Rememoré par l 'experience hallucinogène

Témoignage Publié le 19.12.2006
Bonsoir, j'ai 30 ans, j'ai ete violee, je ne sais pas a quel age, ca fait 3 ans que le premier doute est apparu, en flash pendant une crise d'hysterie ou schizophrenique. Et depuis j'ai souvent la memoire qui se remet en action, alors qu'avant cela je n'aurais jamais imaginer que ca aurait pu m'arriver.

La crise s'est passee a un moment ou je fumais enormement de marijuana, et aussi a la plus belle epoque de ma vie: rencontre avec un homme fabuleux avec qui j'ai pu m'ouvrir totalement, ou je me sentais pour la premiere fois comprise et avec qui j'ai finallement pu trouver le reconfort que je devais rechercher inconsciemment. Au moment de la crise, j'ai eu de violents maux au bas ventre et a mon sexe, je ne comprenais pas ce qui m'arrivais, pour me rassurer j'ai attraper le telephone et appeler mon ami qui etait a son travail a ce moment la, les premiers mots qui sont sortis ont ete: "je crois que j'ai ete viole par mon pere". Cette phrase cle que j'ai prononce pour la premiere fois a quelqu'un, je ne m'en rapelle pas. Je pleurais en appelant a l'aide. Mon ami a quitte son travail pour me rejoindre aussi vite.

Je n'avais jamais penser que ca aurait pu etre possible car je pensais que ma famille etait exemplaire, cette premiere crise a declenche par la suite une escalade de ce genre de crises inconscientes, ou je pleurais, redevenais une petite fille qui savait a peine parler, je sucais mon pouce energiquement comme un bebe qui avait besoin de se rassurer tout en tenant tres fort mon derriere qui me faisait horriblement mal, toutes ces crises qui ont suivies se sont deroulees face a mon ami, ou je dedoublais de personalite, je pense que je devais avoir entre 3 et 6 ans.

Mon ami en a deduit que j'ai ete violee par mon pere, et par mon grand pere, il a ete mon psy pdt ces dernieres annees, je ne voulais pas le croire pendant tres longtemps, car je n'y arrivais pas, et ca me faisait ´trop mal d'y penser. J'ai passer un long moment a lui en vouloir et le detester de m'avoir mis face a ce probleme, mais le pauvre n'y pouvait rien, il n'y avait qu'a m'observer pdt ces crises et n'importe qui aurait pu deviner facilement ce qui m'etait arrive. J'ecrivais bcp aussi a ce moment la comme de l'ecriture automatique, en me relisant il n'y avait plus a douter.

J'ai essayer d'en parler a ma mere, a mon pere, leur reaction a ete si etrange, ne correspondant pas du tout a ce que j'attendais de parents comprehensifs, je me suis decidee a croire que c'etait vrai sans aucune aide, ni de psy, ou de simples lectures sur le sujet. J'ai commence a revoire mon enfance, ou je ne voiyais qu'une petite fille triste, sans amis, sans aucune attention maternelle, pere alcolique et a problemes, mere inactive face a la violence du pere, mere absente, mere jalouse, mere complice. Je commencais a comprendre que je n'avais pas eu une si jolie vie. Les reactions de mes parents aujourd'hui confirment leur monstruosite du passe.

Je comprends aujourd'hui mes comportements de seductrices, d'hysterique obssessive, de victimisation face a mes bourreaux potentiels, mom attirance vers le morbide, je remarque des repetitions inconscientes, mes reactions defensives, mes angoisses, mon refoulement sexuel quand le desir de faire l'amour apparait.

Je suis seule avec ce probleme, quand j'ai decider d'en parler j'ai perdu tous mes amis, mes mots ont ete si violents qu'ils m'ont traiter de folle et preferer ne plus me revoir. Je vis en Allemagne aujourd'hui un peu en retrait de la societe, sans secu, sans travail fixe, sans assurance maladie, et ma famille vit tres loin de moi, a l'autre bout de la terre, je n'ai ni les moyens ni l'envie de me confronter a mes parents, mais mon etat depressif me montre qu'il faut que j'agisse et seule la haine contre mes parents, je dis bien mes parents car ma mere est autant coupable que mon pere, me fait ressortir de cet etat depressif.

Je me suis inscrite sur le site il y a 3 ans apres mes prenieres crises, c'est la deuxieme fois que je temoigne, je voudrais par ce temoignage expliquer que la drogue et le fait d'avoir trouver l'homme de mes reves (le prince charmant de mon enfance, le chevalier qui combattait le dragon et qui reveilla la belle au bois dormant) ont reveiller une partie de mon cerveau, et je voudrais par ce biais rencontrer des gens qui ont vecu la meme experience hallucinogene. Je sais que c'est difficile d'en parler dans cette societe anti drug mais je suis persuadee comme timothy leary l'expliquait , qu'a petite dose, la drogue ouvre un champ de conscience inconnu. Trop en abuser n'est evidemment pas conseiller et peut etre destructeur par la violence de la rememorisation chez des etres hyper sensibles. S'il faut avoir peur c'est des anti depresseurs comme le prosac qui maintient les gens dans un confort et qui leur evite de se battre reellement consciemment. Je ne suis pas contre les calmants, car les angoisses sont terribles et effrayantes, mais l'abus et l'addiction est encore plus horrible. Notre corps n'est pas une poubelle, la chimie est dangeureuse.

Je voudrais communiquer avec des personnes qui vivent la meme chose que moi, je n'ai pas envie de voir de psy, je pense que le meilleur moyen de s'en sortir est d'y croire, de ne pas oublier et surtout pas se dire a quoi bon, MAIS de communiquer enormement pour ne pas se sentir seule.

Je remercie les createurs de ce site de l'avoir fait exister, rien que de lire tous ces temoignages m'enlevent le poids d'etre seule, et ce truc de ne pas vouloir vraiment y croire. Le premier pas dans la guerison est d'etre sure de ce qui nous est arrive, pour pouvoir mieux le comprendre et l'accepter, et finallement pouvoir s'en detacher. Le passe est le passe, il faut apprendre a le digerer, le present est la vie alors il ne nous reste plus qu'a sourrir pour profiter de cette unique vie.

Bonne continuation a tous, je vous souhaite a tous du courage dans votre guerison.