J'ai besoin de parler, d'écrire. J'ai besoin de comprendre. Je n'arrive pas à accepter. Il ne s'est rien passé. Aucun geste déplacé. Rien que des plaisanteries douteuses. Juste des choses vues ou entendues. Mon père qui tripote ma mère. Ma mère qui jouit la nuit.
Et moi, je n'existe pas. Je ne peux pas exister. Ca me fait mal tout ça, mais je ne peux rien dire. Ma mère ne fait rien. Mon père ne fait que plaisanter. C'est un rigolo, qu'est-ce qu'il y a de mal à ca?
Et puis il y a ces cauchemars. Cette peur que mon père vienne dans mon lit le soir. Ces nuits à fuir ma mère qui veut me tuer. Et encore aujourd'hui, quand je suis prisonnière de cette maison maudite où j'ai passé mon enfance, où je veux partir, sortir, vivre ailleurs, mais que je ne peux pas, j'ai peur de mon père, il est partout, il me voit m'enfuir, et je suis comme paralysée, impossible de fuir.
Aujourd'hui, je suis bien dans ma vie actuelle. J'ai grandi, j'ai parlé de tout ça avec la psy. J'ai un enfant, un travail, je vis très loin de mes parents, de ma famille.
et pourtant je suis désespérément seule. Je ne peux pas parler avec ma famille de ce qui n'a pas eu lieu. Leur parler, c'est être rejetée plus encore, passer pour une folle.
Ma psy m'assure que je n'ai rien inventé, que je n'ai pas l'esprit tordu d'avoir fait ces cauchemars. Et pourtant. Je doute.
Et puis, à qui parler? Qui peut comprendre que je n'ai pas été violée, mais qu'il me reste un arrière gout de je ne sais quoi. Qui peut comprendre pourquoi j'ai voulu me tuer toutes ces années, pourquoi je me suis coupé le bras, pourquoi je souffre encore aujourd'hui.
Est-ce qu'il suffit de parler pour soulager sa souffrance? Ou faut-il être reconnue comme ayant subi des choses. Reconnue, quand il n'y a pas de preuves et rien à raconter... Comment faire pour s'en sortir? Je me noie... Je suis mal, et j'ai peur de ne pas réussir à m'occupper de mon fils, à garder mon boulot. Il faut être forte. Et j'ai cette blessure dont je ne peux pas parler.
Au secours
Témoignage femme : rien ne s'est passé, et pourtant...
Témoignage
Publié le 09.11.2008
Bonjour,
J'ai une histoire similaire. Et çà a fait de gros dégâts sur ma vie et ç'est pas fini. Je comprends ce que tu vis très très bien. Ce n'est pas rien du tout.