Disposée à témoigner

Témoignage Publié le 31.05.2018

Disposée à témoigner

Bonjour à tous et à toutes, et d'abord un grand merci pour les combats que vous menez.


Je suis d'accord pour témoigner, mais en tant que grand mère puisque c'est ma petite fille qui a été victime d'inceste au cours de l'année 2016. Ma fille, sa mère, est très impactée par la plainte classée sans suite. Elle accepterait aussi de témoigner. L'affaire est sur le bureau d'un juge d'instruction depuis septembre 2017 mais rien n'a bougé depuis... pas une convocation, pas un courrier, rien.

Je suis également bénévole à Enfance et Partage, et je vois passer des dossiers identiques à ceux de ma petite fille, qui sont eux aussi de façon invariable classés sans suite. Le schéma est toujours le même: plainte, audition filmée à la brigade des mineurs, expertise médicale et psychologique, éventuellement confrontation, puis classement sans suite.

Pourtant, même si le légiste découvre une caroncule et des traces de pressions des doigts au niveau des cuisses de l'enfant,
même si la psychologue experte affirme que l'enfant a pu être victime d'agressions sexuelles...
même si la psychologue du CMP qui suit l'enfant fait un signalement au procureur de la République...
même si l'enfant a des irritations vulvaires, des douleurs abdominales, des douleurs dans les jambes...
même si l'enfant fait des cauchemars, refait souvent pipi au lit...
même si l'enfant connaît des grandes crises de violence...
même si l'enfant dessine un monstre en forme de pénis...
même si l'enfant a un comportement sexuel inapproprié à son âge...
même si l'enfant lâche de temps en temps des choses effroyables comme : papa il appuyait trop fort sur ma zézette avec son zizi, c'est pour ça que j'aime pas me laver la zézette...
même si l'enfant dit que papa lui fait mal quand il lèche sa zézette...
même si l'enfant dit que papa prend des photos de sa zézette avec son téléphone...
même si, même si, même si...

Eh bien comme dans près de 90% des cas, la plainte reviendra classée sans suite !!! Et le père pourra fièrement et dans sa toute puissance redemander des droits d'hébergement et continuer à assouvir ses pulsions macabres. Et l'enfant ne sera donc jamais victime.

Car les enfants qui osent parler sont des menteurs ? A moins qu'ils ne soient tous victimes du fameux syndrome d'aliénation parentale qui n'existe même pas ? Ou bien souhaite-t-on protéger coûte que coûte une pratique tacite au nom de la présomption d'innocence ? Comment est-il possible de ne pas écouter ces voix d'enfants qui ont pourtant l'avantage de l'innocence et de la naïveté au contraire de leurs agresseurs qui eux, ont le pouvoir de la manipulation par l'intimidation, le chantage ou la culpabilisation ?

Je suis à votre disposition pour témoigner. Un grand coup doit être porté devant les médias car les gens ne se rendent pas compte de l'ampleur du désastre. Faire l'autruche ne sert à rien, sauf à encourager les prédateurs.

Je termine en pensant à cette petite fille de 12 ans, qui, s'est retrouvée enceinte de son beau père. 5 ans auparavant, elle avait dit être victime d'agressions sexuelles de la part de son beau père. Ce dernier avait été relaxé... Au final, cette petite fille a été violée pendant au moins 5 ans...

Complément publié le 03/03/2017

Le beau-père a été interpellé et placé en garde à vue. Il nie les faits. Selon le Parquet de D., l'homme a déjà été jugé pour agression sexuelle sur la jeune fille. C'était en 2011. A l'époque, il avait été relaxé par le tribunal correctionnel de D., relaxe confirmée par la cour d’appel en 2012. La justice n'avait donc pas cru à la version de la petite fille, âgée de seulement 7 ans.


bien cordialement
B.

Nous en parlons
R
ROXANE973
Publié le 15.03.2019
Inscrit il y a 8 ans / Nouveau / Membre

Je suis entièrement d'accord avec vous madame il y a pas de justice parfois on se demande si vaut mieux pas taire car se lancer dans un combat sans issue vous usera plus que :sad: