Automutilation Il existe plusieurs manières de me faire du mal : me couper, me griffer, m’arracher la peau.
J’ai recours à ces pratiques pour me soulager de la douleur et des sentiments de culpabilité, de honte. C’est comme une manière d’exprimer mes sentiments inacceptables par la douleur et les gestes ce que je ne peux pas exprimer par la parole, par les mots. Cela me permet de faire face à mes émotions négatives que j’ai envers moi-même. J’ai terriblement honte et je suis humiliée par mon comportement. C’est comme un cercle vicieux : je vais mal, j’ai peur de parler alors je m’automutile et en même temps, je ressens un sentiment de honte et je ne peux pas en parler car je me sens coupable d’agir d’une telle manière et de plus, plus je me sens coupable moins je veux en parler.
Souvent, je ne sais pas pourquoi je m’automutile et je pense être déséquilibrée ou bien encore folle. J’ai toujours ce sentiment de culpabilité présent. Face à la douleur, l’impuissance, la culpabilité et la honte, la seule solution qui me paraît possible pour me soulager est l’automutilation. Elle m’apporte comme un soulagement et une paix intense par rapport à mes angoisses. Elle permet de m’éloigner également des souvenirs douloureux. A travers la douleur de mon corps, je recherche la sensation de me sentir vivante. J’extériorise et soulage ainsi mon stress ou mes angoisses intenses. Cela me permet également de verbaliser un sentiment d’insécurité. J’éprouve le besoin de me punir ou de punir le mauvais moi.
L’automutilation permet d’anesthésier ma souffrance psychologique. J’ai un sentiment de culpabilité depuis toujours et une grande colère dirigée contre moi-même vu mon incapacité et mon impuissance à n’avoir pu résister à toutes mes agressions. Comme il n’y a pas de mots pour exprimer mes souffrances, je me défoule sur mon corps. Lorsque je me mutile, je ne ressens pas de douleurs. La douleur apparait plus tard. L’acte d’automutilation est devenu au fil du temps comme une auto dépendance. Ça me fait mal, oui mais… ce n’est pas forcément une douleur violente, mais plutôt une douleur agressive. Tant que la douleur est présente ou que j’ai conscience de la douleur, certes j’ai toujours mal, mais je suis aussi comme anesthésiée.