Les mutilations me... Juste avant mes 9 ans, j'ai testé la mutilation. Je me souviendrais toujours ce jour là, et la paix que j'ai trouvé en me mutilant. J'avais été soulagée, j'avais l'impression que ma souffrance intérieure sortait enfin. C'est très vite devenu une drogue, mon échappatoire. On me faisait mal, il me fallait absolument le faire ressortir. J'avais enfin trouvé le moyen de laisser sortir des larmes, "mes larmes rouges". Je n'ai jamais cessé, ça fait maintenant plus de 20 ans que je me mutile avec des périodes de calme, puis des périodes intenses. Je n'ai jamais été à cours d'idées..... ni d'endroits.
J'ai toujours été capable de beaucoup, mais jamais les brûlures à chaud. Je me suis souvent fracturé des os, des coupures, des brûlures par congélations.... Ca vient toujours d'un coup. quand je me sens angoissée, quand le contrôle m'échappe, alors à ce moment là, ça me vient en éclair dans ma tête. Je trouve n'importe quel objet....Me faire du mal ne me fait pas mal. je ne ressens pas cette douleur là. C'est l'autre douleur qui est quant à elle permanente. Les seuls répits que j'ai, ce n'est qu'après un geste de mutilation. La souffrance intérieure sort pour quelques instants...
Parfois, je me fais vomir aussi...... toujours pour faire sortir ce dégoût tellement immense... Puis parfois, je n'en peux vraiment plus. Je suis très fatiguée de tout ça... J'aimerai aussi pouvoir trouver un autre moyen, mais je n'ai pas encore trouvé la solution adéquates pour faire sortir ce mal qui me ronge... Je voudrais pouvoir crier, parler, mais ça ne sort pas... rien ne sort... Je voudrais par moment dire : help, ça va pas, sauvez moi, j'ai envie de me mutiler... Mais toujours aucuns sons... Alors, je ne sais plus...
Radio Vivre : Interview de deux membres d' Face à l'inceste sur l'automutilation
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Le lieu de contrôle et le soutien social perçu dans les automutilations impulsives de l’adulte