Témoignage femme : un frère, un pouvoir je parle un début quelque ligne

Témoignage Publié le 10.07.2007
J’ai 28 ans, et je suis en vie. Aujourd’hui j’ai peur de mourir mais il y a deux ans de cela la mort était ma solution.
Aujourd’hui je ne veux plus mourir car je connais les mots, je n’ai pas la solution mais je connais les mots pour en parler. J’ai eu une petite thérapie, une association ou on vous enlève votre carapace et on vous laisse la en plan. Et deux ans plus tard pas je n’ai pas envie de mourir mais plus assez d’énergie pour survivre.

Pourquoi lorsque je regarde mon garçon, j’ai peur de devenir le vilain loup de ses cauchemars, pourquoi serait-il pour moi une proie, pourquoi lorsque je fais le bain de ma fille je prends soin de lui apprendre le plus rapidement possible à se laver toute seule, car j’ai peur. C’est comme un yaourt périmé de la vieille que c’est il passé en une nuit pour qu’il soit périmé. Et bien mon quotidien, que va-t-il se passer en une seconde pour que je ne devienne pas ce loup, ce bourreau qui lui me suivait dans la salle de bain, venait dans mon lit, partager ma tente en vacances……..

J’ai écris des poèmes, j’ai suivi une thérapie, j’ai parlé. Oui voilà, je me suis vidée et maintenant je vie avec. Je n’ai pas envie moi de vivre avec, j’ai envie que l’on me trouve une pilule qui me fasse oublié, qui me dise qui je suis, qui m’apprenne à vivre, j’ai envie de tout cela. J’ai le droit, non et bien non, Mademoiselle cela n’existe pas. Je sais docteur alors que dois-je faire ?

Je crois qu’il faut tout reprendre à zéro et faire ma thérapie moi-même, oui pourquoi pas mais comment, parler, écrire, discuter échanger, oui mais avec qui ? Je regarde sur un site web, rien dans ma région, en plus pour guérir, il vaut mieux être violé en région parisienne, que dans le Rhône, car rien ne s’offre à moi rapidement.

Eternelle question vous êtes en état de crise ? J’ai beaucoup de personnes dès fois trois personnes me demande si c’est le cas et je réexplique, je continue de perdre mon énergie, alors que j’aurai pu me passer dix fois sous le train, là quelqu’un répond. : (Je commence toujours comme cela) « bonjour, Madame, excuser moi de vous déranger, voilà c’est un peu compliquer et je laisse un blanc.. !! car on a beau préparer sa phrase, il y a toujours un mot qui ne sort pas, » Oui mademoiselle il faut m’en dire plus, donc je prend sur moi j’essaie, et là elle me dit je vous passe la psy Mme INTEL, ok j’attends et là une femme écoute mon histoire et me dit vous avez un calment chez vous des plantes de l’homéopathie et je lui dis oui madame et je raccroche après une brève conversation qui tourne presque à un conseil de mère fille, tu as pris ton homéopathie pour grandir. Et je raccroche presque gêner d’avoir déranger.

Et là je me dis alors ma fille, attrape le taureau par les cornes et décroche ton téléphone oubli, cette conne, et continue. Et là je m’aperçois qu’il faut appeler la dernière association du lundi au vendredi le matin, de 9H à 12H, mais moi je travaille le matin, je vais dire quoi à mon collègue qui partage mon bureau.

Donc voilà je suis fasse à moi-même, une fille dégantée, et une page blanche, alors je glisse quelques mots en vrac mais des mots, et je me dis pourquoi pas reprendre à zéro je découvrirais peut être des choses dans ma mémoire qui me fera avancer et je n’ai rien à perdre alors j’y vais.


C’était en 1988, je crois comme par hasard je ne me souviens plus des dates, j’arrive a expliquer cela car, je me dis plus je raccourcis le temps, moins j’ai souffert et aussi cela me permet d’oublier la première fois. Mais en fait la première fois je ne me souviens pas de mon âge, mais je me souviens de ce moment.

