Etant petite, j'avais un très bon copain de jeux qui venait toujours en vaccances chez sa grand-mère, qui habitait ma rue.Mais pendant la période scolaire il n'était pas là ou même parfois pendant les vaccances il était absent. Je m'ennuyais beaucoup toute seule, mais heureusement, je pouvais aller rendre visite à mon voisin, l'AMI de la famille...qui ne ferait pas de mal à une mouche, sauf aux enfants...
Il était toujours très gentil avec moi. Un jour, je crois que c'était au début de mon CE2, c'est à dire à l'âge de 8ans (mes souvenirs sont encore très flous) il a commencé par de "simple" caresses sur mon sexe, et je n'ai pas su dire non. Par la suite les caresses se sont très vite transformées en geste beaucoup plus vulgaire, pour aller jusqu'à des fellations de lui vers moi, de moi vers lui. Je n'aimais pas ca, il y avait plein de liquide blanc qui sortait de son pénis et je trouvais ca dégeulasse, il me faisait mal, mais je n'osais pas dire non...
J'y allais de moi même, à chaque fois que je m'ennuyais ou que je me sentais seule. Je savais ce qui m'attendais, je savais que j'allais avoir mal mai j'y allais...Pourquoi? Je ne sais pas et je n'arrête pas d'y réfléchir, peut-être parce qu'il était présent quand je m'ennuyais, qu'il m'écoutait, peut-être parce qu'à chaque fois je recevais un livre, des pierres précieuses, ou plus simplement le coca que je ne recevais pas chez moi...Je ne sais la réelle raison qui m'a poussé à y aller mais cette attitude me dégoute!
Je ne sais combien de fois j'y suis allée, je crois que cela s'est arrêtée vers mes 11-12ans juste avant mes premières règles. Ca s'est arrêtée parce que pour la première fois j'ai su dire non! Pourquoi ce non soudain alors qu je n'avais jamais réussi à le dire auparavant? De cela par contre je me souviens parfaitement: il avait dit qu'il aurait bien aimé me "pénétrer", mais qu'il ne voulait pas le faire parce que sinon je ne serais plus "vierge". Je me souviens bien de cette phrase parce que je n'y avait rien compris: pourquoi me parlait-il de vierge alors que comme signe astrologique j'étais lion! Comprenant que le mot "vierge" signifiait autre chose que le signe astrologique, j'ai demandé à ma mère ce que cela voulait dire en le justifiant par une discussion à l'école entre copine.Dans sa réponse il y avait tellement de pudeur et de réserve qu'à ce moment là je comprie que tout ce qui c'était passé était mal, que moi je n'avais pas le droit d'aller chez lui pour faire ca.
Parler ne m'avait jamais traversé l'esprit, il m'avait tellement dit que c'était un secret, qu'il ne fallait pas le dire, parce que les autres ne comprendraient pas notre "amour", ou plutôt son "amour" pour moi.
Le jour où j'ai enfin osé lui dire non, il m'a répondu que ce n'était pas juste que lui m'aimait très fort , qu'il allait être très triste que moi je ne l'aime plus...
J'ai totalement oublié cette histoire pendant quelques années. Jusqu'au jour où, à l'âge de 15-16ans, j'ai lu un magazine pour ados et sous la rubrique "courrier des lecteurs" un ados parlait de son viole, à ce moment là une image de pénis m'est revenue à l'esprit. Bien évidemment, ce cauchemar m'est revenue en mémoire, mais sans aller trop loin dans les souvenirs. Je ne devais pas y réfléchir, car j'étais sale,sale d'y être allée moi-même, il fallait que j'oublie! Et j'ai effectivement réussi à le planquer dans un coin de ma mémoire. Ce bref rappel m'avait fait réaliser pourquoi mon père ne pouvait m'approcher, pouquoi il ne pouvait, et ne peut, me serrer dans ses bras comme un père peut serrer sa fille dans ses bras, pourquoi le simple faite de lui faire un bisou me dégoutait...
Il y a maintenant 3 ans, pendant les grandes vaccances, j'ai animé une colo. Il y avait une enfant de 9 ans qui n'arrivait pas à dormir parce que trois mois au paravant un pédophile s'était introduit chez elle et l'avait violé. Dans la même chambreune de ces copines, qui avait entendue l'histoire, éclata en sanglot parce qu'elle avait subi des attouchements par son oncle. Ces histoires m'ont fait revenir la mienne au grand galops. Depuis j'y pense souvent. Parler? Non ce serait avouer ce que j'ai fait. Et puis si ca se trouve cela ne pouvait être considérer comme un viole j'y allais de moi-même...Si ca se trouve je n'étais rien d'autre qu'une petite pute!!!
Alors que je pensais être la seule victime en position de victime j'ai vu une émission de TV, en février 2004, où Christophe Tison était l'invité. Je me suis rendu compte qu'il avait à peu près vécu la même histoire que la mienne. Je pensais que enfin j'allais être soulagé parce qu'enfin je pouvais me considérer comme victime. Mais non!!!!Bien au contraire depuis ce jour je n'arrête plus d'y penser. J'y pense chaque jour, chaque nuit, chaque secondes...
Le pédophile est encore aujourd'hui mon voisin. Je dois subir chaque jour son regard mal placée sur moi. Quand il est invité chez moi il s'arrange pour s'asseoir à côté ou en face de moi. Il arrive à me regarder dans les yeux mais pas moi. Il n'arrête pas de me faire des remarques ou des blagues déplacées mais: "qu'il ne faut pas prendre au sérieux c'est un bon plaisantin, c'est tout!". Le pire c'est que pour faire comme si de rien était je suis obligée de garder ca maison et il me paye des sommes faramineuses, qui sont peu pour lui parce que comme il me le dis biens:"il pourrait faire bien plus pour moi!"
Je me sens très seule et pourtant j'en ai parler à plusieurs personnes déjà, en règle générale des amies. Mais malheureusement il n'y en a aucune qui a le temps de m'écouter et je me sens vraiment horriblement seule.Pourtant elles savent que je vais très mal...
Je ne veux sutout pas que mes parents soient au courent. Je ne sais pas pourquoi mais je sais que je ne supporterais qu'ils le sachent...
Je sais que je devrais aller consulter un psy mais pour l'instant je n'en ai pas le courage.
Je remercie ceux qui ont lu ce message jusqu'au bout, et ceux qui ont inventé ce site!!!
Témoignage femme: Il m'aime...pas moi
Témoignage
Publié le 04.01.2007