Monsieur le Président, le Tribunal de Grande Instance de Pontoise, après avoir condamné mon agresseur et violeur à 8 ans de prison ferme, m'a redonné mon Honneur et ma Dignité le 16 octobre 2009. Monsieur le Président, le Tribunal de Grande Instance de Nanterre, après avoir acquitté mon agresseur et violeur, m'a repris mon Honneur et ma Dignité (pour ne pas dire foulé au pied) le 28 janvier 2011.
Monsieur le Président de la République
Palais de l'Elysée
55, rue du faubourg Saint-Honoré
75008 Paris
le 31/08/2011
Monsieur le Président de la République,
C'est en tant que survivante d'un pédophile que je me permets de vous écrire. Ma démarche n'est pas aisée et pourtant tout me pousse à vous faire part de mon témoignage, du parcours du combattant, de tout faire pour que mon agresseur, mon bourreau, soit jugé, reconnu coupable et mis en prison afin qu'il paye sa dette.
Pendant plus de 10 ans, je n'ai pas lâché et je n'abandonnerai pas.
Comment est-ce possible qu'un criminel soit en liberté ? Comment dormir la nuit quand un pervers peut recommencer en toute impunité sur d'autres enfants quand je sais toutes les conséquences et souffrances que cela engendre dans une vie, dans une famille ?
Les séquelles je dois vivre avec chaque jour et jusqu'à ma mort. Pas mon bourreau. Il est déjà difficile de supporter 10 ans de procédure. Il est insupportable et inacceptable que les criminels, comme mon bourreau soit libre, acquitté.
Monsieur le Président, je vous invite à tout faire pour qu'en France, les victimes de pédophiles soient traitées correctement par tous les corps de métier que nous rencontrons au cour de notre vie. Monsieur le Président, je mérite, nous méritons, que notre honneur et notre dignité soient respectés. Voici une liste non exhaustive de quelques-uns qui ne savent pas, ne font pas leur devoir de citoyen, ou ne remplissent pas leurs devoirs d'adultes et de professionnels quand ils se trouvent face à une victime de pédophiles : médecin, psychiatre, infirmière, infirmière de lycée, assistante sociale, une députée, professeur, proviseur de lycée, avocat, juge d'instruction, gendarmerie, enquêteur de proximité, Président de la Cour d'Appel.
Ce sont entre autre ceux qui ont mis des obstacles au lieu de faire la lumière sur la vérité afin que Justice soit rendue. Et cela pour une raison simple : ils n'ont pas reçu de formation spécifique. D'autres n'ont pas de moralité ou sont dépourvus d'éthique ou du sens de la solidarité, mais c'est un autre problème.
Monsieur le Président, le Tribunal de Grande Instance de Pontoise, après avoir condamné mon agresseur et violeur à 8 ans de prison ferme, m'a redonné mon Honneur et ma Dignité le 16 octobre 2009. Monsieur le Président, le Tribunal de Grande Instance de Nanterre, après avoir acquitté mon agresseur et violeur, m'a repris mon Honneur et ma Dignité (pour ne pas dire foulé au pied) le 28 janvier 2011.
Monsieur le Président, mon bourreau a fait 7 mois de prison puis a été en liberté conditionnelle sur l'application du droit au sens strict : il avait fait appel, avait un domicile, s'était toujours présenté aux convocations. 7 mois au lieu de 8 ans !
Je ne vous demande pas de changer quoique ce soit au verdict évidement mais de tout mettre en œuvre – comme je l'ai fait en remplissant mon devoir – avec les différents Ministères, pour que les moyens soient donnés afin que les professionnels de la Justice puissent faire leur travail jusqu'au bout.
Il est impossible de parler de l'avenir d'un pays, de parler de paix, si le mot Justice ne prend pas tout son sens. Ne pas agir, ne pas prendre soin des enfants de notre pays, cela coûte cher, à tout le monde.
Monsieur le Président, veuillez agréer mes salutations respectueuses. Je reste à votre disposition si votre cabinet ou l'un de vos ministères souhaite de plus amples informations.
Survivante d'un pédophile.