Pour me situer je me rappelle, la déchirure le couple de mes parents qui explosent, je me souviens que ma mère quitte mon père pour un homme dont la femme épouse mon père peut de temps, après. Cela peut être compliqué mais pour mes parents s’est naturels. Ils s’aiment, ils s’épousent, et tous va bien.

Mon père me présente ma future belle mère comme la mère idéale, je deviens la petite fille qu’elle n’a jamais eue. Mes souvenirs sont flous mais je me rappelle de faire un gâteau au chocolat avec elle, dans la minuscule cuisine de leur appartement, ce petit appartement. Il était mignon cette appartement la première fois que je suis rentrée dedans, une salle à manger, salon, petite cuisine un long couloir, deux chambres, ainsi qu’une salle de bain au fond de son long couloir. Je le trouvais immense, la tapisserie était atroce, mais je ne pensais pas que ce petit appartement serait le début de mon cauchemar.

Il était décidé de venir un week-end sur deux, je serais avec les enfants de Marie, ma belle-mère, et Mickael, le premier fils de mon père.
On y passait toujours des repas en famille, je ne connaissais pas cela, Maman désertait ce moment, car le travail l’occupait, donc j’étais heureuse de retrouver la nouvelle famille de mon père. Il y avait toujours du monde, la famille portugaise de ma belle mère était conviviale, chaleureuse, et m’avait accepté comme une propre petite fille.

J’avais deux nouveaux petits frères, et un grand frère que je connaissais très peu. J’avais vu Mickael a quelques occasions, mais mon père lorsqu’il était marié avec maman, le délaissait totalement et maman, ne voulait pas de ce garçon hideux aux yeux globuleux qui représentait tous à fait le personnage, de l’ex femme de papa.

Ma vie était plutôt sympa, une belle mère attentive, mais je la surprenais souvent d’être jalouse de l’amour que papa me portait, mais je ne faisais pas plus attention à cela. Peut être que j’aurai du cela m’aurait évité beaucoup de mensonges, de cachotteries et encore aujourd’hui.

Je pourrais dessiner les yeux fermés cet appartement, surtout trois pièces qui me donnent encore la nausée, les trois pièces de cet appartement trop petit.

Maman me donnait des vêtements chaque weekend end, les listaient sur un papier qu’elle collait sur le frigo et les comptabilisait à mon retour. C’était le rituel du dimanche soir 19H, avant de me dire bonjour, elle déballait mon sac. Je me rappelle que Maman, ne voulait pas savoir ce qui se passait, elle avait travaillé souvent tous le weekend end, et ne voulait pas savoir que papa et Marie m’avait fait passé un weekend end formidable.

Quel weekend end, je jouais avec mes petits frères que j’ai tout de suite adopter, je n’avais pas encore revu Mickael. Je savais que j’allais passer un autre week-end avec mes petits frères c’était rigolo, de les voir, un coup chez maman un coup chez papa, comme mes parents avaient fait échange de mari et femme, nous passions tous les week-ends ensemble.

En arrivant un samedi à 14 H, chez papa, Marie m’annonce que nous allons chercher Mickael à Lyon, je trouvais cela génial. Nous partions tous en R21, cherché Mickael. Je ne connaissais pas Lyon, nous arrivions en bas d’une immense cité, sonnons, et trouvons un appartement limite sale, une grosse femme et une chambre au fond de l’appartement. Une odeur de litière m’envahissait le nez, une nausée, et je le vis sortir de cette chambre, un ado, j’ai un frère ado. Il était costaud, gaillard, et c’est vrai maman avait raison il n’était pas très beau. J’imaginai un petit frère maigrelet comme Sylvain, le fils de Maman.

Sa chambre était grise sale, il nous fait faire le tour du propriétaire et attrapa son sac. Une image qui ne me quittera pas. Dans la voiture, Marie nous m’étais la cassette qu’elle avait acheté pour moi, celle de Madonna. Je faisais ma maligne devant mes frangins de connaître quelques mots en anglais, et je chantais à tue tête un refrain qui ne me quittera plus Papa don’t prich.

