Dans un cul de sac. Bonjour,je suis David, j'ai 38 ans et je viens témoigner de ce qui m'est arrivé. Je veux discuter avec d'autres personnes qui aurai vécu ce que j'ai vécu, essayer de me dire (me convaincre c'est pas facile je suis terriblement indépendant) que ce n'est pas ma faute alors que je me sens terriblement coupable de ce qui m'est arrivé.
Mon agression sexuelle suit la ligne directrice de ce qui m'est arrivé. Pas là au bon endroit ni au bon moment, 5 tentatives de suicides plus tard le constat est le meme ...
J'ai subit des violences de mon géniteur, de mon enfance jusqu'à l'age de 14 ans. Après, mes parents ont divorcés et je ne l'ai plus revu qu'a de rares moment.
J'ai été élevé « à la dur » comme on dit, baffes, coups, ceinture; rien ne m'a été épargné tout ca pour mon « éducation » ... peut etre est-ce cela qui m'a rendu si passif dans ma vie.
Comme l'impression que tout échappatoire est impossible dans la vie normale ... peut-être est-ce pour cela que j'adore les drogues, surtout, les plus fortes, cela me fait prendre conscience que j'existe et me fais oublier tout ce qui c'est passé ... pour un moment de détente et peu importe les conséquences. Je suis désolé, j'ai chercher beaucoup de médicaments procurant cela et mis a part le valium bien chargé, j'ai rien trouvé.(là,je suis sous norset et zyprexa)
Ma mère s'est remis avec quelqu'un par la suite et c'est cette personne là qui m'a fait des attouchements sexuel, a essayé de me violer chez lui. (Je le voyais comme un ami de la famille, en quelque sorte un papa amical. ). J'en suis parti et, vous le croirez ou pas ... et bien, quand je suis rentré à la maison chez ma mère, je ne me souvenais de rien ... je ne m'en suis souvenu que 5 ans plus tard ...a l'occasion d'un anniversaire bien arrosé.
Je n'ai rien dit a ma mère, rien a personne. La plupart ne l'ont appris qu'après.
Malgré que ma tête refusait de voir, mes yeux comprenaient que je n'étais pas un cas isolé. Je le voyais « tourner » autour de mes potes, faire les même mimiques, avoir les même mots a double sens qu'il avait eu avec moi.
8 ans plus tard, au bord du suicide, ne trouvant aucune solution pour tirer un trait sur ma vie, j'ai porté plainte. Je savais qu'il avait des armes chez lui et que, peut etre, s'en servirait-il contre moi avant que cela ne soit contre lui ... c'était une solution honorable a mes yeux. Apres tout, j'étais complice par inaction, je voyais ce qui se passait et ne faisait rien.
Il ne m'a pas tuer avec une balle mais avec une lettre ... m'accusant de l'avoir tué pour « presque rien » ...
En 2001-2003 et 2004; je me suis fait agressé dans la rue par un déséquilibré et comme il habitait mon quartier, il me tappait dessus pour que je retire ma plainte d'agression ( chose que je n'ai pas fait).
En 2005, j'ai fait une grave dépression. 5 Tentatives de suicide, deux hospitalisations et une copine qui m'emfoncait en me traitant de faible ( vous inquiétez pas, j'ai mis du temps pour la virer, mais je l'ai viré).
Et maintenant ? ... maintenant ...
aujourd'hui, j'ai peur d'avoir des enfants, peur de refouler sur eux ce que j'ai toujours gardé pour moi.
Je sais, c'est pas La solution que de boire et se droguer ... mais ... c'est une solution et quand la seul solution que tu vois c'est de te pendre et bien cette solution .. tu la prends, bien content qu'il y ai au moins une solution au lieu de la mort.
Cette lettre m'a épuisé, je continuerai plus tard.
Ma lettre est en modération
Bonjour David,
C'est avec une grande force que vous êtes entrain de revenir des profondeurs de l'enfer en faisant courageusement le bilan de votre vie : prendre conscience d'un cul-de-sac, c'est prendre conscience je pense que c'est là que s'arrête tout votre enfer : à ce cul-de-sac qui en est la limite. Et donc, peut-être est-ce un élément positif dans le sens où vous savez pourquoi c'est le cul-de-sac et donc les décisions à prendre pour "traverser" définitivement ce cul-de-sac et aller vers la clarté.
Votre géniteur était si violent, si dur que vous ne pouviez absolument plus rien exprimer, que vous en êtes devenu soumis, effacé, n'ayant plus de repères pour plaire normalement, sainement, à un père, pour devenir un adolescent heureux de trouver sa place parmi les adultes en se référant intérieurement à un papa normal, sain .
Ce comportement de votre père vous a mis dans un tel état de tout subir que vous n'avez pu sortir de ce mode de fonctionnement, vous attirant des maux, vous projetant malgré vous dans des situations de destruction, de rapports destructeurs. Passif oui, mais parce que l'enfant qui est en vous ne pouvait pas se comporter autrement sous la violence du père et cela était resté votre seul comportement possible : boire, se droguer c'est donner à ces substances je pense, en vous, le rôle du père.
Passif aussi vous ne pouviez que l'être puisque vous ne connaissiez pas d'échanges affectifs, émotionnels ni avec le père ni avec la mère elle-même dans un certaine galère.
Je ne vous trouve aucunement coupable en quoi que ce soit : il vous a fallu du temps pour devenir un homme, un vrai qui réagit face à son père et donc face aux agresseurs, à toute forme d'agression (jusqu'au viol)
Vous soulignez que vous avez viré la copine parce qu'elle vous avait traité de faible : c'est bon signe : vous nous faites ainsi comprendre que vous avez réagi en fait intérieurement aussi à ce père qui vous avait malgré vous condamné à paraître faible : vous avez besoin d'être en relation équilibrée où l'autre ne domine pas, où vous n'auriez pas non plus à rester sans votre mot à dire, et où vous n'auriez plus à craindre de devenir agressif à votre tour.
Si vous exprimez la peur d'avoir des enfants, c'est que vous imaginez en avoir : c'est un bon pas. Si vous exprimez la peur de les maltraiter, c'est qu'un ressort en vous provoque un heureux retour sur un prise de conscience saine.
Tout ce que vous avez vécu est vraiment l'enfer, mais d'autres comme moi, en sont sortis de cet enfer : courageusement, nous devons accepter certaines séquelles à vie.
C'est à votre âge que j'ai commencé une thérapie qui s'est prolongée sur plusieurs années : j'ai gagné l'essentiel, une certaine sagesse.
Aussi je vous dis : allez-y, faites peau neuve avec tous ceux qui voudront bien vous aider (spécialistes médico-sociaux).
Laissez-les remplacer un peu le rôle du père qui fut hélas mauvais : accepter des bons soins, une bonne attention, une bonne aide, sachez aussi réclamer cette attention et votre place par rapport aux dégâts que vous avez subis. Allez-y, confiez-vous, parlez, mais sachez bien choisir les personnes qui vous écouteront, vous accordant votre vraie place dans le rapport à l'autre, enfin.
Vous espériez un ami, un papa amical : vous étiez trop jeune et surtout mal construit pour faire le bon choix : aujourd'hui vous trouverez des amis et un jour une amie se trouvera sur votre chemin dans votre lumière lorsque vous serez sorti des mauvais schémas répétitifs.
Voilà, je vous souhaite de pouvoir vous accrocher très fort malgré toutes les difficultés.
En espérant un jour de bien bonnes nouvelles sur ce site !