J'ai un vide a l'interieur de moi. Je voudrais que tout s'arrete,tout quitter pour ne plus revenir et aller me fondre dans une autre vie. Je sais que je dois prendre courage et me battre.COMME LES GENS LE DISENT SI BIEN, il faut tourner la page. Bien sur, on peut la tourner je pense mais on ne peut la dechirer. Je suis completement perdue. Mes émotions et mes sentiments se font des noeuds que je n' arrive pas a denouer. Enfoui au fond de moi, il y a un mal qui me dévore de l'intérieur lentement. Une solitude extreme .
Des mon plus jeune age j'ai ete place en famille d'acceuil avec ma demi soeur ,6 ans et moi 4 ans.(peres differents). Motif:violences conjugales. Ma mere a recupere ma grande soeur et m'a abandonne en me laissant sur le carreau dans cette meme famille d'acceuil. Je revoyais donc mon pere tous les weekends et les vacances scolaires.
Mes premiers souvenirs remontent a l'age de 6 ans bien que ca a du commencer bien avant. En ce moment, beaucoup de flash me reviennent et jai du mal a mettre tout dans l'ordre. Cela a commence,par des attouchements et des caresses jusqua l'age de 9 ans environ et a ete beaucoup plus par la suite... sur cette meme annee,un ami proche de lui et voisin a fait de meme
Ce jour la, je devais lui apporter un colis, sa femme etait absente. Il m'a approche de lui ,a baisse mon short et ma culotte et il m'a viole avec son doigt. Pendant longtemps,je pensais que c'etait un attouchement comme si ca faisait une difference.etant deja viole par mon pere.encore aujourdhui beaucoup de gens pensent qu un viol se fait uniquement par le penis.ce qui est completement absurde.CE jour la ,je decida de parler de retour,chez ma belle mere.
Imaginer l'effort surhumain qu'il m'a fallu avec toute ,la honte indescriptible qui va avec pour parler. POUR AU FINAL,se faire insulter de tous les noms d'oiseaux qui existent et de sale menteuse. Je ne supporte pas ce mot SALE. Je me suis pris une gifle(je passe sur la violence physique). On m' a tue pour la troisieme fois. ET Mon calvaire a perdure des annees.
Je suis rentre de weekend, dans ma famille d'accueil et me tait. Personne ne fut trouble par mes cauchemars,mon somnanbulisme,mes maux de ventres terribles et mes mycoses et vaginites. Ma tutrice a ete interpelle par le fait que mes pyjamas revenaient toujours propres et bien repasses;elle afait le rapprochement avec mes troubles et me demanda qu'est ce qui se passe avec ton pere. Je lui repondis simplement mon pere fait l' amour avec moi;elle alerta la dass qui lui repond ne vous inquiete pas c'est le complexe d' oedipe.ma tutrice insista mais est reste pas comprise. Beaucoup de crises de larmes pour aller chez mon pere, cela a marchait 1 mois ma tutrice a fait en sorte que je ny aille plus. Bien evidemment,mon pere s'est plaind et ma tutrice a ete oblige de me laisser partir chez mon pere c'etait comme ca et pas autrement.
Il me faudrait encore des pages et des pages pour vous ecrire la suite. Mon pere est mort ilya quinze ans,jai jete cescendres au vide ordure. Cela ma apporte quelques annees de soulagement pour pouvoir vivre avec. J'ai beaucoup galere pour construire ma vie et dans le quotidien des petites choses qui sont la et me rapellent sans cesse que j ai ete viole par exemple. Si je trouve des petites pieces jaunes chez moi par terre je ne le supporte pas car la premiere fois ,il y avait des pieces jaunes par terre.
Aujourdhui jai tout pour etre heureuse mais l'inceste a agit comme une bombe a retardement et je suis en train de tout perdre car mon comportement en est modifie, mon corps ne repond plus. De tres grosses coleres,des sentiments refoules car le mal prend le dessus mon mari va me quitte car il est a bout et je sais qu'il a voulu m'aide. Je me decide enfin a debuter une psychotherapie,il est temps.
Veuillez bien excuser mes fautes dues à la spontanéité du coeur ! merci !
Bonjour ! Le combat courageux est votre quotidien depuis si longtemps déjà ! et quel courage ne vous a-t-il pas fallu pour supporter toutes ces épreuves dans une telle solitude, sans aucun repère familial stable, et, pire, sans soutien affectif familial ! Héroïque.
Heureusement que la tutrice a vraiment rempli son rôle de tutrice dans votre esprit : car l'entité familiale (père, mère, belle-mère), de voisinage (un voisin) ou amicale (un ami du père), et éventuellement sociale (la DASS), tout cela vous devint potentiellement synonyme d'abandon ou de trahison.