La journée avait été épuisante, le voyage, la cafétéria …. Papa et Marie voulait que l’on se couche tôt pour profiter de la journée du dimanche. Car nous allions nous baigner à Montresvel en Bresse, au camping.

Nous étions quatre à dormir dans cette chambre, l’appartement était trop petit, mais aujourd’hui, je me rappelle que le canapé était convertible, mais mes parents ne voyaient aucun inconvénient que je partage mon lit avec lui, j’ai 8 ans peut être et lui, environ 14 ans.

Je me rappelle qu’il faisait chaud, je bougeais dans tous les sens, cette chambre si petite, cette chaleur,… je me découvrais de ces draps. Maman avait comptabilisé une chemise de nuit « titi », et elle m’avait appris à ne pas dormir en culotte. De toute façon elle n’en avait pas assez mis pour le week-end. J’étais allongé là, sur le lit essayant de dormir. Je sens une main qui m’attrape par le coup et me dit « tu dors pas », et je lui réponds « non il fait trop chaud ». Je sais pas ce qui m’a pris, je lui demande de jouer à un jeu débile « Dis moi à ce que je pense ». Et je commence ma devinette, mais il ne veut pas jouer il me dit que c’est un jeu de petit, et mon calvaire commence, car lui il a un tout nouveau jeu à m’apprendre.

Sa main attrapa mon genou, et il me dit tu sais faire comme papa et marie sur le canapé, il met sa jambe sur les cuisses à Marie. J’essaie de le voir dans le noir, je n’imaginais pas que c’était mal, et je lui dis « non, je ne veux pas être papa, moi je veux jouer Marie. ».
Alors c’est lui, qui va se tourner, et mettre son genou sur mes cuisses. Il reste là un moment, il attend, j’étais contente de jouer à Papa et Maman. Ce n’était pas pareil qu’avec les copines, car j’étais toujours le papa, et sophie ma meilleur amie la Maman et Karen le bébé. Sophie voulait dès fois me faire des bisous sur la bouche, on s’en faisait mais on se cachait de Karen, car on ne voulait pas qu’elle croit qu’elle n’était pas notre meilleure amie.
Donc j’étais heureuse, je jouais vraiment au papa qui dort à coté de Maman. Je commençais à m’endormir, et il me dit, toi viens maintenant mais ton genou sur mes cuisses. Pourquoi pas Mickael, a le droit aussi d’avoir son câlin.

Je pris la même position que lui, et je n’avais pas peur. Pourquoi je n’ai pas compris lorsqu’il a pris ma main et m’a dit tu sens c’est dur. Il me disait tu peux toucher, tu vas voir c’est rigolo. Je me rappelle que j’ai touché son sexe, et que je l’ai retiré. Il ne m’a plus touché, de toute la nuit, et moi je m’endormis avec une larme qui coulait sur mon visage. Il devenu mon bourreau, et je perdis un frère, sans l’avoir réellement connu.


Le lendemain matin, je pense qu’il avait peur que je parle à mon père, il ne me quittait pas et buvait chaque parole que je disais, je le regardais à peine, j’avais pas honte, pas peur, j’étais triste je ne savais pas pourquoi, et aujourd’hui je l’ignore encore. Ce sentiment, qui me parcourrait : de la colère, de la peine, de la tristesse de l’amour….. ?

Papa prépara la voiture, et nous partîmes au camping, je ne savais pas nager, mais Mickael me balançait dans l’eau, il me faisait passer sous ses jambes, il jouait avec moi. Je ne connaissais pas cela, Nelly ma grande sœur, presque ma mère, ne voulait jamais jouer avec moi, elle était trop grande, et sylvain était très solitaire. J’avais un grand frère qui me prenait pour une grande sœur. Et qui ne me poussait pas de la chambre pour rester avec ses copines, mais qui me faisait des câlins pour que je m’endorme, n’avait pas honte de moi, jouait avec moi dans l’eau.

