Dans une ordonnance du 14 avril, le juge des référés du Conseil d’État, que Face à l’inceste avait saisi, a décidé de maintenir l’exposition du tableau « Fuck abstraction » au Palais de Tokyo, représentant une scène pédopornographique mettant en scène de façon explicite le viol d’un enfant. Notre association a décidé de ne pas poursuivre son action au pénal, mais de continuer à veiller sur ces sujets.
Nous aurons été jusqu’au bout, mais cela n’aura pas suffi pour lutter contre la banalisation de la pédopornographie. Le 14 avril, le Conseil d’État, saisi par Juristes pour l’enfance, notre association ainsi que Pornostop et Innocence en danger, a confirmé le jugement du tribunal administratif de Paris du 28 mars qui autorisait le Palais de Tokyo à continuer d’exposer l’œuvre « Fuck abstraction », qui montre pourtant explicitement le viol d’un enfant par un homme. Le tableau restera donc exposé jusqu’à la fin officielle de l’exposition prévue le 14 mai. Selon le Conseil d’Etat, il n’y a « pas d’atteinte grave à l’intérêt supérieur de l’enfant ».
Nous somme extrêmement déçus de cette ordonnance qui porte un coup définitif à cette affaire. Encore une fois, « l’intention de l’artiste », qui on le rappelle veut faire état des crimes de guerre perpétrés en Ukraine par l’agresseur russe, est érigée en totem. La liberté de l’expression encore une fois sanctifiée, au détriment de la protection des enfants. « La portée de la décision, qui est définitive, paraît assez grave dans la mesure où tout en constatant une « crudité extraordinaire », l’exposition du tableau est validée au regard de l’intention de l’artiste et des mesures de précaution », réagit notre avocat maître Mathieu Dahan.
Le Conseil d’État affirme même qu’« aucun mineur visitant seul l'exposition n'a été signalé et qu'aucun incident né de la présence d'un mineur devant le tableau en cause n'a été recensé », alors même que l’exposition n’est pas interdite aux mineurs et qu’aucun contrôle n’est réalisé à l’entrée. Et même si c’était vrai, on en revient toujours à la même question : est-il nécessaire de prendre le risque de montrer une telle œuvre à un mineur sans un réel accompagnement ? Voire lui montrer une telle œuvre tout court.
L’association Face à l’inceste a décidé de ne pas poursuivre son action sur le plan pénal, considérant que la justice français protège ce type d’œuvres, mais nous poursuivons notre combat sur le plan militant.