Lorsque vous avez tenté de parler d'abord à votre belle-mère, vous vous êtes attirée la foudre destructrice, lorsque votre tutrice a tenté de parler pour vous, vous vous êtes retrouvée complètement détruite socialement (Dass): ce que vous aviez vécu n'était pas vrai, donc comment donner un sens à ce que vous êtiez, êtes, fondamentalement si, fondamentalement, il était soutenu que vous ne seriez plus maître de votre esprit et de votre corps simplement parce que des autorités familiales, sociales, etc... ont décrété que tout était irréalité ?
C'est là l'étau qui comprime dans le non-être, dans l'impossibilité d'exister soi-même par son propre vécu !
Le complexe d'Oedipe, je connais la chanson, ma mère en fit un jour la trouvaille heureuse à travers des manuels et de dénoncer en moi cette problématique pour couper court à toute discussion gênante. Jusqu'à nier certaines manifestations comme infection vaginale très invalidante pour moi pendant quelques jours dans l'enfance.
Aujourd'hui, vous êtes dans une très très dure épreuve car vous sentez que vous ne pouvez plus vivre en ne sachant pas toujours vous reconnaître vraiment dans le miroir (le vôtre et celui dans les yeux de votre mari) et vous avez donc besoin plus que jamais de vous affirmer seule face à votre passé pour affirmez la personne que vous êtes. Exister.
Vous revivez sans doute la peur de vous retrouvez vraiment sans écoute, sans soutien, voire d'être prise pour une menteuse, une névrosée d'un simple complexe d'Oedipe.
Prenez bien conscience que ce vous venez de confier ici ne ressemble à aucun moment à du mensonge ou de la dérive de complexe d'Oedipe ! C'est votre vie, c'est vous, - et c'est pour cela justement - que vous entrez dans un processus unique en vous, bien réel, qui seul vous permettra de tourner la page.
Moi, pour lutter pour ne pas perdre pied face à mon vécu réel et donc à ma réalité présente (car tout se tient), je me suis raccrochée justement à tous ces symptômes qui ne s'inventent pas, psychologiques ou physiques, qui font partie du vécu et non de l'imagination.
Nous passons toutes, tous, ici par ces périodes atroces de doutes, de peur de ne pas être crus, car évidemment, les preuves physiques appartiennent au passé.
Mais les atteintes psychologiques que vous avez ressenties et que vous ressentez n'existent pas si les atteintes physiques n'ont pas existé, et elles sont impossibles à inventer.
Donc, il faut réécrire tout cela avec un psy, pour réaliser que vous pouvez êtes crue, soutenue dorénavant.
Vous en avez besoin, et se réapproprier son vécu, en vu de se réapproprier l'essence même de tout son être, cela ne peut se faire qu' en se réappropriant tout le ressenti, toutes les émotions.
Votre mari est à bout, car il ressent tout le tsunami en vous, mais peut-être la relation n'est-elle pas vraiment perdue. Un peu de recul peut-être. En tout cas, il faut savoir que dès que vous aurez commencé une thérapie, votre mari ou un futur compagnon n'aura plus la terreur de supporter seul tout le poids de ce que vous-même vous ne pouvez continuer à porter seule en vous : vous avez décidé de vous libérer vers un tiers, en commençant ici, alors, déjà, vous permettez à une relation amoureuse ou amicale de ne pas supporter toute une extrême souffrance en cours d'être réactualisée.
Votre fort sursaut courageux actuel est celui-là seul qui vous attirera des germes de bonheur, de confiance. Lorsque vous maîtriserez bien tout votre vécu, lorsque vous apprivoiserez bien en vous l'enfant abandonné et torturé, alors vous aurez en vous un ordre tel qu'il y a aura une place pour tout au bon moment, surtout au niveau des échanges avec autrui, alors la souffrance ne viendra pas vous troubler dans les meilleurs moments et vous saurez lui donner sa voix au moment opportun dans une relation alors équilibrée.
L'amour paternel et maternel vous a manqué mais vous verrez, l'Amour, le vrai, se manifeste dans la vie sous d'autres formes, en d'autres êtres, Il n'est pas la possession d'un père ou d'une mère, mais d'abord de qui se réveille pour l'accueillir véritablement en vue de le partager loyablement, pour l'épanouir et le partager en Bonheur.
Je vous souhaite de découvrir le bonheur d'une vraie confiance en thérapie.
Moi aussi comme d'autres ici nous avons dû apprendre à gérer nos limites surtout en couple.
Que le courage demeure votre principal soutien.