Douleur cachée au plus profond de soi : une amie?

Témoignage Publié le 23.01.2007
Un jour, alors que je n'avais que 8 ans et que je croquais la vie à pleine dents, tu as décidé de faire un bout de route avec moi. Tu t'es immiscée tout doucement, le plus délicatement possible au fond de moi. Toi, qui, en apparence invisible a fait en moi le plus de ravages inimaginables. Mais cela je ne l'ai compris que beaucoup plus tard. N'ayant que très peu d'amis (voire quasiment pas), tu as décidé de partagé ta vie avec la mienne. Jour après jour, le gout de vivre s'estompait, je me sentais distante par rapport aux autres enfants de mon âge. Ce regard triste et dans le vide faisait de moi une petite fille "à part", incroyablement à part.

Nous étions je dirais "les meilleurs ennemis", toi tu enpoisonnais ce que j'avais de plus cher, tu rongeais le tout plein d'énergie qui résidait en moi, ce qui naissait chaque jour, tu le détruisait. J'étais un mur, haut comme trois pommes, mais un mur, vide de toute émotion, cherchant à comprendre le pourquoi de tant d'incompréhension.

J'ai grandit petit à petit dans ma bulle que je cherchais par moments à percer, mais toi tu m'en empéchais. Pourquoi n'avais-je pas la chance de profiter de chaque instant qui passait comme les autres enfants de mon âge? Pourquoi étais-je sans cesse "rejetée" des autres? Parce que je t'avais fait mienne et jusqu'alors je n'acceptais plus que quelqu'un puisse s'intéresser à moi. J'étais totalement coupée du monde.

Pourtant j'étais bien vivante, mais tu avais emporté l'énergie que je possédais. Je t'avais fait mienne, nous étions inséparables.
Mais un jour, il a fallu que je me rende à l'évidence, tu étais ma pire ennemie, celle qui m'avait privé des simples joies qu'éprouvent les enfants.

O toi, petite douleur qui un jour est rentrée en moi, tu as grandi au fur et à mesure que je grandissais, toi qui pendant toutes ces années m'a tenu la main pour faire ce bout de chemin ensemble.
Toi, ma douleur, je tiens à te dire que désormais il est temps de se quitter. Tu as trop eu d'emprise sur moi, petit à petit nos liens se dénouent et nos chemins se séparent.

Désormais, tu devras t'en aller. Petit à petit, je reprend goût à la vie, ta présence est devenue insupportable étant donné que je ne reconnais pas que tu m'as habité pendant toute ces années. Honte d'avoir souffert pendant toutes ces années sans m'en aperçevoir, mais espoir qu'un jour tu t'en aille à jamais, pour pouvoir faire de ma vie ce qu'elle n'a jamais été.