Comment ne plus se sentir un "enfant abandonné" ? Je m'éffondre...

Témoignage Publié le 14.04.2008
Je me souviens n'avoir jamais voulu dépasser les 30 ans et pourtant il est trop tard j'ai la trentaine...
Malgré moi, je dois survivre et trouvé la force de continuer afin de pouvoir protéger ma fille de 5 ans pour qu'elles ne tombent jamais entre leurs griffes.

Adolescente, j'avais peur de fêter mes trente ans et d'être encore en vie... L'idée d'une vie longue était insupportable tant je souffrais en silence, d'un mal dévastateur qui m'était indéfinissable.

JE SUIS UNE SURVIVANTE, ENFIN JE CROIS…de l'inceste de mon père et de mon frère de 5 ans mon aînée; lui "mon protecteur" qui a fini par détruire toutes mes illusions d'un jour avoir confiance en autrui. Quelque part, je doute d'être réellement « en vie » tant la souffrance m'accable dans mon histoire d'adulte. Je ressens tellement souvent mon essence étripée et piétinée par ses salauds.

Après 6 mois de remises en question, pour essayer de comprendre, comment j’avais pu rester 4 ans avec le père de ma fille qui était violent…
Le 30 Décembre 2005, l’année de mes putains de trente ans redoutés, l’amnésie se lève enfin. Les souvenirs ont ressurgis en 2 étapes, pendant 2 années de suite à la période de Noël, fidèles aux 2 lavages de cerveau subit. Ma famille m’a lavé le cerveau vers 9 ans, le changement de pays à faciliter leurs sombres tâches, puis s’ensuivirent des années d’oublies dans une ambiance d’inceste moral, un climat de violence familiale, sans cesse niés, et de manipulations à chaque impression d’une souffrance vécue.
A 16 ans, ne connaissant que l’oublie pour survivre, j’ai passé 3 nuits pas plus, presque sans dormir, à me répéter « il faut que tu oublies, il faut que tu oublies….que ton frère t’as salit ». J’avais bien apprit ma « leçon », j’ai effacé de ma mémoire toutes traces de souvenirs durant 14 ans. Les derniers abus, ceux de mon frère qui sont les plus insupportables puisque les plus culpabilisants vue mon âge à l’époque…
Les plus honteux, donnant le sentiment d’être responsable des abus puisque je n’ai pas été capable de me défendre.

Deux années de galères à se souvenir…
Me réapproprier mon histoire a déclenché la confusion ; le sentiment de sombrer dans la folie et par la suite le déni comme unique mode de survie ; très rapidement suivra ce besoin de vérité qui m’obligea à affronter ses « sensations » et ses flashbacks d’une histoire tragique. Ensuite, la seconde année l’abattement m’a envahi…Et je suis restée cloué au lit un mois, malade physiquement tant les maux de l’âme saignaient. Heureusement je n’étais pas seule ! J’avais à mes côtés depuis 6 mois mon double, mon reflet…

Mais mon cheminement, lui a offert le désagréable présent de la vérité sur son passé que lui aussi avait enfui profondément. Le goût amer de cette histoire similaire et assassine, nous a réunis. A présent, il m'a quitté et je suis à nouveau seule au monde, abandonnée après un an et demi de parcours du combattant côte à côte, par un « frère de sang », qui a jugé mon chemin trop douloureux. Même pour lui, connaissant cette souffrance, j’ai fini par être un boulet, une chose de laquelle on veut se débarrasser car elle est usée et trop abîmée. Il a fini par ne plus vouloir comprendre, que ces vautours qui guettent et me nuisent, m’empêchent d’avoir confiance en quelqu’un et surtout en un homme. Trois hommes pervers dans une vie, c’est inhumain et trop lourd à porter…

Je vous écris à vous mes semblables, à vous qui comme moi pour ne pas crever, doivent tenter de consoler en eux cet enfant bafoué. Serrons-nous les coudes, nous LES ENFANTS ECORCHES ET MEURTRIS DANS LEUR INNOCENCE.

kkk