Je me sens perdue. Jusqu'à quand?

Témoignage Publié le 06.09.2007

J'ai déjà écrit il y a environ deux mois maintenant, au moment où je découvrais à 45 ans, au détour d'un travail de recherche universitaire que mes parents avaient l'un été abusé sexuellement pendant deux ans à 18 ans et l'autre avait subi des attouchements à 10 ans. Mais au fil de mes lectures, de mes rêves et ...surtout de mes cauchemards, de ma réalité actuelle aussi, j'ai eu la certitude d'avoir moi même subi des violences par fellations. Réalité ou fantasme de petite fille? si oui par qui?

qui aurait pu trahir ma confiance d'enfant dans cette famille stricte, autoritaire, rigide où le martinet et la ceinture ont toujours été rois, où le moindre écart à la règle familiale a toujours été violemment sanctionné, où le sexe a toujours été tabou et satanisé?
Et puis de grands effondrements en larmes totalement incontrôlés à la suite de mots qui font écho, à des associations d'idées ... Des images qui arrivent encore et encore chaque jour ou presque ...un intense besoin de comprendre, de savoir qui, qui aurait pu oser?
Il y a maintenant 2 semaines, j'ai décidé de descendre passer un weekend dans ma famille pour poser des questions, écouter,...avec la peur de me tromper, le besoin mais aussi la peur de trouver la personne éventuellement en cause?
J'ai circulé de mes parents à ma tante et puis encore chez mes parents en avançant mille prétextes pour justifier de ma présence chez eux: nous avons évoqués des souvenirs "d'avant".
J'ai découvert que j'étais capable de me rappeler de flahs de la maison où nous habitions jusqu'à mes deux ans et demi! d'autres plus précis de la maison suivante jusqu'à mes cinq ans, à l'étranger,... des choses enfouies dans ma mémoire, d'un retour précipité en France à mes 5 ans,...
Et puis, en fin de weekend tout à coup l'image dans mon esprit de mon grand père paternel associée exclusivement à un canapé bas, une image inattendue qui me boulverse. Plus tard ma tante à qui je ne dis tout d'abord rien, me décrit quelqu'un dont elle se méfiait, avec un regard malsain et méchant, avec lequel elle mettait de la distance, me précise que ma mère était, à la réflexion ,exceptionnellement distante vis à vis de son beau-père...et là de nouveau je suis submergée, envahie... hier des "jeux de rôles" en psychothérapie de groupe, notamment sur le thème de la distance de sécurité de chacun...Je viens aussi de me rappeler tout à coup avoir cesser d'embrasser mes parents et ma soeur vers 10 ans malgré les punitions et que je l'associe au baiser de trahison, le baiser deJudas. Je viens de me rendre compte que ce grand père est décédé à ce moment là : je n'en sais pas plus.
Là, je pleure fréquemment de façon totalement incontrôlée, je n'arrive pas à me concentrer pour quoi que ce soit, mes explications lorsqu'elles me concernent sont confuses,...
out celà m'inquiéte: je me sens paradoxalement le corps désentravé, libéré mais je me sens aussi comme clouée au sol sans parvenir à avancer d'un côté ou de l'autre, incapable de travailler. je doute de moi encore plus qu'auparavent. Je ne sais pas combien de temps celà va durer, je ne sais pas si je vais arriver à passer à autre chose ni comment. Je me dis qu'il me faut peut être du temps , plus de temps que je ne pensais rationnellement avoir besoin mais jusqu'à quand tout çà?
Et puis il y a eu le médecin et ami de famille aussi que j'ai appelé, il sortait d'une communication d'avec ma mère : "on ne parle pas comme çà d'inceste, il ya toujours des secrets de famille enfouis auquels il ne faut pas touché"m'a-t-il dit d'un ton froid inhabituel. Et là j'ai ressentie une grande colère, une injustice car je n'avais accusé personne : j'avais juste demandé s'il y avait eu des histoires d'inceste dans la famille et là ma mère m'avait répondu très clairement et spontanément pour elle et mon père. Lorsque je lui avais parlé de mes ressentis, de mon questionnement pour moi, sans nommer personne, elle n'a pas semblé offusquée le moins du monde ce qui m'a étonnée pour une personne si prude!! et m'a aussitôt proposé "le plus naturellement du monde" de réfléchir avec moi compte tenu qu'il n'y avait que 3 personnes masculines autour de moi jusqu'à mes 5 ans (mon père, mon grand père et un ami de la famille).
Seules ma tante et la psychologue ne semblent pas trouve mes conclusions saugrenues.