sexuelles sur les enfants" recevront un ours en peluche, a précisé l'AIVI.
Depuis le lancement le 10 octobre à la télévision de la collecte de "50.000 nounours face à l'inceste", "un nouveau mouvement est né, complètement inattendu: les victimes de l'inceste sortent de l'ombre et agissent. Elles décident de lever le tabou et racontent leur calvaire", selon l'association.
Le député UMP des Alpes-Maritimes, Christian Estrosi, qui a déposé lundi une proposition de loi co-signée par 120 députés de l'UMP pour faire de l'inceste un "crime puni de 20 ans de réclusion criminelle", expressément prévu dans le code pénal, soutient cette démarche.
Cette proposition de loi pourra être soit inscrite dans une niche parlementaire (séance publique dont l'ordre du jour est fixé par un groupe politique) soit faire l'objet d'une mission d'enquête parlementaire, a-t-il précisé.
Lors de la conférence de l'AIVI, une jeune femme de 24 ans a témoigné de son calvaire moral et judiciaire. Elle a été violée dans son enfance par son oncle. En appel, ce dernier a bénéficié d'un non-lieu de prescription le 7 janvier 2004.
© AFP.