Ils ne pourraient pas dire qu'ils ne savaient pas !

Témoignage Publié le 17.12.2009
IMG_1759-714728Le combat d'une mère pour protéger son enfant « avant », pour que les faits ne soient jamais avérés. Cela fait si longtemps que je voulais vous raconter où j'en suis, c'est tellement long à raconter, et pourtant je suis « en amont » de la catastrophe, et je lutte pour y rester. Je voulais écrire ce témoignage pour le partager avec vous, recueillir vos impressions, vos conseils. Mais je voulais aussi qu'il contribue à aider les mères qui n'ont pas vu, qui n'ont compris que trop tard. Je voulais leur dire que même lorsqu'on sait, on a beau être persuadée du danger, et avoir des éléments factuels, dans mon cas ce sont des mails et une vidéo, la justice est tellement aveugle et sourde, on se heurte à des murs, et la justice ne fait rien tant que l'irréparable ne s'est pas produit.
Je suis séparée du père de mon fils depuis ma grossesse il y a presque 4 ans. J'ai dû m'enfuir de Paris pour me réfugier en province où se trouve ma famille, afin d'échapper à son emprise et au harcellement qu'il me faisait subir durant la grossesse. Mais surtout pour protéger mon fils des penchants pédophiles que son père m'avait avoué. Celui-ci a tenu à plusieurs reprises des propos révélant son attirance physique envers les petits garçons, propos qu'il a confirmé avoir tenus devant le Juge aux Affaires Familiales et les experts qui l'ont interrogé.

C'est très long à raconter, je vais poster dans le forum le détail de mon combat qu'il m'a fallu 8 pages pour décrire. Mais en résumé j'ai donné à la justice trois éléments importants qui permettent de se faire une idée sur le danger qu'encourrait mon fils, si je le lui laissait les vacances et weekend mensuels auxquels le jaf lui a donné droit :

Il s'agit de deux mails produits en justice où l'on peut lire que :

- le petit garçon de xx, son ex-compagne, « se frottait contre son sexe » et le « faisait bander », auquel il ajoutait « je préfère les petits garçons c'est eux qui me font bander »

ainsi qu'un mail d'un de ses amis qui lui écrivait :

- « ...STP ne me tente pas de rapporter les propos que tu m'as tenus sur le fils de xx : le faire fumer à 8 ans, le foutre à poil sur tes genoux, bander...»

Il s'agit ensuite d'une vidéo prise en caméra cachée lors de ses visites à mon fils où on le voit avoir un comportement équivoque vis à vis de lui rappelant les propos tenus sur le fils de son ex-compagne qui se « frottait à lui ». Je l'ai envoyée à la Cellule de Recueil des Informations Préoccupantes CRP qui l'a immédiatement transmise aux autorités judiciaires.

Tous ces éléments n'ont pas suffi à alerter ni la police, ni la justice, parce qu'il n'y aurait pas assez de « faits avérés » sur mon fils. Sans tenir compte du danger réel que mon fils encourt, un droit de visite et d'hébergement a été octroyé à son père, y-compris la nuit, lors des week-end mensuels et lors de la moitié des vacances scolaires. Seul bémol imposé par le Juge aux Affaires Familiales, la présence obligatoire de la grand-mère paternelle jusqu'à son anniversaire de 4 ans. J'ai saisi la cour d'appel et je suis actuellement en attente de l'audience et du jugement. Mais dans cette attente refusant de confier mon enfant à son père en dehors d'un lieu médiatisé, je me trouve dans l'illégalité lorsque je commets le délit de non présentation d'enfant.

Son père a porté plainte contre moi dès le premier refus de présentation en juillet 2009 (premier refus en 34 mois!) sans tenir compte des propositions que je lui faisais de voir son enfant en dehors des heures de coucher (sieste et nuit), ce qui m'a valu d'être interrogée par la Brigade des Mineurs, ainsi que le service du Tribunal pour enfant.

Son avocat a même réussi à obtenir que le concours de la Police lui soit accordé lors de mon second refus en septembre 2009, où la police est venue tambouriner à ma porte et a interrogé mon voisinage. Un appui très zélé de la police, ne tenant absolument pas compte des courriers que j'avais pourtant adressés 3 semaines plus tôt au Substitut du Procureur pour l'alerter sur le mail que j'avais reçu au sujet du fils de son ex. Je n'ai obtenu aucune réponse à ce jour d'aucun des services, et par conséquent je n'ai pas pu démonter les mécanismes de mensonges qu'il a instaurés pour se justifier de ces propos.

J'ai également déposé une requête en septembre auprès de la Cour d'Appel pour demander la suspension provisoire de son droit d'hébergement dans l'attente du résultat de l'appel, requête dont j'ai été déboutée, au motif notamment qu'il « ne saurait se déduire des seuls courriels …. la réalité d'un comportement pédophile... »

Aujourd'hui la Justice et la Police ne prennent toujours pas en compte la gravité des propos tenus, et la seule réponse qui m'est apportée est que dans l'attente de faits avérés sur mon fils aucune protection ne lui sera accordée. Je me trouve alors dans une situation alarmante et totalement absurde, où je suis seule à protéger mon enfant, afin qu'il ne soit justement jamais victime de faits avérés, et suis désormais hors la loi, ayant déjà 9 plaintes déposées à mon encontre. Tous les interlocuteurs policiers et judiciaires que j'ai rencontrés me rendent coupable de protéger mon enfant, tout en me demandant d'être vigilante et de continuer à me battre.

Absurde, totalement absurde.
Nous en parlons
F
faitsavérés
Publié le 18.01.2010
Inscrit il y a 15 ans / Actif / Membre

j'ai reçu à Noël une convocation pour comparaître en correctionnelle le mois prochain pour le délit de non présentation. Je suis sidérée par le zèle de la justice à mon encontre. C'était vriament la première fois en 34 mois que je refusais de laisser mon fils aller à l'hotel avec son père. Je ne refusais pas de le lui présenter du tout, puisque je lui proposais de lui laisser après la sieste, sans moi, jusqu'au soir. C'est bien précisé dans la plainte. Mais je suis fautive car il avait le droit de le prendre dès 9h du matin. Un zèle incroyable quand il s'agit de me faire peur, par contre tous les courriers que moi j'ai adressés au procureur pour l'alerter son restés sans réponse. Ainsi quand j'ai reçu le deuxième mails, celui qui parle du fils de son ex avec ces propos explicites "le faire fumer à 8 ans, le foutre à poils sur tes genoux, bander", je l'ai immédiatement transmis au procureur, en demandant si une enquête allait être ouverte. C'était le 14 aout, je n'ai jamais reçu de réponse à ma lettre en dehors de l'accusé de réception de la poste. Et quand j'ai essayé d'appeler la brigade des mineurs pour savoir si une en^quête était en cours, on m'a répondu que cela ne me concernait pas puisqu'il s'agissait d'un autre petit garçon que mon fils. Donc 5 mois après, je ne peux toujours pas savoir si quelque-chose a été fait.
Je vous tiendrai au courant de la correctionnelle, c'est le 9 février, à bientôt