Les flash-back

Témoignage Publié le 16.05.2025

J’avais 22 ans quasiment 23 quand j’ai les premiers flash-back de mon agression.

Bien que des sensations auraient pu me faire comprendre ce que j’avais subi avant. Lorsque des garçons qui me plaisaient mettaient leurs mains sur mon corps, j’avais/ai souvent un malaise, une sensation que ce n’étaient pas LEURS mains. Et je ne comprenais pas cette sensation. Jusqu’au jour où mon cerveau m’a remonté quelques images, quelques souvenirs. J’ai mis du temps à intégrer l’information. J’ai ressenti de la COLERE, de la HONTE et même de la CULPABILITE (que je ressens encore parfois, même si c'est la colère qui prédomine). Pourquoi est-ce qu’on ressent de la culpabilité et de la honte ??? C’est pas à nous les victimes de ressentir ça !! Je n’en ai pas parlé au départ, je l’ai gardé pour moi, à l’exception d’une amie avec qui j’étais lorsque les images sont revenues.

J’ai préféré l’éviter, lui parler le moins possible. Mon véritable souhait était et est toujours de ne plus avoir de contact avec lui. Mais difficile à faire quand votre agresseur fait partie de la famille. Depuis quelques temps j’ai laissé ma colère et ma rancoeur prendre la parole quand il était le sujet de la conversation, je ne cachais plus le fait que je le déteste. Nous avons été invités à un événement familial, il y a quelques semaines, et mes parents avaient prévu que nous dormions chez cette personne. Mais je leur ai signalé que je n’irai pas là-bas, quitte à ne pas voir les autres membres de la famille, tant pis. Je ne voulais pas me retrouver face à lui, dans CETTE maison. J’ai parfois l’impression d’être encore la jeune fille de 12-13 ans quand il est là. Celle qui ne connaissait rien à la sexualité, je n’y avais jamais été confrontée. Celle qui a peur, celle qui est tétanisée et qui ne peut plus bouger. Je revois ses sales mains sur moi, sur mon intimité, lorsque nous étions seuls, quelques minutes lui suffisaient… Je l’ai en horreur, son nom, son visage m’angoissent. Et je ne sais plus quoi faire aujourd’hui…