Les années écoulées, les quelques lignes que je peux écrire, me font comprendre, aussi pourquoi il était comme cela. Parce qu’il n’avait personne. On ne s’attachait pas à lui, on ne le regardait très peu, il faut dire que ma mère, Nelly et Sylvain ne s’était jamais attardé à lui. Maman le trouvait hideux, et la cicatrice qu’il portait au visage, me rappelait à chaque fois que c’était de ma faute . Comme s’il avait voulu me faire une cicatrice, à moi aussi. C’est déstabilisant j’avais oublié l’histoire de cette blessure.
J’étais toute petite nous étions partis à la Rochelle avec Mama, Papa, Nelly et Sylvain et Mickael. Je ne me rappelle que de petits morceaux de cet accident, car j’étais petite. Je me souviens de la maison, du garage ou il y avait un jeu de fléchette, d’une balançoire ou mon père faisait des cabrioles, et d’un vélo bleu. Je crois que c’est la première année que je suis partie en vacances avec Maman et Papa et l’avant dernière année. Ce vélo bleu. Je ne faisais pas encore de vélo, j’étais a l’arrière dans un porte-bébé, je devais avoir 5ans je pense. Maman était sur le vélo, elle me regardait et derrière c’était Mickael, je me souviens maintenant, je le revois.
Je sens que je perds ma chaussure, elle était blanche, je vois le fossé, l’herbe verte, et j’entends encore Mickael dire Geo je la ramasse.
Mickael ne veut pas s’arrêter, il continue de rouler. Et va finir sa route dans le fossé mais ne glisse pas sur l’herbe verte, il s’écrase sur du ciment, une évacuation. Du sang, plein de sang, Maman le ramène à Papa. Et je ne revois plus Mickael de toutes les vacances. Il finit son séjour à l’hôpital, nous on continue de s’amuser, faire du poney, jouer aux fléchettes, mais je n’ai aucun souvenir du après l’accident, je n’entends pas mes parents en parler.
Je sais simplement que son nez était soulevé, qu’il était ouvert de partout.

Et je le revois j’ai 8 ans, avec ses cicatrices, du nez à la bouche, épaisse comme si il avait eu un bec de lièvre et qu’il s’était fait opérer. Peut être que les enfants de sa classe se moquaient de lui ?.


J’étais triste la nuit, mais il me faisait passer des journées géniales, il était toujours avec moi. Il ne supportait de me voir seule, mais après réflexion je pense qu’il avait peur que je parle, mais à cette époque je ne le voyais pas comme cela. Il était un moment de défoulement, mais la nuit ? Es ce le prix à payer ?

Papa me ramena le Dimanche soir, chez Maman à 19h, je ne me souviens pas mais je m’en doute autrement c’était la police qui’ m’aurait ramené.
Le divorce de mes parents, comme tout divorce fait du mal, mais celui là avait la particularité que les maris et femmes respectives s’était échangés et qu’une guerre de jalousie, de rancunes, de méchanceté s’était installée. Et chaque bataille remportée, pour eux leur donnait satisfaction.
Je crois que c’est pour cela que je n’ai pas parlé, c’est difficile de se dire que l’on peut parler dans une famille, ou le seul but, c’est d’enfoncer une des parties. J’aurais avoué cela à Maman, sa première action aurait été de détruire Marie, et elle aurait pu aller très loin avec mon père. Je n’avais pas encore l’espoir à cette époque que mes parents se remettent ensemble car j’aimais beaucoup Marie. Pourquoi je n’ai pas parlé à mon père ? ou à Marie ?


Les gestes se sont enchainés, la fréquence de ses viols aussi, je ne pouvais pas aller dans l’appartement sans qu’il soit là à mes côtés comme un loup guettant sa proie. Et les années ont passées les lieux ont changés mais lui il a continué.

Il m’a créé un monde de jeux, et je devais en subir les règles. Plus je grandissais plus j’avais peur. Je grandissais et comprenais qu’il n’avait pas le droit, mais moi avant je ne lui ai pas dit non, et si c’était moi qui lui avait laissé le choix. Pourquoi je le laissais faire ?
je finirais peut être un jour...............................................................