La mort dans l'âme
Témoignage
Publié le 19.03.2010
Je ne sais pas si je vais être comprise mais je sais que je serai peut-être lu. En tous cas, cela me fait du bien d'écrire ces quelques mots. Voici mon histoire ... C'était pendant l'été 1992, cet été où toute ma vie a été basculée. Martniquaise, âgée de 11 ans, je suis partie en vacances à PARIS avec mon petit frère chez la soeur de notre mère. Je l'adorais ... Un jour, alors qu'elle était partie travailler, mes deux cousins et mon frère regardant le club Dorothée à la télé, il m'a prise à part pour me demandé si je voulais encore être plus forte à l'école. Bien que j'étais une élève déjà brillante, j'ai voulu l'être encore plus.
Pour ce faire, il fallait que j'écrive sur un bout de papier, mon nom et mon prénom, qu'il mettrait au cimetière pour invoquer les esprits. C'est un homme qui fait de la magie noire mais à mon âge, qu'est-ce-que cela signifie après tout !!!! Le lendemain, il m'a fait venir dans la salle de bain, à l'intérieur, se trouvait une chaise et une corde violette. Il a fermé la porte à double tour et il m'a dit, si tu ne le fais pas, je vais faire du mal à ton frère. Est-ce-que j'avais le choix? Il m'a demandé si j'avais déjà vu un film X. Je lui ai répondu que ce n'était pas de mon âge.
Là, il m'a arraché mes vêtements et je me suis retrouvée nue comme un vers. J'ai eu un petit cri mais les portes de la salle de bain et du salon étant fermé et les garçons regardant la télé, personne ne m'a entendu. Il m'a gifflé et il m'a dit que si je ne faisais pas tout ce qu'il voulait, il ferais du mal à mon petit frère âgé de 7 ans. J'ai obéis. Il a noué sa corde autour de ma taille. Pourquoi? Jusqu'à ce jour, je ne le sais toujours pas. Il a commencé par me caresser puis m'embrasser. Je pleurais. Et puis, il m'a d'abord introuduis des doigts puis il m'a pénétré sans protection et sans délicatesse. J'ai eu une douleur vive qui m'empêchait de respirer. J'ai saigné. J'ai dû tout nettoyer et il m'a dit, tu peux aller regarder la télé.
Mon cauchemar ne s'arrête pas là. Je lui ai dit le lendemain que je ne voulais plus continuer et là, il m'a embrassé et m'a dit que pour tout annuler il fallait refaire une séance. Une séance comme il appelait ça. Pour me délivrer de tout cela, j'étais obligée de recommencer. Je n'avais pas le choix car il a encore menacer mon frère. Je n'ai jamais abordé ce sujet avec mes parents, de peur de les anéantir. Maintenant, j'ai 28 ans. J'ai enfouis ce secret pendant longtemps, trop longtemps. Pourquoi?
Mon oncle m'avait dit que si j'en parlais, je deviendrais folle. J'ai l'impression de le devenir tellemnt cette histoire me hante. Il a pris mon âme, ma vie passée, présente et future. Je suis célibataire et j'aimerais fondé ma propre famille mais je ne trouve personne.J'ai l'impression d'être tellement salis que tout cela se reflète sur moi, que cela se it sur mon visage. Je meurs à petit feu. J'ose maintenant en parlé car il y a prescription. Je ne voulais pas une action en justice pour protéger ma famille. Une action en justice pourquoi? Pour me sentir encore plus humiliée? Pour qu'il m'achève? Pour qu'il nie les faits? Quelles sont les preuves? Je pense que ma tante est comlplice de tout cela. Pour moi, elle est au courant. Le pire, c'est que je le vois toujours pour ne pas éveiller les soupçons de ma famille. J'ai décidé aujourd'hui de toujours trouvé un alibi pour ne pas le revoir.
Tous les jours, je souhaite qu'il meurt dans d'atroces souffrances. Je me vois à son enterrement, sur sa tombe à rire et à siroter du chapagne et en disant : "mon bourreau est mort" Je n'ai jamais fait de tentatives de suicide mais je pense toujours à finir avec la vie, du moins ne serait-ce que pour effacer ces démons qui me hantent depuis presque 18 ans. Que faut-il que je fasse? Que je mette fin à mes jours pour trouver la paix intérieure? Aidez-moi à trouver des réponses, s'il vous plaît? J'ai commencé à avoir des relations sexuelles qu'à l'âge de 22 ans.
J'ai raconté mon histoire à mon copain mais il m'a quitté prétextant que comme j'étais noire, sa famille refusait cette relation. J'en ai parlé à trois autres amis un gendarme, un policier avec qui j'ai eu une relation épistolaire mais ils m'ont quitté. Quand j'ai une relation sexuelle, il faut que je sois dans le noir. Vous savez, je ne me déteste pas, je ma HAIS ... Je hais ce corps dans lequel "j'habite". On dit que le bonheur vient à qui sait attendre. N'ais-je pas attendu assez longtemps et souffert assez? Aujourd'hui, j'ai pris un rendez-vous chez un psy, rendez-vous le 26 mai 2010. J'avais envie d'en parlé là maintenant, tout de suite. Est-ce-que le 26 mai j'en aurait encore envie? Merci d'avoir pris le temps de me lire. M E R C I
Bonjour
Sincèrement, tu as bien fais de commencer à écrire ici. Et tu as aussi bien fait de prendre un rendez-vous avec un psy. Tu sais quand on en parle autour de soi, ça fait peur aux autres et souvent les gens ont des réactions inappropriées, car ils ne savent pas ce que ça entraîne comme dégâts et puis ça leur fait peur, et quand ça fait peur les gens se sauvent. Un psy, ce n'est ni quelqu'un de ta famille ni quelqu'un de proche, et c'est bien là tout l'intérêt. Il sera là pour toi, pour t'aider à comprendre ce que cela à provoqué en toi, et pour t'aider à te reconstruire. Tu es jeune et moins tu attendras pour te libérer de tout ça plus le chemin sera court vers la vie, la vraie vie! Celle ou tu pourras rencontrer des gens avec qui tu te sentiras bien, avec qui tu pourras construire quelque chose de beau. Je suis une victime moi aussi, j'ai 52 ans, je suis en thérapie et crois moi, si j'ai un regret c'est de ne pas avoir su me libérer de tout ça beaucoup plus tôt. Plus tu trimbales ces choses longtemps plus c'est dur de s'en libérer, mais c'est toujours possible, il faut y croire, même si le chemin est long! Le 26 mai n'est pas si loin; 1 mois, ce n'est pas long, allez courage, tu verras c'est le premier pas qui est parfois difficile à franchir, mais toi tu as déjà fait ce premier pas puisque tu as pris ton RV!